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Scénario 2024 : la stagflation heureuse
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 07/12/2023 à 08:13

Eric Galiègue
Eric Galiègue

Eric Galiègue

Phiadvisor Valquant

Directeur de la recherche

https://phi-advisor.com/fr/

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

(Crédits photo : Adobe Stock - )

Nous avons déterminé notre scénario central pour 2024, cohérent avec une tendance redevenue favorable. Nous l'avons dénommé « la stagflation heureuse », pour synthétiser une année 2024 qui devrait connaitre une croissance économique proche de la stagnation, et une inflation encore significative, mais dont le dérapage est contrôlé. « Heureuse », c'est à l'opposé de ce que nous pensions originellement de cette situation stagflationiste, considérée comme la pire pour les actions. Le contexte de 2024 infirme cette vision.

La stagflation peut être heureuse pour les actions. Pourquoi ? Parce que les entreprises sont aujourd'hui particulièrement agiles, et capables de produire plus de bénéfice avec une croissance affaiblie, et des investissements importants, notamment en IA. Parce qu'elle ont une position dominante dans la société en général, et qu'elles détiennent un vrai «pricing power » qui leur permet désormais de bénéficier de l'inflation, et non de la subir. Cela explique la remarquable résilience des bénéfices et de leurs marges, comme le montre le graphique suivant.

Source : Factset et Phiadvisor Valquant

Source : Factset et Phiadvisor Valquant

Ce maintien des marges a un niveau très élevé  depuis plusieurs années s'explique par plusieurs phénomènes :

1/La position des grandes entreprises cotées est devenue très dominante : les oligopoles sectoriels sont de plus en plus nombreux. Leur pouvoir de lobbying et de fixation des prix est devenu considérable, ce qui favorise leurs performances financières, même en présence d'inflation

2/ Les évènements récents montrent que les autorités monétaires et budgétaires sont prêtes à soutenir la conjoncture et donc les entreprises. La démonstration a été faite depuis 4 ans, ce qui a pour effet de lisser le cycle (éviter les récessions et donc les baisses de chiffre d'affaires pour les grandes entreprises) et parfois de donner des avantages aux entreprises (chômage partiel, subventions directes)

La conséquence de ces évolutions est que le risque ultime des actionnaires, le risque de défaut, devient minime, voire est exclu. Celui induit une baisse de la prime de risque et  justifie des hausses de valeur et de prix des actions en général.

Par ailleurs, l'inflation a fortement reflué. Elle reste encore substantielle, mais sa baisse récente l'a faite revenir en dessous des taux d'intérêt pratiqués par le marché. Dès lors, elle peut être considérée comme contrôlée, voire optimale.

En effet, le risque déflationniste a disparu, et le maintien de l'inflation au-delà de 2% et en deca de 4% créée une illusion monétaire qui stimule la dynamique économique et réduit la charge de la dette pour les acteurs économiques trop endettés…comme les Etats !

Source : Factset et Phiadvisor Valquant

Source : Factset et Phiadvisor Valquant

La combinaison de ces éléments explique pourquoi il est désormais possible de parler de « stagnation heureuse », alors que le passé a considéré que la stagflation était la pire des situations pour les actions…

Le scénario alternatif est, selon nous, « l'inéluctable baisse de la croissance ». Ce scénario serait caractérisé par un ralentissement américain brutal, qui frôlerait la récession. L''Europe ne sortirait pas du marasme de la fin 2023 et les taux de croissance convergeraient vers 0 - 0,5%. L'l'inflation poursuivrait sa chute bien en deca des prévisions des économistes.

La croissance chinoise ralentirait de plus en plus, le prix des matières premières baisserait, et les prévisions de bénéfices seraient revus en forte baisse (-10% des deux côtés de l'Atlantique, par rapport aux niveaux actuels) : la croissance des BPA 2024 s'annulerait aux USA et deviendrait négative en Europe.

Le contexte politique aux USA et géopolitique mondial se dégraderaient encore. Les banques centrales utiliseraient une partie de leurs marges de manœuvre pour baisser rapidement les taux directeurs, dès le printemps 2024. Les prix de l'immobilier se contracteraient mais se stabiliseraient rapidement grâce à la baisse des taux.

Un tel scénario nous semble sensiblement moins probable que le scénario central de la « stagnation heureuse ». Les perspectives des marchés d'actions sont donc favorables pour 2024….

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