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SYNTHESE 2-L'Ukraine accuse la Russie d'avoir bombardé un hôpital à Marioupol
information fournie par Reuters 09/03/2022 à 18:27

* "Destructions colossales", dit la mairie de Marioupol

* La Russie avait promis d'observer un cessez-le-feu

* Un nouveau train de sanctions européennes approuvé

* Inquiétudes autour de la centrale de Tchernobyl

par Natalia Zinets

LVIV, Ukraine, 9 mars (Reuters) - L'Ukraine a accusé mercredi la Russie d'avoir rompu ses promesses de trêve à Marioupol et d'avoir bombardé un hôpital pour enfants dans la ville assiégée du sud-est du pays, où des centaines de milliers de civils sont pris au piège après deux semaines d'offensive militaire russe.

Les autorités russes, qui démentent cibler la population, ont annoncé mercredi que leurs troupes respecteraient une trêve dans plusieurs zones en Ukraine afin de permettre aux civils de fuir des villes assiégées.

Mais la municipalité de Marioupol, qui compte plus de 400.000 habitants, a déclaré que l'hôpital avait été visé dans la journée par plusieurs bombes et évoqué des "destructions colossales".

Le président ukrainien Volodimir Zelenski a parlé quant à lui d'"atrocité". "Des frappes directes de l'armée russe sur une maternité. Des gens, des enfants sous les décombres", a-t-il dit sur Twitter.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a diffusé des images sur son compte Twitter de ce qui s'apparente à un établissement hospitalier gravement endommagé, et qu'il présente comme un hôpital pour enfants et une maternité.

Sur cette vidéo, on peut voir des trous béants aux emplacements des fenêtres d'un bâtiment de trois étages et de gros tas de gravats, certains encore fumants.

Le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko a fait état de 17 blessés, dont des femmes en train d'accoucher.

Ces informations n'ont pu être vérifiées indépendamment.

D'après le maire adjoint de Marioupol, Serhiy Orlov, cité par l'agence d'Etat ukrainienne d'information, au moins 1.170 civils ont été tués à Marioupol depuis le début de l'invasion russe le 24 février dernier.

BOMBARDEMENTS AVEUGLES

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitro Kouleba, a accusé la Russie d'avoir rompu le cessez-le-feu qu'elle avait promis d'observer mercredi pour autoriser l'évacuation de milliers de civils de la ville portuaire, située à mi-chemin entre la Crimée annexée par Moscou en 2014 et les régions séparatistes de l'est de l'Ukraine.

"La Russie continue de retenir en otage plus de 400.000 personnes à Marioupol, en empêchant l'aide humanitaire et les évacuations. Les bombardements aveugles se poursuivent", a-t-il écrit sur Twitter. "Près de 3.000 nouveau-nés manquent de médicaments et de nourriture."

Des civils ont pu quitter mercredi d'autres villes via des couloirs humanitaires, à Soumy dans le Nord-Est et Enerhodar dans le Sud, ont déclaré les autorités ukrainiennes.

Les forces russes ont en revanche empêché un convoi de 50 autocars d'évacuer des civils de la ville de Boutcha, près de Kiev, ont indiqué des responsables locaux, ajoutant que des tractations se poursuivaient pour autoriser le départ des véhicules.

A Marioupol, assiégée depuis plus d'une semaine, la situation a été qualifiée mardi par la Croix-Rouge d'"apocalyptique", alors que les habitants de la ville, confinés dans des abris souterrains pour se protéger des bombardements incessants, sont privés d'eau, de vivres et d'électricité et dans l'incapacité d'évacuer les blessés.

Plus de deux millions de personnes ont déjà fui l'Ukraine selon l'Onu depuis que le président russe Vladimir Poutine a lancé il y a désormais quasiment deux semaines ce que Moscou présente comme une "opération militaire spéciale" visant à désarmer et "dénazifier" l'Ukraine.

Kiev et ses alliés occidentaux accusent la Russie de fabriquer des prétextes pour justifier sa guerre contre un pays démocratique de 44 millions d'habitants, une attaque contre un Etat européen sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.

Mercredi, le Kremlin a sommé les Etats-Unis de s'expliquer sur un programme biologique militaire qu'ils auraient selon Moscou développé en Ukraine, une accusation jugée fantaisiste par Washington. nL5N2VC4YL

La compagnie nucléaire publique ukrainienne Energoatom a alerté parallèlement sur le risque de fuites radioactives à Tchernobyl à la suite d'une coupure d'électricité impossible à réparer en raison d'affrontements.

Dmitro Kouleba a déclaré que les générateurs d'électricité fonctionnant au diesel sur le site n'avaient qu'une capacité de 48 heures. "Après cela, les systèmes de refroidissement de l'installation de stockage du combustible nucléaire usagé s'arrêteront, rendant imminentes des fuites radioactives", a-t-il affirmé.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a estimé qu'il n'existait pas d'impact majeur pour la sécurité de la centrale accidentée. nL5N2VC45P

L'UE VA RÉFLÉCHIR À UN "PLAN DE RÉSILIENCE"

L'invasion de l'Ukraine a déclenché une série de sanctions occidentales sans précédent qui provoquent un isolement croissant de l'économie russe, dont l'interdiction par les Etats-Unis de toute importation de pétrole ou gaz russe, alors que jusqu'ici le secteur énergétique était resté épargné par les mesures de rétorsion.

Les autorités russes ont prévenu mercredi qu'elles préparaient une réponse rapide à ces sanctions, qui ciblera les domaines les plus sensibles pour les économies occidentales.

Russie unie, le parti au pouvoir à Moscou, a annoncé mercredi qu'un comité gouvernemental avait validé la première étape législative censée conduire à la nationalisation d'actifs d'entreprises étrangères ayant quitté le marché russe.

De leur côté, les 27 Etats membres de l'Union européenne (UE) ont approuvé mercredi de nouvelles sanctions visant des dirigeants et oligarques russes, des banques biélorusses, ainsi que le secteur maritime russe, a fait savoir la présidence française du Conseil européen.

Les dirigeants européens, qui se réuniront jeudi et vendredi en sommet à Versailles, auront de premiers échanges sur la possibilité d'un plan européen de résilience et d'investissements, a fait savoir l'Elysée.

Les pays occidentaux estiment que Vladimir Poutine, qui, selon eux, comptait parvenir rapidement à renverser le gouvernement ukrainien avec une offensive éclair, est désormais contraint de modifier sa stratégie face à la résistance des Ukrainiens.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a cependant précisé mercredi que la Russie n'avait pas pour objectif de faire tomber le gouvernement ukrainien et qu'elle espérait pouvoir réaliser des progrès plus significatifs lors de la prochaine séance de pourparlers avec les autorités ukrainiennes. Elle a ajouté que l'"opération militaire spéciale" en Ukraine se déroulait comme prévu.

Le ministère russe de la Défense a toutefois admis que des conscrits participaient au conflit, malgré de multiples démentis apportés précédemment par Vladimir Poutine, selon qui seuls des soldats de métier ont été envoyés sur le théâtre des opérations.

Côté ukrainien, Vadim Denisenko, conseiller du ministre de l'Intérieur, a estimé mercredi dans une publication sur Facebook que la Russie avait désespérément besoin d'une victoire dans des villes comme Kiev ou Marioupol avant de négocier la paix.

"Par conséquent, notre tâche est de résister pendant la dizaine de jours à venir", note-t-il.

(Bureaux de Reuters, rédigé par Peter Graff ; version française Myriam Rivet et Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault et Bertrand Boucey)

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