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GRAPHES-Les marchés s'attendent à un long combat de la BCE pour ranimer l'inflation
information fournie par Reuters 20/06/2019 à 07:00

 (Répétition sans changement d'une dépêche diffusée mercredi)
    par Dhara Ranasinghe
    LONDRES, 20 juin (Reuters) - L'annonce inattendue et
spectaculaire par le président de la Banque centrale européenne
(BCE), Mario Draghi, qu'elle était prête si nécessaire à une
nouvelle phase d'assouplissement monétaire a mis un coup d'arrêt
à la détérioration des anticipations d'inflation à long terme
mais Mario Draghi a encore fort à faire pour convaincre les
investisseurs que la zone euro peut échapper à une japonisation
de son économie.
    La BCE est prête à utiliser toute la flexibilité permise par
son mandat si l'inflation ne converge pas vers son objectif, a
déclaré mardi Mario Draghi, déclenchant la plus forte baisse
quotidienne des rendements longs au sein de la zone euro depuis
un an, les investisseurs estimant qu'une baisse du taux de dépôt
- pourtant déjà négatif de 40 points de base - voire une reprise
des achats massifs d'actifs étaient de nouveau à l'ordre du
jour. 
    Ses propos ont aussi enrayé la chute accélérée des
anticipations de marché à long terme pour l'inflation au sein de
la zone euro, qui illustrait les doutes croissants des
investisseurs sur la capacité de la BCE à atteindre son objectif
d'une hausse des prix inférieure mais proche de 2% sur un an. 
    Mesurées par le point mort d'inflation implicite à cinq ans
dans cinq ans  EUIL5YF5Y=R , elles étaient tombées à un plus bas
record de 1,1350% vendredi; elles ont nettement rebondi après la
sortie de Mario Draghi, enregistrant leur plus forte hausse en
une séance depuis le début de leur suivi. 
    Elles se maintenaient mercredi à un plus haut de deux
semaines à 1,29%, encore loin toutefois de l'objectif de la BCE.
    
    
    "Etant donné que les anticipations d'inflation déterminent
en principe l'inflation réalisée à l'avenir (...) nous pouvons
voir que Draghi essaye d'éviter la perspective de la déflation",
a dit Justin Onuekwusi, gérant chez Legal & General Investment
Management. 
    Des analystes estiment que l'évolution de cette mesure-clé
des anticipations d'inflation, très suivie par les banques
centrales, donne raison à Mario Draghi dans sa promesse de faire
"tout ce qu'il faudra" pour éviter une baisse des prix, mais
qu'elle souligne aussi l'ampleur de sa tâche. 
    "La hausse du point mort d'inflation implicite à cinq ans
dans cinq ans est un signe que la BCE regagne une certaine
crédibilité dans l'atteinte de ses objectifs mais il faudra que
les actes suivent", prévient Benjamin Schroeder, responsable de
stratégies taux chez ING. 
    Une baisse de dix points de base du taux de dépôt de la BCE
d'ici octobre est désormais considérée comme acquise par les
marchés et une autre est attendue en 2020. 
    Les prévisionnistes de Commerzbank s'attendent quant à eux à
une initiative sur les taux dès le mois de juillet. 
    Ce revirement s'inscrit dans le cadre d'un retournement plus
général des anticipations de taux directeurs des grandes banques
centrales au cours des six derniers mois. 
    
    
    La BCE n'est en effet pas seule à être confrontée à une
inflation faible et à la dégradation des anticipations
d'inflation.
    Aux Etats-Unis, les anticipations de marché de l'inflation à
cinq ans dans cinq ans se sont aussi orientées à la baisse ces
derniers mois et sont désormais sous le seuil de 2%, au plus bas
depuis 2016. 
    Une partie du problème pour les banques centrales provient
de changements structurels - du vieillissement de la population
aux changements technologiques en passant par l'insertion dans
le commerce mondial de pays à bas coûts de main d'oeuvre - qui
freinent la hausse des prix. 
    Moins de 10% des investisseurs interrogés en juin par Bank
of America Merrill Lynch pensent que l'inflation augmentera à
l'échelle mondiale l'année prochaine, une proportion qui s'est
réduite de près d'un tiers en un mois. 
    
    
    Tous les indicateurs de l'inflation n'envoient pas de
signaux aussi inquiétants que les anticipations à cinq ans dans
cinq ans, ce qui alimente les interrogations sur l'attention
potentiellement excessive que la BCE leur porterait. 
    Les salaires au sein de la zone euro ont progressé au
premier trimestre à leur rythme le plus soutenu depuis que la
mesure en est effectuée. 
    Marco Valli, responsable de la recherche macroéconomique
d'UniCredit, souligne que les mesures de l'inflation issues de
l'économie réelle sont conformes voire supérieures à leur
moyenne de long terme, contrairement à la situation qui
prévalait entre fin 2014 et début 2016, soit avant que les
mesures d'assouplissement quantitatif de la BCE ne soient mises
en oeuvre et commencent à produire leurs effets. 
    L'indice de sentiment économique de l'institut allemand ZEW,
qui prend en compte les anticipations d'inflation, a reculé ces
derniers mois mais demeure bien au dessous des points bas
enregistrés au cours de la crise des dettes souveraines de la
zone euro en 2011-2012. 
    La tâche de la BCE pour relancer les anticipations
d'inflation à long terme est d'autant plus ardue que
l'inflation, à 1,2% seulement en rythme annuel, demeure bien en
deçà de l'objectif en dépit de taux directeurs à des plus bas 
records et d'un programme d'achats massifs d'actifs qui a porté
sur 2.600 milliards d'euros.
    La BCE n'a plus atteint son objectif d'inflation depuis
2013. 
    "Le problème est que la BCE est très proche de l'épuisement
de ses instruments de politique monétaire; il est clair qu'elle
ne peut plus baisser les taux qu'une fois, deux au maximum", a
dit Ulrich Leuchtmann, responsable de la recherche sur les
changes de Commerzbank. 
    "La BCE, comme toutes les autres banques centrales, est
proche de l'extinction de ses moyens, ce qui signifie que chaque
initiative est moins efficace qu'elle ne l'aurait été
normalement." 
    Et la chute des anticipations d'inflation à cinq ans dans
cinq ans (en baisse de 30 points de base depuis le début de
l'année) inquiète parce qu'elle souligne le peu de crédit que
les investisseurs accordent à la BCE sur sa capacité à remplir
son mandat. 
    "Les anticipations d'inflation sont des données
importantes", souligne Silvia Dall'Angelo, économiste chez
Hermes Investment Management. 
    "Elles donnent une impulsion à l'inflation vers la cible et
comme les anticipations d'inflation ne sont actuellement plus
cohérentes avec l'objectif, il est très difficile pour la BCE de
ranimer l'inflation." 
    
    Voir aussi : 
    ENCADRE-L'inflation "normale" à 1%, le nier provoque une
sur-création monétaire-Larosière  
   

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
Global rate cut bets rise     https://tmsnrt.rs/2Irovnl
Global multiverse bond index at lowest since 2016    https://tmsnrt.rs/2XY2zp9
Inflation expectations surge after Draghi's Sintra speech    https://tmsnrt.rs/2Y6NUb2
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Avec Karin Strohecker, Helen Reid, Sujata Rao, Marc Joanny
pour le service français, édité par Marc Angrand)
 

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