(AOF) - Sartorius Stedim Biotech a enregistré au premier semestre une chute de 40,4% de son résultat net courant à 241,5 millions d'euros. L'Ebitda courant du fournisseur de l’industrie biopharmaceutique a diminué de 31,5 % à 416 millions d’euros, principalement en raison de l’évolution du volume. La marge correspondante s’est montée à 29,7 % contre 35,2 % pour la même période de l’exercice précédent. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 1,4 milliard d'euros, soit une baisse organique de 19,6 % à taux de change constant.
" Après la croissance extraordinaire des années précédentes provoquées par les activités liées à la pandémie et à l'accumulation de stocks par les clients, Sartorius Stedim Biotech a connu une demande temporairement faible tout au long du premier semestre 2023 ", a commenté la société.
Sartorius Stedim Biotech a confirmé ses objectifs réduits le 16 juin. La société vise une marge d'Ebitda courant d'environ 30% et un chiffre d'affaires en repli de 9% à 15%.
" La situation est restée difficile sur nos marchés tout au long du premier semestre. L'évolution des prises de commandes est demeurée faible plus longtemps que nous ne l'avions initialement anticipé, car les clients ont continué à réduire leurs stocks et ont moins investi en raison des capacités de production disponibles. Selon nos prévisions, ces facteurs défavorables ne sont que temporaires et la demande devrait progressivement repartir à la hausse au second semestre 2023 " a précisé Sartorius Stedim Biotech.
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Rien ne va plus pour la chimie allemande
La chimie allemande, très dépendante du gaz russe, est en difficulté. Suite à des ventes en berne dans le secteur automobile et une demande en recul dans la construction, la production est en baisse de 8,5 % en 2022, avec un chiffre d'affaires global en repli de 1,6 % à 63,1 milliards d'euros. La chimie de spécialité s'en sort mieux. En revanche le taux d'utilisation des capacités de production dans la chimie de base a nettement ralenti pour atteindre moins de 80 %. Le troisième secteur industriel allemand est tenté par la délocalisation vers les Etats-Unis, où les coûts de l'énergie sont bien moindres. Avec l'Inflation Reduction Act, les Etats-Unis ont mis en place un environnement approprié aux défis actuels.
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Les biotechs mises à rude épreuve
Ces sociétés pâtissent d'un cycle économique beaucoup moins favorable, qui se traduit notamment par une baisse du financement par le capital-risque des start-up. Ces entreprises sont donc obligées de mener des plans de licenciement. A cela s'ajoute un cadre réglementaire bien plus contraint. D'abord, aux Etats-Unis, les mesures liées à l'Inflation Reduction Act (IRA) pourraient avoir un fort impact sur les marges des intervenants. En effet, à partir de 2026, le programme fédéral Medicare va pouvoir renégocier le prix des médicaments commercialisés depuis neuf ans (chimiques) ou 13 ans (biologiques), avec des rabais qui pourraient aller de 35 à 60 % pour les biotechs. De même, en Europe, avec la nouvelle réglementation du médicament présentée à Bruxelles en avril, la durée de protection d'un brevet va être réduite si le traitement innovant n'est pas commercialisé dans tous les pays-membres sous deux ans.
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