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VERBATIM-Principales déclarations de Carlos Ghosn
information fournie par Reuters 08/01/2020 à 17:22

    PARIS, 8 janvier (Reuters) - Voici les principales
déclarations de Carlos Ghosn, ex-président de Renault  RENA.PA 
et de Nissan  7201.T , lors d'une conférence de presse mercredi
à Beyrouth, où il s'est réfugié après avoir fui son assignation
à résidence à Tokyo.  
        
    DE FAUSSES ACCUSATIONS ?
    "Je n'aurais jamais dû être arrêté, les accusations portées
contre moi sont fausses.
    "Pourquoi ont-ils prolongé le cadre de l'investigation,
pourquoi m'ont-ils ré-arrêté ? Pourquoi étaient-ils ainsi
déterminés à m'empêcher de parler et d'établir ma version des
faits ?
    "Pourquoi ont-ils passé 14 mois à tenter de briser mon
esprit, m'interdisant tout contact avec mon épouse ?"

    VICTIME D'UN COMPLOT ?
    "Mon calvaire inimaginable résulte d'une poignée d'individus
sans scrupules et vindicatifs."
     "Cette affaire coïncide avec le début du déclin des
performances de Nissan début 2017. En octobre 2016, j'ai décidé
de me retirer de Nissan parce que j'avais conclu un accord avec
Mitsubishi. Je suis allé chez Mitsubishi en tant que président
du conseil.
    "Le fait que 1, on ait voté la loi Florange et 2, on ait
refusé de donner le droit de vote à Nissan, c'est ça qui a
provoqué la méfiance japonaise. 
    "Le deuxième point c'est qu'on a dit 'Monsieur Ghosn a la
responsabilité de créer une alliance irréversible, ce que j'ai
accepté. (…) Pour beaucoup de Japonais, 'irréversible', ça veut
dire 'fusion', ce qui n’était pas du tout mon intention.
    "Ce sont des responsables de Nissan, du ministère public
japonais qui sont à l'origine de mon calvaire.
    "J'étais prêt à prendre ma retraite avant juin 2018 (...)
Malheureusement, j'ai accepté l'offre qui m'était faite de
continuer pour intégrer les deux entreprises (Renault et
Nissan).
    "Certains de nos amis japonais ont pensé que la seule
manière de se débarrasser de l'influence de Renault sur Nissan
était de se débarrasser de moi.
    "Qui faisait partie de ce complot ? A l'évidence (Hiroto)
Saikawa en faisait partie, Hari Nada en faisait partie et
(Toshiaki) Onuma. Mais il y a bien d'autres personnes.
(Masakazu) Toyoda, membre du conseil d'administration, faisait
le lien entre le conseil de Nissan et les autorités.
    "Je peux vous parler ce qui se passe au sein du gouvernement
japonais. Je peux vous donner des noms, je les connais. Mais je
suis au Liban, je respecte le Liban et je ne veux absolument
rien faire ou dire qui puisse compliquer la tâche (des
Libanais)."
    
    CONSÉQUENCE INDUSTRIELLE: "IL N'Y A PLUS D'ALLIANCE"
    "Qui est le gagnant de tout cela ?
    "En 2017, l'alliance était le premier groupe automobile.
Trois entreprises (Renault, Nissan, Mitsubishi) en croissance,
rentables. Nous nous préparions à ajouter Fiat Chrysler à notre
groupe parce que je négociais avec John Elkann (ndlr, le
président de Fiat Chrysler Automobiles) pour que Fiat Chrysler
nous rejoigne.
    "Il n'y a plus d'alliance. L'alliance a raté l'immanquable
avec Fiat Chrysler. C'est incroyable, ils se sont alliés à PSA.
Comment peut-on rater une occasion énorme de devenir un acteur
dominant de son secteur ?
    "C'est une opportunité formidable pour PSA, un immense
gâchis pour Renault.
    "Ils disaient qu'ils voulaient tourner la page Ghosn. Eh
bien, ils ont eu beaucoup de succès. Ils ont tourné la mauvaise
page, parce qu'il n'y a plus de profit, plus de croissance, plus
d'initiative stratégique, plus de technologie. Plus d'alliance.
Ce que l'on voit aujourd'hui, c'est une alliance de mascarade.
    "Quand je regarde l'alliance, ce qui s'est passé ces 13
derniers mois, je n'ai pas beaucoup de certitudes sur l'avenir
de l'alliance.
    "L'alliance peut réussir sans moi, mais elle doit respecter
certaines règles.
    "Le recul de la capitalisation boursière de Nissan depuis
mon arrestation est de plus de 10 milliards de dollars. Ils ont
perdu plus de 40 millions de dollars par jour pendant tout ceci.
La capitalisation boursière de Renault a baissé de 5 milliards
d'euros depuis mon arrestation.
    "Contrairement à ce qui a été dit en janvier (dernier), je
n'ai pas démissionné de Renault, je me suis retiré pour
permettre à Renault de fonctionner normalement alors que j'étais
en prison.
    "J'ai demandé à partir à la retraite et je défendrai mes
droits en tant que personne qui a travaillé autant d'années,
rendu autant de services et qui a droit à une retraite."
    
    "TU VAS MOURIR AU JAPON OU TU VAS DEVOIR QUITTER CE PAYS"
    "Le cauchemar a débuté quand j'ai vu le visage du procureur,
il s'est achevé lorsque j'ai vu le visage de ma femme.
    "J'ai été brutalement arraché au monde que je connaissais,
arraché à mon travail, à ma famille et à mes amis.
    "Il est impossible d'exprimer l'ampleur de cette privation
et ma profonde gratitude d'avoir pu retrouver ma famille et mes
êtres chers.
    "Interrogé jusqu'à huit heures par jour sans la présence
d'avocats. Ça va devenir pire si vous n'avouez pas, me disait
régulièrement le procureur.
    "Je pensais que le patron, c'était le juge, mais le patron,
c'était le procureur. Le juge était très sympathique, très poli,
mais les procureurs faisaient ce qu'ils voulaient."
    Evoquant ses pensées: "Tu vas mourir au Japon ou tu vas
devoir quitter le pays."
    "J'avais l'impression d'être l'otage d'un pays que j'avais
servi pendant 17 ans."
    "Pendant 17 ans, j'ai été un modèle au Japon. Soudain, les
procureurs au Japon (m'ont présenté) en 'dictateur froid et
cupide'."
    "C'est faux. J'aime le Japon, j'aime les Japonais. Le Japon
est tout à coup très ingrat, pour tout ce que j'ai fait de bien,
je ne le comprends pas."
    
    SUR GENERAL MOTORS
    "Quand en 2009 j'ai refusé de prendre le job (de DG de GM)
par fidélité à Renault et Nissan j'ai fait une connerie. Mary
Barra, qui est patronne de GM, a gagné 26 ou 27 millions de
dollars l'année dernière, il n'y a pas eu une ligne dans un
journal là-dessus, elle est une citoyenne respectée, elle a un
job beaucoup plus facile parce qu'elle a n'avait qu'une
entreprise à gérer, elle est dans son pays."
        
    POURQUOI AVOIR FUI ?
    "Je n'avais pas d'autre choix que la fuite pour me protéger
et protéger ma famille.
    "Je ne suis pas là pour parler de la façon dont j'ai quitté
le Japon, je suis ici pour dire pourquoi, je suis ici pour faire
la lumière sur un système qui viole les (droits de l'homme) les
plus fondamentaux, je suis ici pour laver mon nom.
    "Je n'aurais jamais dû être arrêté, les accusations portées
contre moi sont fausses."
    "Je ne m'expliquerai pas sur la manière dont j'ai quitté le
Japon parce que cela exposerait des personnes qui m'ont aidé."
    "Je suis prêt à être jugé n'importe où à condition d'avoir
un procès équitable.
    "À partir du moment où la justice française demande à me
parler, je vais me présenter à la justice française, je n'ai
rien à me reprocher, au contraire c'est ce que je demande. Ce
que ne demande pas c'est qu'on m'accuse sans m'interroger, ce
qui a été fait largement, sur la base d'audit truqué."
    
    SUR LE SOUTIEN DE LA FRANCE
    "A ma place vous vous seriez senti comment ? Moi je ne me
prononce pas pour l'instant, j'espère que ce n'est pas le cas,
je suis un citoyen français comme les autres mais je ne souhaite
pas être en dessous de qui que ce soit."
    
    SUR VERSAILLES
    "Si je pensais qu'il y avait un problème d'éthique, je ne
l'aurais pas fait.
    "J'ai considéré que c'était un geste commercial."
    
    SUR SES PROJETS
    "J'ai l'habitude qu'on m'appelle 'Mission Impossible'. Quand
je suis arrivé au Japon en 1999, on disait que je n'y arriverai
jamais.
    "Je peux faire beaucoup et je veux laver mon nom.
    "Attendez-vous à ce que je prenne des initiatives dans les
prochaines semaines.
    "Je suis prêt à mettre mes qualités au service du Liban si
on me le demande, mais pas comme politique."

 (Rédaction de Paris)
 

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1 commentaire

  • 09 janvier 12:39

    Bravo à lui et courage !


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