PARIS, 16 juillet (Reuters) - La victoire de l'équipe de France de football à la Coupe du Monde n'est guère saluée par les investisseurs lundi, les effets positifs sur l'économie et les entreprises françaises restant difficiles à évaluer. Le CAC 40, indice phare de la Bourse de la Paris, avance de 0,17% dans la matinée, dans un contexte de marché marqué par des craintes sur la croissance économique chinoise et les tensions commerciales internationales. L'indice parisien ne fait pas mieux que le Dax 30 à Francfort (+0,42%), ni que l'EuroStoxx 50 .STOXX50 (+0,25%). Vingt ans après le sacre de 1998, la France a remporté dimanche à Moscou la Coupe du monde de football pour la deuxième fois de son histoire en battant 4-2 en finale des Croates offensifs jusqu'à l'épuisement. Si beaucoup d'observateurs reconnaissent un effet positif de cette victoire pour le moral des Français et la consommation, ils restent sceptiques sur les gains économiques escomptés. UN EFFET EUPHORIQUE POUR LA CONSOMMATION ? "A ma connaissance, aucune étude n'a réussi à mettre en valeur de manière claire et déterminante un effet économique quelconque de moyen ou long terme d'une victoire à la Coupe du Monde", indique Hugues de Montvalon, responsable de la recherche chez Oddo BHF Banque privée. "A court terme, on ne peut pas nier que l'évènement le plus suivi de la planète a des répercussions sur le comportement des consommateurs/spectateurs. C'est fort possible, mais il est très compliqué d'en tirer un quelconque profit sur le plan boursier". Hugues de Montvalon prend l'exemple de Fnac Darty FNAC.PA (+0,37% lundi) dont le titre n'a pas profité d'une éventuelle demande plus élevée pour les téléviseurs. La valeur a reculé de plus de 6% depuis le début de la Coupe de Monde, le 14 juin. En revanche, le producteur de bières AB Inbev ABI.BR (+0,62%) a gagné 7% sur la période et la chaîne de télévisions TF1 TFFP.PA (-0,16%), qui retransmettait les matches de l'équipe de France, a pris plus de 6%. Dans une note parue mardi dernier, les analystes de Goldman Sachs indiquaient que les agences médias avaient revu légèrement à la hausse leurs estimations des recettes publicitaires pour TF1 face au parcours de l'équipe de France. "Une répétition de la performance de 1998 serait sans aucun doute accueillie dans l'euphorie et donnerait un élan significatif à la consommation française", indiquaient les économistes de la banque américaine au début de la compétition. "COUP DE CHAPEAU" Si les spécialistes de Goldman Sachs ne donnent pas de chiffres, le chef économiste d'Euler Hermes, Ludovic Subran, prévoit pour sa part un gain de 0,2 point de consommation et de 0,1 point de croissance du produit intérieur brut pour la France en 2018. L'effet devrait essentiellement se faire sentir selon lui sur le troisième trimestre et pourrait alimenter le flot de nouvelles positives sur les actifs français. "Une victoire de l'équipe de France pourrait aider à réduire l'écart de valorisation du CAC 40 avec le Dax", indique Ludovic Subran, "même si l'effet sera plus limité sur le spread OAT-Bund qui est déjà très faible". L'écart de rendement entre les emprunts d'Etat français et allemands à dix ans se situe autour de 34 points de base, contre un pic à plus de 80 lors de la campagne électorale présidentielle au printemps 2017. FR10DE10=RR En 1998, l'effet positif de la victoire des Bleus sur l'économie française avait été plus durable dans le temps du fait essentiellement des dépenses en infrastructures liée à l'organisation de la Coupe de Monde en France. "Il faut noter un rebond de la confiance des ménages au cours des mois d'été, qui a permis à la consommation d'enregistrer une performance-canon, avant que tout rentre progressivement dans l'ordre par la suite", rappelle Hervé Goulletquer, direction adjoint de la recherche chez La Banque Postale AM. Du côté de la Bourse de Paris, les jours qui ont suivi la victoire de la France avaient été fastes, se remémorre le stratège, avant qu'une fenêtre baissière de quatre mois ne s'ouvre. "Pour le pays vainqueur, le coup de chapeau en termes de confiance et de consommation est probablement une réalité. Il dure ce que durent les coups de chapeau", résume Hervé Goulletquer. "C'est un peu pareil pour la Bourse". (Blandine Hénault, édité par Véronique Tison)
Victoire des Bleus: pas d'effet notable sur le CAC 40
information fournie par Reuters 16/07/2018 à 10:10
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