(Actualisé avec réactions irlandaise et nord-irlandaise §10-14) BRUXELLES, 30 novembre (Reuters) - Le président du Conseil européen Donald Tusk se rend vendredi à Dublin pour discuter avec le Premier ministre irlandais Leo Varadkar de la question de la frontière entre l'Irlande et l'Ulster toujours en suspens dans le cadre du Brexit. Un porte-parole de Donald Tusk a précisé dans un message sur Twitter que la rencontre est prévue vendredi à 16h00 (16h00 GMT) pour "évoquer le Brexit et éviter une frontière physique en Irlande". Sans citer de source, le quotidien The Times rapporte jeudi que la Grande-Bretagne a proposé cette semaine d'accroître les pouvoirs de la province d'Irlande du Nord afin de lui permettre de gérer ce problème épineux. L'objectif est d'empêcher le rétablissement d'une frontière physique abolie depuis les accords de paix de 1998 qui avaient mis fin à trois décennies de violences en Ulster. Bruxelles et Dublin attendent du gouvernement britannique qu'il expose clairement quelles dispositions il entend prendre pour qu'il n'y ait pas, après le Brexit, de "divergences réglementaires" par rapport à la situation actuelle. L'un des thèmes de campagne des partisans du Brexit est la reprise du contrôle des frontières nationales. Après mars 2019, l'Irlande sera le seul pays ayant une frontière terrestre avec le Royaume-Uni. Donald Tusk a indiqué la semaine passée que la Première ministre Theresa May avait jusqu'à lundi au plus tard pour accomplir "les progrès suffisants" avant le lancement de la seconde phase des négociations sur le Brexit, consacrée aux futurs relations commerciales entre Londres et les Vingt-Sept. MAINTIEN DE L'INTÉGRITÉ DU ROYAUME-UNI Les Européens pourraient décider de l'ouverture de cette seconde phase lors du Conseil européen des 14 et 15 décembre mais attendent pour cela des clarifications de la Grande-Bretagne. Faute de précisions, le lancement de la seconde phase pourrait être retardé, un scénario qui inquiète les marchés et les acteurs financiers installés en Grande-Bretagne. Ces derniers pourraient être tentés par des délocalisations ou un départ de la City. "Nous n'aurons pas toutes les réponses à la mi-décembre, mais nous attendons d'y voir beaucoup plus clair qu'actuellement avec l'équipe de négociateurs britanniques", a dit Simon Coveney, ministre irlandais des Affaires étrangères. "Nous espérons pouvoir accomplir les progrès nécessaires pour passer à la phase 2 à la mi-décembre. Si cela n'est pas possible, tant pis", a-t-il ajouté lors d'une déclaration devant le Parlement irlandais. Le Parti unioniste démocratique (DUP), formation nord-irlandaise dont Theresa May a besoin pour disposer de la majorité absolue à la Chambre des communes, a exclu un compromis sur l'intégrité commerciale du Royaume-Uni. "Il ne peut y avoir d'arrangement qui compromettrait l'intégrité du marché unique du Royaume-Uni et placerait des barrières, réelles ou supposées, à la libre circulation des biens, des services et des capitaux entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni", a dit Arlene Foster, présidente du DUP, dans un communiqué. Le gouvernement irlandais a avancé l'idée que l'Irlande du Nord adopte à l'égard de l'UE des dispositions douanières et commerciales différentes de celles qui prévaudront pour le reste du Royaume-Uni. (Alastair Macdonald, avec Conor Humphries à Dublin; Pierre Sérisier pour le service français)
Tusk à Dublin vendredi pour discuter de la frontière irlandaise
information fournie par Reuters 30/11/2017 à 15:34
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