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Notre-Dame-Le gouvernement lance le chantier d'une "génération"
information fournie par Reuters 17/04/2019 à 20:44

    * Un projet de loi pour le financement de la reconstruction
    * Un concours international d'architecture
    * Pompiers et experts sécurisent le site de la cathédrale
    * Près d'un milliard de dons
    * Une enquête à tâtons

    PARIS, 17 avril (Reuters) - Le gouvernement a officiellement
lancé mercredi le chantier de reconstruction de la cathédrale
Notre-Dame de Paris, qu'Emmanuel Macron souhaite clos d'ici cinq
ans, en annonçant un projet de loi dédié à ce "défi immense",
des avantages fiscaux pour les particuliers et un concours
international d'architecture.
    Au lendemain d'une adresse à la Nation face au "temps de
l'épreuve", le chef de l'Etat a présidé un conseil des ministres
exceptionnellement consacré à l'incendie de Notre-Dame et à ses
suites. Il a réuni dans l'après-midi le Premier ministre Edouard
Philippe, les ministres concernés, la directrice générale de
l'Unesco, Audrey Azoulay, la maire de Paris Anne Hidalgo,
l'archevêque de Paris et des architectes, notamment.
    Pompiers et conservateurs du patrimoine continuaient
d'oeuvrer dans l'urgence à la sécurisation de Notre-Dame,
menacée en trois points (voûte intérieure et pignons) et à
l'évaluation des dégâts. Des entreprises ont commencé à retirer
les gravats.  
    "Les experts scrutent partie par partie l'ensemble de la
cathédrale pour définir ce qui est fragilisé, ce qu'il va
falloir démonter ou consolider", a précisé le lieutenant-colonel
Gabriel Plus, porte-parole de la Brigade des sapeurs-pompiers de
Paris (BSPP), lors d'une conférence de presse.
    Une inquiétude demeure sur les pignons, fragilisés non
seulement par l'effondrement de la toiture mais aussi par le
poids des statues encore en place, qui pourraient être
déplacées. L'échafaudage calciné autour de la flèche, érigée au
XIXe siècle par Viollet-le-Duc et qui s'est effondrée lundi dans
les flammes, sera également retiré.
    Il est un des éléments d'intérêt de l'enquête ouverte lundi
par le parquet de Paris pour "destruction involontaire par
incendie". L'entreprise chargée de l'échafaudage a dit mercredi
à Reuters que l'alerte incendie avait été déclenchée non par les
alarmes de l'ouvrage mais par celles de la cathédrale.
    On estime de source policière que "si c'est un accident,
c'est à 90% un départ électrique".  
    Près de dix personnes ont été entendues par les enquêteurs
de la brigade criminelle, a fait savoir mercredi le parquet de
Paris. Les auditions se poursuivront jeudi et concerneront de
nouveaux témoins ou bien des personnes déjà entendues en vue de
compléments.
    Des enquêteurs de l'identité judiciaire et du laboratoire
central de la préfecture ont pu accéder à certains endroits du
site et commencer leurs constatations, a ajouté le parquet.  
    Il rappelle "qu'à ce stade, les investigations n'ont pas mis
en évidence d'éléments désignant une origine criminelle" et
précise qu'"en l'état, la piste accidentelle demeure
privilégiée". Les enquêteurs avaient déjà interrogé une
trentaine de personnes mardi. 
    
    COUP DE POUCE FISCAL
    Passée cette phase, la réflexion s'engagera sur les
modalités de restauration de la cathédrale gothique, dont la
construction remonte au XIIe siècle et qui a déjà fait l'objet
de deux chantiers d'envergure, au XIXe et en 1990.
    Le ministre de la Culture, Franck Riester, a déclaré
mercredi matin sur France Inter qu'une commission serait
spécialement créée pour superviser "le chantier de notre
génération", selon les termes d'Edouard Philippe.
    Le Premier ministre a annoncé à l'issue du conseil des
ministres qu'un concours international d'architecture serait
organisé pour la reconstitution de la flèche - à l'identique ou
non. La question se pose également pour la charpente, qui était
faite de poutres de chêne.
    Des experts estiment que reconstruire la cathédrale à
l'identique - alors que certaines, comme celle de Reims, ont vu
leurs toiture et charpente rebâties en plomb et béton armé -
serait une erreur.  
    Edouard Philippe a reconnu que l'échéance de cinq années
fixée mardi soir par le président était ambitieuse tout en
jugeant qu'il était "sain" que l'Etat fixe la barre haut.
    Un projet de loi sera présenté en conseil des ministres
mercredi prochain pour "donner un cadre légal à la souscription
nationale" lancée pour financer ce programme titanesque.
    Les modalités de dons pour les entreprises restent les
mêmes, à savoir celles de la loi Aillagon de 2003 qui leur
permet de déduire de leurs impôts 60% de leurs dépenses de
mécénat dans la limite de 0,5% de leur chiffre d'affaires.
    Les particuliers bénéficieront eux d'un coup de pouce fiscal
- réduction majorée de l'impôt sur le revenu de 75% jusqu'à
1.000 euros et de 66% au-delà de 1.000 euros.  
    
    "LA MISÈRE SOCIALE, ÇA CONTINUE"
    Selon Stéphane Bern, auquel Emmanuel Macron avait confié une
mission sur la sauvegarde du patrimoine français, la barre des
un milliard d'euros de dons, nationaux et internationaux, devait
être franchie mercredi.
    Face à une polémique naissante sur la générosité - par trop
opportuniste pour leurs détracteurs - des grandes fortunes de
France, la famille Pinault, actionnaire majoritaire du groupe
Kering, a annoncé mercredi qu'elle renonçait à tout avantage
fiscal lié aux 100 millions d'euros de don annoncés la veille.
    "En un clic, 200 millions, 100 millions, ça montre aussi les
inégalités dans ce pays", a souligné Philippe Martinez,
secrétaire général de la CGT, sur franceinfo. "La misère
sociale, ça continue, les drames sociaux, ça continue", a-t-il
dit, alors qu'Emmanuel Macron a repoussé les mesures décidées en
réponse à la crise des "Gilets jaunes" en raison de l'incendie.
    "400 millions pour #NotreDame, merci @KeringGroup
@TotalPress @LVMH pour votre générosité : nous sommes très
attachés au lieu des funérailles de l'abbé Pierre. Mais nous
sommes également très attachés à son combat. Si vous pouviez
abonder 1% pour les démunis, nous serions comblés", a twitté par
ailleurs la Fondation Abbé-Pierre.
    Les cloches des autres cathédrales françaises ont sonné
mercredi en signe de solidarité à 18h50, l'estimation initiale
pour le déclenchement de l'incendie de Notre-Dame.

 (Sophie Louet avec Service France, Service Marchés Entreprises)
 

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