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Stop ou encore ? Cinq questions pour la BCE
information fournie par Reuters 11/09/2023 à 08:50

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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11 septembre (Reuters) - Après un an de resserrement monétaire et 425 points de base de hausses de taux cumulées, l'incertitude est forte sur la trajectoire de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et les marchés s'interrogent sur la décision qui sera prise jeudi.

En effet, l'inflation demeure supérieure à l'objectif de la banque centrale, tandis que l'activité économique ralentit fortement.

La question est de savoir si la BCE poursuivra ou mettra en pause ses augmentations de taux.

"Le choix entre pause et hausse est très serré", a déclaré Carsten Brzeski, responsable mondial de la macroéconomie chez ING. "C'est presque un pile ou face".

1/ HAUSSERA, HAUSSERA PAS ?

Les traders sont partagés mais favorisent une pause de la BCE, évaluant à environ 40% la probabilité d'une hausse, selon les volatils marchés monétaires.

Pour de nombreux économistes, une chose est claire : si la BCE doit poursuivre son resserrement, elle ne pourra le faire probablement qu'en septembre.

"Les arguments plaidant pour une pause en septembre seront encore plus convaincants en octobre, car les données économiques vont probablement se dégrader et l'inflation en septembre baisser considérablement", a déclaré Reinhard Cluse, économiste européen en chef d'UBS, qui s'attend à une augmentation de 25 points de base.

2/ CROISSANCE OU INFLATION ?

L'inflation sous-jacente excluant les postes volatils des aliments et de l'énergie a baissé plus que prévu en août, à 5,3%, mais est toujours bien supérieure à l'objectif de 2% de la BCE et le marché du travail reste tendu.

Pour autant, l'activité et le sentiment s'affaiblissent rapidement, ce qui pourrait être confirmé une nouvelle fois par l'indicateur ZEW attendu mardi, tandis que les conditions financières se durcissent.

Les "colombes", comme le chef de la banque centrale du Portugal Mario Centeno appellent à la prudence. Les "faucons", comme Isabel Schnabel, membre du conseil des gouverneurs, et l'autrichien Robert Holzmann affirment qu'une pause n'est pas acquise - tout en se réfrénant de plaider ouvertement pour de nouvelles hausses de taux.

"Notre hypothèse de base est que la BCE dans son ensemble sera plus préoccupée par les données de croissance et utilisera la réunion de jeudi comme une occasion de faire une pause", a déclaré Iain Stealey, CIO obligataire chez JPMorgan Asset Management.

3/ QUE SE PASSERA-T-IL APRÈS SEPTEMBRE ?

Christine Lagarde, présidente de la BCE, a peu de marge de manœuvre pour guider les marchés. Des membres du conseil des gouverneurs ont déjà déclaré que le resserrement monétaire touchait à sa fin et que les taux resteraient élevés pendant un certain temps.

"S'il s'agit d'une hausse, elle sera accompagnée d'une déclaration plus 'dovish'", a déclaré Carsten Brzeski chez ING. "S'il s'agit d'une pause, elle sera accompagnée d'une déclaration plus restrictive, car je ne vois en aucun cas la BCE annoncer officiellement la fin des hausses de taux."

Les marchés estiment qu'une nouvelle hausse de taux est probable à 70% d'ici la fin de l'année.

Les traders s'attendent à des baisses de taux à partir du second semestre 2024 mais ne s'attendent pas à ce que Christine Lagarde confirme ce point de vue.

4/ QUELLES SERONT LES NOUVELLES PROJECTIONS DE LA BCE ?

Même les "faucons", qui maintiennent la possibilité d'une hausse sur la table, affirment que les nouvelles projections de la BCE jeudi seront décisives.

L'économiste en chef Philip Lane a déclaré que le ralentissement de l'inflation sous-jacente était conforme aux projections de juin.

Les économistes pensent que la BCE relèvera ses prévisions d'inflation à court terme tout en réduisant ses projections de croissance.

Une révision à la baisse de la projection d'inflation à 2,2% pour 2025 plaiderait en faveur d'une pause sur les taux.

5/ ET LE PEPP ?

La BCE a accéléré la réduction de son bilan en juillet, ne réinvestissant plus le produit des obligations qu'elle détient dans le cadre de son programme d'achat d'actifs (APP).

L'inflation reste élevée et le resserrement quantitatif a peu perturbé les marchés. Les "faucons" commencent donc à réclamer l'ouverture d'une réflexion sur la fin des réinvestissements des retombées du programme d'achat d'urgence face à la pandémie (PEPP), d'un montant de 1.700 milliards d'euros, l'échéance actuelle ayant été fixée pour fin 2024.

"Si les taux ne sont pas relevés jeudi, les faucons pourraient vouloir accélérer la réduction du bilan, ce qui serait douloureux pour les actifs de la périphérie", a déclaré Kaspar Hense, gérant chez BlueBay Asset Management, faisant référence à des pays très endettés comme l'Italie.

(Reportage Yoruk Bahceli et Stefano Rebaudo, version française Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)

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