Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Une enveloppe, un taxi... une carrière est finie chez Deutsche Bank
information fournie par Reuters 08/07/2019 à 18:35

 (Actualisé avec New York)
    par Sumeet Chatterjee et Navdeep Yadav
    HONG KONG/LONDRES, 8 juillet (Reuters) - Convoqués par leur
direction des ressources humaines pour recevoir une enveloppe,
de nombreux salariés de Deutsche Bank   DBKGn.DE  à travers le
monde ont ensuite quitté définitivement leur bureau lundi,
quelques heures seulement après l'officialisation de la
restructuration de la première banque d'Allemagne.
    Le groupe bancaire allemand a annoncé dimanche qu'il allait
supprimer 18.000 emplois, renoncer à son activité sur les
marchés actions et réduire ses opérations dans la banque
d'investissement et sur le marché obligataire. Cette
restructuration lui coûtera 7,4 milliards d'euros.  
 
    Les employés de sa division marchés actions à Sydney et à
Hong Kong ont été parmi les premiers à être informés de leur
départ.
    "Si vous avez un travail pour moi, faites-le moi savoir", a
lancé un banquier en sortant de ses bureaux à Hong Kong.
    Trois autres ont fait une photo de leur petit groupe devant
l'enseigne de Deutsche Bank, se sont embrassés puis ont hélé un
taxi.
    "Ils vous donnent ce paquet et vous sortez du bâtiment", a
dit un trader actions licencié. "Le marché actions n'est pas si
formidable et je ne trouverai peut-être pas un emploi similaire,
mais je dois y faire face", a déclaré un autre.
    Certains postes seront supprimés immédiatement tandis que
des salariés resteront plus longtemps tout en participant à la
réduction des activités.
    
    ENTRETIENS INDIVIDUELS À LA CAFÉTÉRIA À WALL STREET
    Quelques heures après le départ du personnel licencié à Hong
Kong, des salariés ont été vus quittant les bureaux de Deutsche
Bank avec des enveloppes similaires à Londres, ville qui, avec
New York, devrait subir l'essentiel des compressions de
personnel.
    "J'ai été congédié ce matin, la réunion a été très rapide,
et c'est tout", a déclaré un informaticien, sorti alors que le
président du directoire de Deutsche Bank, Christian Sewing,
était à l'intérieur du bâtiment en téléconférence de presse.
    Peu de personnes acceptaient de s'exprimer devant les
bureaux londoniens de la banque mais les langues se déliaient
dans le pub Balls Brothers situé à proximité. "J'ai été
licencié, à quel autre endroit pourrais-je aller?", a dit un
homme venant de perdre son poste dans la vente d'actions.
    A New York, où Deutsche Bank a été l'une des rares banques
européennes à maintenir une présence significative après la
crise financière de 2007-2009, ce qui a contribué à ses
difficultés, plusieurs centaines d'employés ont été convoqués
dans la matinée à la cafétéria de l'immeuble de Wall Street
abritant le siège des activités américaines du groupe, ont dit
des sources internes à Reuters. Lors d'entretiens individuels,
des représentants de la direction et des ressources humaines
leur ont annoncé leur licenciement et les conditions de leur
départ, ont ajouté ces sources.
    A l'extérieur du bâtiment, un employé a dit à Reuters que le
personnel de la division "equity sales" s'attendait au pire
depuis des semaines. "Les gens ont essayé de préparer la suite
mais c'est un marché difficile", a déclaré cette personne ayant
requis l'anonymat.
    
    ACCÈS AUX SYSTÈMES RETIRÉ
    L'emploi dans le secteur des marchés actions traverse une
période délicate car celui-ci est toujours aux prises avec une
augmentation des coûts due aux nouvelles directives financières
européennes. 
    Les revenus du trading actions pourraient baisser de 7% à 8%
cette année, ce qui pèsera sur les embauches, a estimé George
Kuznetsov, responsable de la recherche et de l'analyse chez
Coalition, spécialisé dans la banque d'investissement.
    Les licenciements ne concernent pas que les grands centres
financiers.
    "La journée a commencé par un coup de fil et une réunion
avec la RH. Nous avons été informés que nos emplois étaient
supprimés, nous avons reçu nos lettres et environ un mois de
salaire et on nous a demandé de partir. On nous a retiré l'accès
aux systèmes, on ne peut plus s'y connecter et on nous a demandé
de quitter les lieux avant 07h30 GMT", a dit un employé de
Deutsche Bank à Bangalore. "L'ambiance est plutôt au désespoir à
l'heure actuelle, en particulier chez les personnes qui vivent
seules ou qui ont de lourdes charges financières, comme des
emprunts à payer."
    Les porte-parole de Deutsche à Hong Kong et à Londres n'ont
pas souhaité faire de commentaire sur les départs mais ont
déclaré que le groupe essaierait d'aider les personnes
licenciées.
    Parmi les salariés de Deutsche Bank épargnés par les
suppressions de postes, l'heure est à un certain soulagement
mais aussi à de grands doutes quant à l'avenir.
    "La plus grande question qui se pose à nous est de savoir où
nous allons maintenant si nous n'offrons pas toute la gamme de
produits. Les clients resteront-ils chez nous ou est-ce que la
partie est finie ?", s'est interrogé un banquier de Singapour
ayant conservé son emploi.

 (Avec Paulina Duran à Sydney, Anshuman Daga à Singapour, Nupur
Anand à Mumbai, Nafisa el Tahir à Dubai, Iain Withers et Clara
Denina à Londres, Danilo Masoni à Milan, Matt Scuffham, Lauren
LaCapra et Elizabeth Dilts à New York
Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Bertrand
Boucey)
 

Valeurs associées

XETRA +0.29%

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.