(Actualisé avec citations, précisions)
par Vladimir Soldatkin et Maria Kiselyova
MOSCOU, 5 mars (Reuters) - La Russie et la Turquie se sont entendues jeudi sur un cessez-le-feu dans la province syrienne d'Idlib, ont annoncé les présidents des deux pays après un entretien de plus de six heures à Moscou.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, s'exprimant au côté de son homologue russe Vladimir Poutine, a précisé que ce cessez-le-feu entrerait en vigueur ce jeudi à minuit.
Vladimir Poutine, dont le pays appuie militairement le pouvoir syrien de Bachar al Assad, a dit son espoir que cet accord permettrait de mettre fin aux affrontements dans cette région du nord-ouest de la Syrie, dernier bastion des rebelles dont certains bénéficient du soutien de la Turquie.
"J'exprime l'espoir que ces accords serviront de bonne base à une cessation de l'activité militaire dans la zone de désescalade d'Idlib (et) mettront fin aux souffrances de la population pacifique et à la crise humanitaire croissante", a dit le chef du Kremlin.
L'offensive lancée en décembre par les forces de Bachar al Assad pour reprendre Idlib, avec l'appui aérien de la Russie, a fait près d'un million de déplacés et fait craindre à la Turquie un nouvel afflux de réfugiés sur son territoire, où elle en accueille déjà 3,6 millions.
Les Nations unies considèrent qu'il pourrait s'agir de la plus grave crise humanitaire depuis le début, en 2011, du conflit en Syrie, qui a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés.
"Nous allons travailler ensemble pour fournir une aide aux Syriens dans le besoin", a dit Recep Tayyip Erdogan, tout en ajoutant que la Turquie se réservait le droit "de riposter à toutes les attaques du régime (syrien) sur le terrain".
D'après le Kremlin, les deux présidents se sont entretenus pendant trois heures en tête à tête avant d'être rejoints par leurs collaborateurs.
Ils sont convenus d'établir un corridor de sécurité le long de l'autoroute M4, qui traverse la région d'Idlib d'est en ouest, et d'effectuer des patrouilles conjointes le long de cet axe à partir du 15 mars.
Ce corridor large de 12 km s'étendra de 6 km de part et d'autre de la route, ce qui avancera de fait la présence russe vers le nord de la région.
Les ministres russe et turc de la Défense sont chargés de définir les paramètres de ce corridor d'ici sept jours.
Contrairement à ce que Recep Tayyip Erdogan a exigé de manière répétée, cet accord ne prévoit pas explicitement un retrait des forces syriennes à la limite de la "zone de désescalade" dans la région, autour de laquelle la Turquie a installé plusieurs postes d'observation désormais encerclés pour la plupart par les forces de Bachar al Assad appuyées par la Russie.
(Avec Orhan Coskun et Tuvan Gumrukcu à Ankara, Andrey Ostroukh à Tom Balmforth à Moscou, Daren Butler à Istanbul, Suleiman al-Khalidi à Amman et Gabriela Baczynska à Bruxelles version française Bertrand Boucey)
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