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USA-Vers un record du "shutdown", Trump reporte l'urgence
information fournie par Reuters 11/01/2019 à 22:15

 (Actualisé avec Trump)
    par Richard Cowan
    WASHINGTON, 11 janvier (Reuters) - Donald Trump a annoncé
vendredi qu'il écartait dans l'immédiat l'hypothèse d'un recours
à l'état d'urgence nationale pour obtenir le déblocage des fonds
nécessaires à la construction d'un mur entre le Mexique et les
Etats-Unis, où la paralysie partielle de l'administration est en
passe de battre un record de durée.
    Le président américain joue depuis plusieurs jours avec
cette idée de contourner le refus des démocrates au Congrès pour
obtenir les crédits qu'il exige afin de réaliser sa plus
symbolique promesse de campagne.
    Alors que la perspective du recours à une procédure
exceptionnelle de nature à poser des contentieux judiciaires et
constitutionnels se renforçait après la visite qu'il a effectuée
jeudi dans une localité frontalière dans le sud du Texas, Trump
a décidé de temporiser.
    "Pour moi, la solution de facilité est de décréter l'urgence
nationale. Je pourrais le faire très vite. J'ai totalement le
droit de le faire. Mais je ne veux pas le faire aussi vite.
Parce que c'est quelque chose que le Congrès doit faire", a-t-il
dit lors d'une réunion à la Maison blanche.
    Cette annonce est intervenue après que les démocrates,
désormais majoritaires à la Chambre des représentants, ont fait
adopter par 240 voix contre 179 une proposition de loi
rétablissant le financement du département de l'Intérieur et de
l'Agence de protection de l'environnement, deux des entités
fédérales touchées par le "shutdown".
    Mais l'initiative n'évitera pas la prolongation de la
fermeture partielle des administrations, le chef de file de la
majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, ayant dit qu'il
ne soumettrait pas ce texte au vote des sénateurs.
    Le "shutdown" en sera samedi à 22 jours, soit un nouveau
record - le précédent, égalé vendredi, remonte à 1995, quand le
démocrate Bill Clinton était à la Maison blanche et le
républicain Newt Gingrich présidait la Chambre des
représentants.
    Pour sortir d'un piège dans lequel il s'est lui-même
enfermé, Donald Trump avait fortement laissé entendre jeudi
qu'il pourrait invoquer l'urgence nationale pour s'affranchir de
l'aval de la Chambre des représentants, qui a basculé en janvier
dans le camp démocrate, lequel rejette un projet de mur jugé
obsolète, immoral et inefficace.
    Dans un tweet https://twitter.com/realDonaldTrump/status/1083756525196320773
 publié vendredi, le président républicain évoque "une crise
humanitaire à notre frontière Sud". "J'en rentre à peine et
c'est une situation bien pire que quiconque ne le comprendrait,
une invasion !", ajoute-t-il.
    La construction d'un mur à la frontière entre Etats-Unis et
Mexique pour bloquer l'immigration clandestine et le trafic de
drogue était l'une des grandes promesses de campagne du
milliardaire new-yorkais en 2016. 
    Trump a d'abord affirmé que le Mexique paierait, ce que
Mexico a refusé. Il exige aujourd'hui du Congrès qu'il approuve
une somme de 5,7 milliards de dollars pour engager la
construction du mur cette année. 
    Après avoir mis fin brutalement mercredi à une réunion de
conciliation avec les démocrates, Trump s'est rendu jeudi à
McAllen, localité frontalière du Texas, afin de démontrer le
bien-fondé de ses exigences.
    La paralysie partielle de l'administration fédérale affecte
depuis le 22 décembre et à des degrés divers 800.000
fonctionnaires - soit au chômage technique, soit tenus de
travailler sans être payés.
    Plusieurs centaines d'employés fédéraux ont manifesté jeudi
à Washington pour crier leur mécontentement. Un grand nombre de
fonctionnaires fédéraux ne toucheront pas leur salaire ce
vendredi.
    
    "UNE TEMPÊTE EN PLEINE NUIT"
    Faute de perspective de compromis, un proche de Trump, le
sénateur républicain Lindsey Graham, a plaidé jeudi en faveur de
l'urgence nationale. "Il est temps pour le président Trump
d'invoquer les pouvoirs d'urgence pour financer la construction
d'un mur/barrière à la frontière. J'espère que cela
fonctionnera", a déclaré Graham dans un communiqué. 
    Le Wall Street Journal, NBC et le Washington Post ont de
leur côté rapporté que la Maison blanche avait demandé au corps
du génie de l'armée américaine d'étudier la possibilité de
prélever une partie de son budget, destiné à prévenir et lutter
contre les catastrophes naturelles, pour financer le mur. 
    Une telle initiative de Donald Trump entraînera
immanquablement un recours constitutionnel des démocrates, qui
accuseront notamment le président de chercher à contourner les
prérogatives du Congrès en matière budgétaire. 
    Le problème se retrouvera aux mains des tribunaux, ce qui
permettra la réouverture du gouvernement pendant que les juges
examineront le dossier, ce qui pourrait prendre des mois. 
    "Après l'invocation de l'urgence nationale, les modalités de
la construction du mur par décret présidentiel seront aussi
obscures qu'une tempête en pleine nuit. Mais cela permettra au
moins au président de sortir du coin du ring où il s'est
lui-même enfermé", relève Charles Gabriel, analyse à Capital
Alpha Partners. 
    Déclarer l'état d'urgence ne serait pas sans risques.
Certains s'en inquiètent au sein même du Parti républicain,
évoquant un dangereux précédent. 
    "Si Trump franchit le Rubicon, qu'est-ce qui empêchera un
président démocrate de déclarer l''état d'urgence' sur le
changement climatique et/ou le système de santé, dès le jour de
son investiture ?" s'interroge Chris Krueger, analyste du Cowen
Washington Research Group, dans une note. 
    L'agence de notation Fitch a fait savoir mercredi qu'elle
pourrait réduire sa note de crédit "triple A" des Etats-Unis
cette année si l'impasse budgétaire actuelle se prolonge.
 
       
   VOIR AUSSI
   ENCADRE Les conséquences concrètes du "shutdown"  

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ENCADRE Les conséquences concrètes du "shutdown"     
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 (Pierre Sérisier, Jean-Philippe Lefief, Jean Terzian et
Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par
Henri-Pierre André)
 

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