Un ingénieur de Toyota Motor Corp. inspecte un moteur V8
par Kate Abnett
Le Parti populaire européen (PPE), principal groupe au sein du Parlement européen, a fait état mercredi de son intention de contester le projet de l'Union européenne (UE) visant à interdire la vente de voitures neuves à moteur thermique à partir de 2035.
Les députés du PPE estiment que cette interdiction constitue un handicap pour les constructeurs automobiles européens alors que ses partisans la jugent cruciale pour les ambitions écologiques du bloc et la transformation du secteur automobile.
Jens Gieseke, député européen allemand et négociateur du PPE sur les politiques automobiles, a déclaré à Reuters que le groupe utiliserait une révision prévue de la politique au troisième ou au quatrième trimestre pour demander des amendements.
"C'était une erreur d'interdire le moteur à combustion", a déclaré Jens Gieseke.
"Si les carburants permettent de réduire l'empreinte carbone, cela devrait être reconnu", a-t-il ajouté.
La Commission européenne - dont la présidente, Ursula von der Leyen, appartient au PPE - a jusqu'à présent résisté aux pressions visant à affaiblir la politique d'interdiction, qui fournit selon elle une certitude en matière d'investissement.
La Commission a toutefois avancé la semaine dernière la révision de la politique, prévue en 2026, à cette année, et a cédé à la pression des constructeurs automobiles en leur accordant trois ans, au lieu d'un, pour se conformer à un nouvel objectif de limitation des émissions de CO2.
Toute modification de la politique automobile de l'UE doit être approuvée par une majorité du Parlement européen et une majorité renforcée des pays de l'UE.
Le groupe PPE, qui détient 188 des 720 sièges du Parlement européen, aurait besoin du soutien d'autres groupes parlementaires pour tout changement.
Si les députés européens de droite sont favorables à une modification de la politique automobile de l'UE, les socialistes et les écologistes s'y opposent.
Lors d'un débat au Parlement européen mercredi, le député européen socialiste Mohammed Chahim a mis en garde contre la "nostalgie" des véhicules traditionnels qui risquerait d'étouffer l'innovation.
"J'ai l'impression d'être dans la salle du conseil d'administration de Nokia alors que l'iPhone vient de sortir", a-t-il déclaré.
(Rédigé par Kate Abnett ; version française Etienne Breban ; édité par Blandine Hénault)
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