
Illustration des drapeaux des États-Unis et de l'Union Européenne
par Jeff Mason et Philip Blenkinsop
Le président américain Donald Trump est revenu sur sa menace d'imposer des droits de douane de 50% sur les produits en provenance de l'Union européenne (UE) le mois prochain, rétablissant la date butoir du 9 juillet pour permettre aux pourparlers entre les deux parties d'aboutir à un accord.
Les principales Bourses européennes progressaient nettement lundi matin, au lendemain de cette annonce, avec notamment des valeurs en hausse dans le secteur automobile et le luxe, tandis que l'euro atteignait son plus haut niveau face au dollar depuis le 30 avril.
Donald Trump avait déclaré vendredi qu'il recommandait l'application de droits de douane de 50% sur les produits de l'UE exportés aux Etats-Unis à compter du 1er juin, estimant que les négociations commerciales avec le bloc n'avançaient pas assez rapidement.
Ses nouvelles menaces avaient encore une fois ébranlé les marchés financiers face au risque d'intensification de la guerre commerciale déclenchée par le président américain, qu'il ponctue fréquemment de revirements dans ses déclarations.
Donald Trump est revenu sur ses dernières menaces après que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lui a dit que l'UE avait besoin de davantage de temps pour parvenir à un accord et lui a demandé de retarder l'imposition des nouveaux droits de douane jusqu'au mois de juillet. Le 9 juillet coïncide avec la date butoir fixée pour la fin des négociations commerciales avec l'UE.
"Nous avons eu une conversation très agréable et j'ai accepté de changer (l'échéance)", a déclaré le locataire de la Maison blanche avant de rentrer à Washington, après avoir passé le week-end dans le New Jersey.
"Elle a dit que nous allions rapidement nous rencontrer et voir si nous pouvions trouver une solution", a ajouté Donald Trump.
Ursula von der Leyen a pour sa part déclaré dimanche sur le réseau social X que l'UE était prête à avancer rapidement dans les négociations commerciales avec les Etats-Unis.
"L’Europe est prête à faire avancer les négociations rapidement et de manière décisive", a-t-elle déclaré. "Pour parvenir à un bon accord, il nous faut du temps jusqu’au 9 juillet".
Un porte-parole de la Commission européenne a jugé lundi que l'entretien téléphonique entre Ursula von der Leyen et Donald Trump avait donné une "nouvelle impulsion" aux négociations commerciales entre les deux blocs.
Il a ajouté que cet appel avait été initié par Ursula von der Leyen, mais a refusé de donner des détails sur les discussions entre les deux dirigeants alors qu'un nouvel entretien est prévu dans le courant de la journée entre le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, et le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick.
LES MARCHÉS FINANCIERS SOULAGÉS
L'UE est actuellement soumise à des droits de douane américains de 25% sur l'acier, l'aluminium et les voitures, ainsi qu'à des prélèvements de même nature dits "réciproques" de 10% sur la quasi-totalité des autres produits, qui pourraient atteindre 20% à l'expiration du délai de 90 jours accordé par Donald Trump, soit le 9 juillet.
Les négociations ont pour le moment achoppé, Washington exigeant des concessions unilatérales de Bruxelles pour s'ouvrir aux entreprises américaines, tandis que l'UE cherche à conclure un accord dans lequel les deux parties pourraient trouver leur compte, selon des sources au fait des discussions.
À Paris, le CAC 40 gagnait 1,14% à 7.822,42 points vers 11h00 GMT pendant que le Dax avançait de 1,65% à Francfort. L'indice EuroStoxx 50 prenait pour sa part 1,41%, le FTSEurofirst 300 0,99% et le Stoxx 600 0,0,98%.
L'indice des valeurs automobiles et pièces détachées rebondissait dans le même temps (+1,14%), de même que le luxe (+0,98%), les banques (+0,91%) et les prix du pétrole.
Coté valeurs, les équipementiers français Valeo et Forvia avançaient de 4,61% et 4,97% au même moment pendant que les constructeurs automobiles Stellantis, Mercedes, BMW, Renault et Volkswagen gagnaient entre 0,63% et 2,71%.
Le secteur des semiconducteurs progressait aussi, avec Besi, AMS International et AMSL en hausse d'environ 2,5%.
(Avec Jan Strupczewski, Amanda Cooper, Nikhil Sharma et Diana Mandiá ; version française Camille Raynaud, Benjamin Mallet et Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)
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