PARIS, 4 novembre (Reuters) - Le scénario qui se dessine d'une élection présidentielle américaine dont le résultat se fait attendre et pourrait être contesté est celui que redoutaient le plus les marchés financiers, dit-on chez Allianz Global Investors.
"L'actuel scénario des élections américaines est le pire pour les marchés: celui d'un résultat encore indécis, et qui sera très probablement contesté", écrit Franck Dixmier, directeur des investissements obligataires pour la société de gestion, dans une note publiée mercredi.
Si la plupart des classes d'actifs ont réagi modérément à l'annonce des premiers résultats, l'impact a été très net sur le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans US10YT=RR , qui a perdu jusqu'à plus de neuf points de base, souligne-t-il.
"Ce sont les marchés de taux qui ont enregistré le plus de volatilité", écrit-il.
La principale raison en est que le scénario d'un "blue sweep", soit une vague bleue permettant aux démocrates de prendre le contrôle du Sénat, n'est plus d'actualité, explique-t-il.
"Il est d'ores et déjà certain que le blocage constitutionnel va perdurer, avec un Sénat probablement républicain et un Congrès démocrate, forçant de nouveau à une cohabitation", écrit-il.
"Il est également certain qu'un plan de relance est inéluctable au vu des perspectives macroéconomiques américaines. Mais, du fait de la cohabitation, il ne pourra être aussi massif que prévu même si Joe Biden est élu", ajoute-t-il.
La période d'incertitude qui s'ouvre et la menace de Donald Trump de contester le résultat des urnes pourraient contribuer à pousser les investisseurs vers les actifs refuges comme les emprunts d'Etat, selon Franck Dixmier.
"Si la contestation reste au niveau légal, les marchés devraient éviter une forte volatilité", écrit-il.
"Toutefois, si cette contestation, attisée par Trump lui-même, devait évoluer en manifestations massives et en violence, les marchés pourraient connaître un 'flight to quality' qui pèserait sur les actifs risqués."
Voir aussi :
USA 2020-ANALYSE-Des marchés attentistes disent adieu à la "vague bleue"
(Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer