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Theranexus est prêt pour le 2ème round
information fournie par Biotech Finances 01/03/2019 à 15:00

Entrée en Bourse fin 2017, Theranexus a bâti son portefeuille d'actifs sur une stratégie thérapeutique unique : accroître l'efficacité des psychotropes en stimulant les cellules gliales. (crédit : Adobe Stock)

Entrée en Bourse fin 2017, Theranexus a bâti son portefeuille d'actifs sur une stratégie thérapeutique unique : accroître l'efficacité des psychotropes en stimulant les cellules gliales. (crédit : Adobe Stock)

Les investisseurs n'ont pas fait dans le détail. La biotech spécialisée en neurologie a perdu 68% de sa valeur, jeudi 28 février, en Bourse, suite à la publication des résultats d'une étude de phase II mené avec THN102. Ce candidat-médicament, évalué à deux doses chez des patients narcoleptiques, n'est pas parvenu à démontrer son efficacité, par rapport au traitement de référence, le modafinil, auquel il était comparé. Dans cette maladie neurologique, caractérisée par des accès soudains de somnolence et un besoin de sommeil très important, l'efficacité est mesurée avec l'échelle de somnolence d'Epworth. THN102, un produit conçu à partir d'une combinaison de modafinil et de flécaïnide, est l'actif le plus avancé du «pipeline» de Theranexus, dont toute la plateforme technologique semble à présent discréditée par le marché.

Entrée en Bourse fin 2017, Theranexus a bâti son portefeuille d'actifs sur une stratégie thérapeutique unique : accroître l'efficacité des psychotropes en stimulant les cellules gliales, notamment les astrocytes, qui assurent des fonctions de soutien et de protection aux neurones. Ainsi, dans chaque indication visée, la biotech associe un psychotrope connu et génériqué (modafinil pour THN102, donépézil, aujourd'hui prescrit dans Alzheimer, pour THN201, amytriptiline, un antidépresseur utilisé dans les douleurs neuropathiques, pour THN101) avec une molécule agissant sur les cellules gliales. Celles-ci sont sélectionnées parmi les milliers de molécules existantes, en l'occurrence la méfloquine pour THN101 et THN201 et la flécaïnide pour THN102.

Limites dans la conception de l'essai

Les dirigeants ne veulent pas croire que ce résultat – le premier échec clinique majeur essuyé par la société – remette ne cause leur approche. Et ils pointent certaines limites dans la conception de l'essai et le recrutement des patients, susceptibles d'avoir fait dérailler l'étude. «Les patients étaient sévèrement atteints et déjà traités avec modafinil, lorsqu'ils sont entrés dans l'essai. Notre hypothèse, à ce stade, est qu'ils n'ont pas suffisamment répondu au modafinil, rendant inefficace notre propre candidat-médicament, dont le principe est précisément de "potentialiser" l'efficacité du modafinil», explique Franck Mouthon, le PDG de Theranexus.

Une hypothèse corroborée par plusieurs éléments. En effet, à leur entrée dans l'étude, les patients dont la dose de modafinil a été normalisée, pour correspondre au design de l'étude, n'ont bénéficié d'aucun effet thérapeutique significatif, y compris dans le bras contrôle. De même, en phase Ib (résultats dévoilés en mai 2016) THN102 avait démontré sa supériorité contre le modafinil dans une population de volontaires sains qui n'étaient donc pas «pré-traités». Dès lors, il est permis de croire en une poursuite du développement de THN102 dans la narcolepsie, «avec des patients naïfs» ou «bénéficiant, à leur entrée de l'étude, d'une réponse partielle et qualifiée au modafinil», veut croire le dirigeant.

Les investisseurs accorderont un certain crédit à cette thèse, comme en témoigne la remontée du cours, de plus de 20% vendredi dernier, à la mi-séance. Mais ils ne signeront plus de chèque en blanc à Theranexus. La société a une planche de salut, un essai clinique de phase IIa mené avec le même produit dans la somnolence diurne excessive liée à la maladie de Parkinson. Cette indication est caractérisée par un faisceau de trois symptômes : la somnolence, le déficit d'attention et une baisse des performances cognitives. Dans cet essai, dont le critère principal sera la sécurité d'emploi et les trois paramètres d'efficacité seront mesurés en critère secondaires. Les patients recrutés ne sont pas «pré-traités» avec modafinil – le médicament n'étant pas enregistré dans cette indication – et THN102 sera comparé au placebo. Les «biais», soupçonnés d'avoir torpillé THN102 dans la narcolepsie, sont donc écartés dans cette étude. Les résultats sont attendus d'ici six mois environ. Une raison d'y croire mais aussi un quitte ou double pour la biotech, dont l'avenir sera sérieusement compromis, en cas d'échec.

La société attend par ailleurs des résultats dans l'indication des troubles cognitifs liés à la maladie d'Alzheimer, avec un autre produit, THN201, d'ici la fin de l'année. La situation financière de Theranexus – 15,2 millions d'euros de trésorerie nette à fin 2018 auxquels s'ajoutent un financement de 6,2 millions de Bpifrance accordé en janvier – lui assure une autonomie financière jusque début 2021, à condition de repousser le lancement d'un premier essai clinique avec THN101 dans les douleurs neuropathiques, annoncé en octobre. Mais les investisseurs n'attendront pas jusque-là. Les résultats dans la SDE liés à Parkinson scelleront l'avenir de Theranexus.

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