
( AFP / MARCO BERTORELLO )
Le président de la banque italienne UniCredit, Andrea Orcel, a affirmé jeudi que sa banque atteindrait "environ 30%" de participation dans sa rivale allemande Commerzbank "d'ici la fin de l'année", tout en défendant les mérites d'une éventuelle reprise.
Lors d'un congrès bancaire à Francfort, il a assuré qu'une fusion serait "motivée par des gains de recettes", et non par "des réductions de coûts".
Le réseau allemand de la banque au logo jaune, qui a déjà considérablement rétréci ces dernières années sur fond de virage numérique, ne serait "pas touché", mais "renforcé et soutenu par de nouveaux investissements", notamment informatiques.
Des suppressions de postes pourraient toutefois concerner le siège, "en nombre significatif, mais bien moindre que ce qu’on entend".
L'établissement milanais détient jusqu'ici 26% du capital et a la possibilité de convertir à tout moment des options supplémentaires en titres, représentant environ 29% du capital.
Cela le rapprocherait du seuil de 30% qui, s'il est franchi, déclencherait une obligation de lancer une offre publique d'achat.
Selon M. Orcel, le secteur bancaire allemand reste "très fragmenté", dominé par les caisses d'épargne publiques et le secteur coopération, ce qui ouvre des opportunités pour les acteurs étrangers.
"En réalité, le segment de banques qui gagne le plus de parts de marché en Allemagne est américain" et "je ne pense pas que les Européens aient aujourd'hui la masse critique suffisante pour contrer cela", a-t-il averti.
Le groupe italien, qui a déjà renforcé ses positions en Allemagne à travers sa filiale HypoVereinsbank, n'a pas confirmé de discussions formelles avec Berlin au sujet de Commerzbank.
Mais une telle opération serait politiquement sensible: l'État allemand détient encore 12% de Commerzbank, héritage du sauvetage lors de la grande crise financière de 2009.
Berlin a jusqu'ici pris position contre l'approche jugée inamicale de l'italienne en vue d'un possible rachat de la banque allemande.
M. Orcel a laissé ouverte la question du déclenchement d'une offre de reprise de Commerzbank: au final ce sera "une question qui relève de la décision des actionnaires, et une question pour le directoire et les équipes", a-t-il souligné.
Face à cette pression, la présidente de Commerzbank, Bettina Orlopp, ne cesse d'affirmer que sa banque sera mieux lotie en restant indépendante. Une stratégie appuyée par les quelques 34.000 employés et représentants du personnel.
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