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Statu quo sur les retraites, pas de trêve avant des négociations en janvier
information fournie par Reuters 19/12/2019 à 20:47

    * Appel à une nouvelle journée de grèves le 9 janvier
    * Philippe appelle à la responsabilité, et parle
d'"avancées"
    * L'âge pivot reste à ce stade dans le projet de loi
    * La CFDT exige son retrait tout en saluant la volonté de
dialogue

 (Actualisé avec Edouard Philippe, syndicats, précisions)
    PARIS, 19 décembre (Reuters) - Les discussions engagées par
Edouard Philippe avec les partenaires sociaux sur le projet de
réforme des retraites n'ont pas permis de lever les désaccords
de fond, notamment sur "l'âge d'équilibre" : la CGT et Force
ouvrière ont rejeté jeudi toute trêve pendant les fêtes de fin
d'année et appelé à une nouvelle journée de grèves et
manifestations le 9 janvier.
    Au lendemain de consultations bilatérales sur le projet de
loi que le Premier ministre entend toujours soumettre au conseil
des ministres le 22 janvier et au Parlement fin février, Edouard
Philippe a réuni à Matignon syndicats et représentants du
patronat pour une multilatérale qui n'a pas fait bouger les
lignes, de l'avis des participants.
    Le statu quo demeure, et avec lui les perturbations dans les
transports publics, SNCF et RATP.
    Pour seules ouvertures à ce stade, les syndicats ont obtenu
la tenue de discussions début janvier sur quatre chantiers :
pénibilité, transitions vers le futur système unique de
retraites par points, minimum contributif et fins de carrière.
    Sur l'instauration progressive à partir de 2022 d'un âge
pivot à 64 ans à l'échéance 2027, le chef du gouvernement a dit
avoir pris acte de l'hostilité des syndicats, la CFDT au premier
chef, mais maintient le principe de cette option "juste" selon
lui pour rééquilibrer financièrement le système.
    
    L'ÂGE PIVOT, "UN CHOIX JUSTE" POUR PHILIPPE
    "Dès les premiers jours de janvier, nous consulterons les
partenaires sociaux et je proposerai mi-janvier une méthode qui
nous permettra soit d'atteindre un accord qui pourrait se
substituer à la solution proposée, soit d'améliorer celle-ci en
tenant compte des propositions des syndicats", a-t-il précisé
lors d'une déclaration à l'issue des discussions.
    "Ça ne veut pas dire qu'il n'y aurait que l'âge d'équilibre.
Il y a des marges de manoeuvre, elles ne sont pas immenses mais
elles existent", a-t-il ajouté, en se disant confiant en un
accord avec, sans les nommer, les centrales réformistes de la
CFDT et de l'Unsa, favorables au système par points.
    "L'âge d'équilibre, ce n'est pas simplement demander à
certains de partir un peu plus tard, c'est aussi pour beaucoup
de permettre de partir beaucoup plus tôt", a-t-il notamment
plaidé alors que la CFDT reste fermement opposée à un scénario
paramétrique "inacceptable".
    Edouard Philippe a fait état d'"avancées" à l'issue de la
discussion de jeudi, mais plusieurs d'entre elles figurent déjà
dans le document de travail diffusé par ses services après son
discours du 11 décembre, notamment sur la pénibilité, le forfait
jours ou la retraite progressive.
    Il a en outre identifié des pistes d'amélioration pour le
minimum contributif prévu par la réforme, parmi lesquelles une
hausse "au-delà de 85% du smic" pour les carrières complètes.
    Tout en maintenant l'objectif d'une suppression des régimes
spéciaux, il a indiqué que les discussions au sein de la SNCF et
de la RATP avaient ouvert des voies d'aménagement.
    "En ce qui concerne les agents de SNCF au statut, le
gouvernement confirme son accord pour la mise en place de
mesures favorisant la progressivité de la mise en oeuvre de la
réforme et le respect des droits acquis", a-t-il dit. Pour les
agents de la RATP, "les derniers échanges ont permis d'aboutir à
des avancées importantes sur la question des transitions, ces
avancées sont sur la table, chacun les jugera."
    
    "RIEN N'A CHANGÉ"
    Le diagnostic était moins optimiste du côté des syndicats.
    Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, pour qui
"rien n'a changé", a appelé dès sa sortie de la réunion à une
nouvelle journée d'actions interprofessionnelle le 9 janvier.
    Pour Yves Veyrier (FO), "le Premier ministre essaye de nous
prendre dans une forme de piège". "On nous propose des
discussions très vite, mais avec une contrainte (...), le projet
de loi est écrit", a-t-il indiqué. "C'est au gouvernement
d'appuyer sur le bouton pause".
    "Il y a un désaccord sur la temporalité qui consiste à dire
qu'il y aura besoin urgemment de mesures punitives pour les
travailleurs et un désaccord sur la méthode elle-même", a jugé
Laurent Berger, tout en saluant "une volonté de dialogue" à
l'issue de la réunion.
    "Si début janvier cet âge d'équilibre était toujours dans
l'horizon, nous aurions des initiatives", a ajouté le secrétaire
général de la CFDT qui ne se joint pas à l'appel du 9 janvier.
    L'UNSA-ferroviaire, deuxième organisation syndicale à la
SNCF, a appelé à une pause dans la grève pendant les fêtes de
fin d'année, mais la CGT-Cheminots, premier syndicat de
l'entreprise publique, refuse toute trêve.
    L'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires-FIDL-MNL-Unef-UNL
appelle dans un communiqué commun à poursuivre "un mouvement
social soutenu par la population (...) sans trêve" jusqu'au
retrait du projet.

 (Caroline Pailliez et Marine Pennetier, édité par Sophie Louet)
 

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