L'avenir du site de Sanofi à Maisons-Alfort, en région parisienne, en passe d'être cédé à un façonnier allemand, selon les syndicats du géant pharmaceutique français, sera discuté mardi lors d'une réunion entre direction et représentants du personnel, a-t-on appris auprès du groupe vendredi.

( AFP / GUILLAUME SOUVANT )
L'annonce d'un projet de cession de ce site du Val-de-Marne, qui fabrique un anticoagulant et emploie 600 personnes, a été faite aux syndicats lundi, a indiqué à l'AFP Fabien Mallet, coordinateur CGT à Sanofi.
De son côté, Sanofi assure que "la fermeture du site de Maisons-Alfort est totalement exclue et que tout est mis en œuvre pour construire un projet durable, qui assurera le maintien de l'activité et de l'emploi de cet établissement".
"Dans cette perspective, nous avons convoqué une réunion extraordinaire des instances le 1er juillet", écrit le le groupe qui vient de mettre la main sur une biotech américaine, Blueprint Medicines, pour plus de 9 milliards de dollars (7,7 milliards d'euros).
Selon le média spécialisé ActuLabo, le repreneur est le façonnier allemand Adragos Pharma, dont le siège est à Munich.
Interrogé par l'AFP, la société allemande a renvoyé vers le service de presse de Sanofi en France.
"On se doutait qu'il y avait un risque sur Maisons-Alfort. Cela fait un an que la CGT réclame des investissements et qu'on ramène de l'activité", reconnait M. Mallet.
"Mais cela nous paraissait étonnant de vendre le site qui fabrique des médicaments injectables biologiques alors que Sanofi veut devenir un +pure player+ biologique", avec une ambition affichée de devenir un champion en immunologie, a-t-il ajouté.
Créé en 1948, le site de Maisons-Alfort fabrique essentiellement un anticoagulant, le Lovenox, dont il produit 160 millions de seringues par an, distribuées dans 125 pays. Un autre site de Sanofi, celui de Csanyikvölgy, en Hongrie, produit aussi le Lovenox.
Utilisé pour éviter les thromboses, ce médicament, qui empêche la formation ou l'extension des caillots dans les vaisseaux sanguins, est de plus en plus remplacé par des alternatives équivalentes.
"Depuis plusieurs années, ce produit fait face à un environnement international concurrentiel, en particulier d'Asie, avec des médicaments biosimilaires dont les coûts de production sont moins élevés qu'en Europe et en France", souligne Sanofi.
"Cette situation provoque une baisse continue de l'activité du site et de son volume de production, et ses technologies ne sont pas transposables aux futurs produits biologiques de Sanofi", poursuit le groupe tricolore.
Le site produit également des médicaments injectables lyophilisés, dont des antibiotiques pour les hôpitaux, principalement pour la France et les pays du Maghreb et de l'Afrique subsaharienne.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer