Le numéro trois mondial de l'emballage en verre Verallia s'apprête à faire ses premiers pas à la Bourse de Paris. L'ex-filiale de Saint Gobain a obtenu le 4 septembre dernier l'approbation de son document d'enregistrement par l'Autorité des marchés financiers (AMF), première étape clé avant l'introduction en bourse. Avec la Française des Jeux, cette opération devrait être la plus importante de l'année sur le marché parisien.
C'est une introduction au parfum de come-back. Verallia vient à nouveau frapper à la porte des marchés. En 2011, l'ancienne division de Saint-Gobain avait déjà souhaité tenter l'aventure boursière avant de renoncer, face à une volatilité accrue des marchés financiers. Huit ans plus tard, la société détenue à 90% par le fonds américain Apollo et à 10% par BPI France vient d'obtenir le document d'enregistrement auprès de l'AMF lui permettant d'entrer en Bourse dans les prochaines semaines. Les deux actionnaires de Verallia ne prévoient pas d'augmentation de capital. «Apollo et BPI France cèderont une partie de leurs titres, tout en conservant une participation majoritaire», a annoncé Michel Giannuzzi, PDG de Verallia à l'occasion de la conférence de presse de présentation de l'opération.
Un leader régional au sein d'un marché porteur
Numéro trois mondial de l'emballage en verre, l'ancienne division de Saint-Gobain revendique une position de «leader régional sur plus de deux tiers de ses ventes» avec plus de 16 milliards de bouteilles et de pots en verre qui sont sortis de ses 57 fours l'an dernier.
Peu présente en Amérique du Nord, la société est numéro un en Europe et numéro deux en Amérique latine. Verallia est ainsi le principal fournisseur de bouteilles pour les secteurs français du champagne et du cognac et revendique parmi ses clients les plus grands producteurs viticoles comme les groupes de luxe, un positionnement haut de gamme où les marges sont traditionnellement plus élevées. De fait, ce segment premium, qui laisse notamment aux petits producteurs la possibilité de personnaliser facilement leurs contenants grâce à des milliers de références, connait une croissance supérieure (+2,4% en volume) au reste du marché, en hausse de 1,1% en volume en 2018.
Le spécialiste de la fabrication d'emballage en verre est également présent dans les vins «tranquilles» et pétillants, deux marchés en forte croissance qui représentent respectivement 34% et 12% de ses ventes. C'est aussi l'un des leaders dans le marché des spiritueux (13% du CA) sans oublier le marché de la bière, un secteur en plein essor et qui représente 12% de son activité.
Outre les vins et spiritueux, le groupe, fondé en 1827, revendique également sa position de numéro un dans les boissons non-alcoolisées (12% du CA) et l'alimentaire (17% du CA), à l'heure où les géants de la distribution font la chasse au plastique.
Situation financière et perspectives
Le groupe qui emploie près de 10.000 personnes, a généré en 2018 un Ebitda ajusté de 544 millions d'euros pour une marge brute d'exploitation ajustée de 22,5%. Verallia a fait de la réduction des couts et la hausse de la productivité sa priorité. Côté objectifs, il prévoit ainsi une croissance organique 2019 comprise entre 6 et 8%, un Ebitda ajusté d'environ 610 millions d'euros et une réduction de son ratio d'endettement à 2,7 fois l'Ebitda (contre 3,7 en 2017 et 3,1 en 2018). Et pour attirer les actionnaires, « le groupe s'est fixé comme objectif de redistribuer chaque année environ 40% des bénéfices aux actionnaires soit 100 millions d'euros», précise Didier Fontaine, le directeur financier de Verallia depuis février 2018.
Il faudra attendre encore quelques semaines pour connaitre le détail du calendrier de l'opération ainsi que la fourchette indicative du prix d'introduction. Selon Reuters, le groupe qui a généré un chiffre d'affaires de 2,4 milliards en 2018 pourrait être valorisé 4,5 milliards d'euros (hors dettes).
FL (redaction@boursorama.fr)
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