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Un membre présumé du Hezbollah reconnu coupable du meurtre d'Hariri
information fournie par Reuters 18/08/2020 à 20:46

(Actualisé avec la réaction de l'Arabie saoudite, d'Israël, commentaire de Saad Hariri et d'un Libanais)

par Toby Sterling et Bart H. Meijer

Leidschendam, PAYS-BAS, 18 août (Reuters) - Le Tribunal spécial des Nations unies pour le Liban (TSL) a déclaré mardi coupable de conspiration un membre présumé du Hezbollah dans l'attentat à la camionnette piégée ayant coûté la vie à l'ancien Premier ministre libanais Rafik Hariri et à 21 autres personnes en février 2005 à Beyrouth.

"M. Ayyash a joué un rôle central dans l'exécution de l'attaque et y a directement contribué. M. Ayyash avait l'intention de tuer M. Hariri et avait les connaissances requises sur les circonstances de l'assassinat, notamment sur le fait que les explosifs devaient être employés", a déclaré le juge David Re.

Salim Jamil Ayyash risque la prison à vie.

L'ancien Premier ministre libanais, Saad Hariri, également fils de Rafik Hariri, a déclaré qu'il acceptait ce verdict, mais a assuré qu'il ne trouverait pas la paix tant que le coupable ne serait pas châtié.

"Le Hezbollah est celui qui devrait faire des sacrifices aujourd'hui", a-t-il déclaré. "Je le répète: nous ne nous reposerons pas tant que la punition ne sera pas appliquée."

Le TSL, qui siège dans la banlieue de La Haye, aux Pays-Bas, a estimé en revanche qu'il ne disposait pas de preuve de la responsabilité de trois autres accusés, qui ont été acquittés.

Il a également indiqué qu'il n'existait aucune preuve d'une implication de la direction du Hezbollah elle-même ni de la Syrie dans cet attentat.

Rafik Hariri, chef de file de la communauté sunnite qui avait des liens étroits avec les Etats-Unis, des pays occidentaux et des alliés sunnites dans le Golfe, était considéré comme une menace pour l'influence de l'Iran et de la Syrie au Liban.

PAS DE PREUVE DIRECTE DE L'IMPLICATION DE LA SYRIE

Le tribunal a estimé "que la Syrie et le Hezbollah auraient pu avoir des raisons d'éliminer M. Hariri et ses alliés politiques".

"Cependant, il n'existe aucune preuve de quelque implication que ce soit de la direction du Hezbollah dans le meurtre de M. Hariri et il n'y a pas non plus de preuve directe d'une implication syrienne", a déclaré le juge David Re, en lisant un compte-rendu de la décision du tribunal.

L'assassinat de Rafic Hariri le 14 février 2005 à Beyrouth, a plongé le Liban dans sa plus grave crise depuis la guerre civile (1975-1990), entraînant le retrait des troupes syriennes et ouvrant la voie à des années de confrontation entre les différents courants politiques du pays.

L'Arabie saoudite, puissance musulmane sunnite, a déclaré que le verdict marquait le début de l'accomplissement de la justice et que "le Hezbollah et ses éléments terroristes" devaient être punis.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a qualifié la décision de "sans équivoque" et a déclaré que le Hezbollah avait "pris en otage l'avenir des Libanais au service des intérêts étrangers".

Le Hezbollah, mouvement armé chiite soutenu par l'Iran, nie toute implication dans cet attentat à la camionnette piégée.

"Je suis très déçu [du verdict], comme beaucoup de Libanais", a déclaré Ahmad Sayed, un Libanais de 36 ans venu d'Allemagne pour assister au procès au Pays-Bas.

"Quinze ans que nous attendions ce verdict et il est très insuffisant. Nous n'aimons pas cette décision", a-t-il ajouté.

L'issue de ce procès a été éclipsée par l'énorme explosion du début du mois dans la capitale libanaise, qui a fait 178 morts et des milliers de blessés et exacerbé la colère de la population contre l'élite politique.

Le verdict, dont la lecture entamée dans la matinée devrait durer plusieurs heures, pourrait encore accentuer les divisions d'une société libanaise polarisée, dans un pays déjà confronté à une crise économique sans précédent, qui fait également face à une recrudescence de l'épidémie de COVID-19 et aux retombées de la catastrophe du 4 août.

Le gouvernement libanais soutenu par le Hezbollah et ses alliés a démissionné la semaine dernière, six jours après l'explosion dans le port de Beyrouth.

Attendue il y a deux semaines, la décision du TSL avait été repoussée après cette catastrophe.

Les quatre suspects, jugés par contumace, sont passibles de la prison à vie.

(Version française Jean Terzian, Myriam Rivet et Laetitia Volga, édité par Jean-Philippe Lefief et Jean-Michel Bélot)

1 commentaire

  • 18 août 14:38

    Ah bon ?


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