par Phil Stewart et Steve Holland
Le président américain Donald Trump s'est félicité d'avoir "anéanti" les principaux sites nucléaires de l'Iran lors de frappes menées dans la nuit de samedi à dimanche par des bombardiers américains, provoquant la colère de Téhéran, qui a promis de réagir.
Dans une allocution télévisée, Donald Trump a qualifié l'opération de "succès militaire spectaculaire" et a mis en garde l'Iran contre toute riposte, menaçant de frappes encore plus dévastatrices si la République islamique ne s'engageait pas sur la voie de la paix.
Entouré de son vice-président JD Vance, du secrétaire à la Défense Pete Hegseth et du secrétaire d'État Marco Rubio, Donald Trump a précisé que les frappes avaient visé les sites de Natanz, Ispahan et Fordow, tous impliqués dans l'enrichissement d'uranium.
Il a indiqué à Fox News que des bombes anti-bunker avaient été larguées sur le site souterrain de Fordow, tandis que des missiles Tomahawk avaient ciblé les deux autres installations.
PAS D'AUGMENTATION DES RADIATIONS, SELON L'AIEA
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a déclaré ne pas avoir détecté d'augmentation du niveau de radiation hors site et son directeur, Rafael Grossi, a convoqué une réunion d'urgence de son conseil des gouverneurs pour lundi.
Une source iranienne a affirmé à Reuters que la majorité de l'uranium enrichi avait été déplacée avant l'attaque et que le personnel sur place avait été réduit au minimum.
Ces frappes américaines, menées avec des bombes de pénétration et des missiles de croisière, font craindre une nouvelle conflagration dans une région déjà marquée par des conflits prolongés à Gaza, au Liban et en Syrie.
Alors que certains espèrent qu'une action militaire pourrait provoquer un soulèvement populaire en Iran, d'autres redoutent une accélération du programme nucléaire iranien ou une extension du conflit au-delà des frontières régionales.
TÉHÉRAN PROMET DE SE DÉFENDRE
Selon CBS News, Washington aurait assuré à Téhéran ne pas chercher à provoquer un changement de régime. Donald Trump a néanmoins averti que l'avenir de l'Iran serait fait de "paix ou de tragédie", ajoutant : "si la paix ne vient pas rapidement, nous viserons d'autres cibles".
L'Iran, qui répond depuis le 13 juin aux frappes israéliennes par des tirs de missiles sur des villes israéliennes, a dénoncé une "grave violation du droit international" de la part des États-Unis, promettant des "conséquences durables".
"Le peuple iranien se défendra par tous les moyens", a écrit le ministre des Affaires étrangères Abbas Araqchi sur les réseaux sociaux.
Les Gardiens de la Révolution ont affirmé avoir tiré une quarantaine de missiles en direction d'Israël, visant notamment Tel-Aviv et Haïfa. Selon les autorités sanitaires israéliennes, 86 personnes ont été blessées, la plupart légèrement.
RÉACTIONS INTERNATIONALES CONTRASTÉES
Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué l'implication des États-Unis dans le conflit qui l'oppose à l'Iran depuis une dizaine de jours, les principales chancelleries occidentales se sont contentées d'exprimer leur préoccupation, sans condamner les frappes américaines.
À Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré sur X que la France avait "pris connaissance avec préoccupation des frappes menées cette nuit par les États-Unis d'Amérique contre trois sites du programme nucléaire iranien", précisant que Paris n'avait participé "ni à ces frappes ni à leur planification".
Le président Emmanuel Macron a, de son côté, indiqué s'être entretenu avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. Un conseil de défense devait se tenir dimanche en fin de journée à l'Élysée.
La Russie et la Chine ont adopté un ton plus ferme, condamnant formellement les frappes américaines. Le ministère chinois des Affaires étrangères a dénoncé une violation de la Charte des Nations unies et mis en garde contre le risque d'une aggravation des tensions au Proche-Orient.
(version française Nicolas Delame)
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