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Réveil brutal des marchés chinois face aux mesures de désendettement
information fournie par Reuters 28/11/2017 à 17:42

RÉVEIL BRUTAL DES MARCHÉS CHINOIS FACE AUX MESURES DE DÉSENDETTEMENT

RÉVEIL BRUTAL DES MARCHÉS CHINOIS FACE AUX MESURES DE DÉSENDETTEMENT

par Marius Zaharia

PEKIN (Reuters) - Les annonces successives par Pékin de réformes visant à désendetter le pays ont amené à une prise de conscience des investisseurs opérant sur le marché chinois: le risque d'une réduction des liquidités est désormais bien réel.

La volonté de réduire la dette de la Chine, dont l'emballement inquiète depuis plusieurs années, avait été annoncée officiellement lors du congrès du Parti communiste chinois en octobre. Sans tarder, les autorités ont depuis entrepris plusieurs mesures.

Elles ont ainsi établi de nouvelles règles pour le secteur de la gestion d'actifs, mis en place des mesures de restrictions sur le micro-crédit et imposé des pertes aux créanciers du groupe public Chongqing Iron & Steel.

Certes, certaines de ces mesures étaient déjà attendues et n'entreront en vigueur qu'en 2019. Mais elles adressent un signal très clair aux marchés sur la détermination du gouvernement chinois à s'atteler au désendettement du pays, ce que réclament depuis plusieurs années le Fonds monétaire international (FMI) et les agences d'évaluation financière.

Les premiers à réagir ont été les marchés obligataires: le rendement des emprunts d'Etat chinois à dix ans a grimpé jusqu'à plus de 4%, au plus haut depuis trois ans, et l'écart de rendement entre les obligations souveraines et les emprunts des entreprises s'est creusé, les autorités apparaissant davantage disposées à ne pas intervenir en cas de défaut de paiement.

La semaine dernière, ce mouvement de correction sur les obligations s'est propagé aux actions. L'indice des grandes capitalisations boursières chinoises CSI300 a chuté de 2,93% sur la seule séance du 23 novembre, sa plus forte baisse journalière en pourcentage depuis le 13 juin 2016. Et même s'il a rebondi légèrement mardi, il accuse un recul de près de 5% par rapport à son pic annuel du 22 novembre.

PAS DE PANIQUE

"Le rythme des nouvelles réglementations (qui ont été annoncées, ndlr) semble quelque peu surprenant", relève Alexander Wolf, économiste sur les marchés émergents chez Aberdeen Standard Investments. "Cela a pu prendre certaines personnes au dépourvu".

Mais Pékin vise de cette façon à réduire à terme le risque dans le système économique chinois. "Donc je pense que c'est positif même si cela crée de la volatilité à court terme", explique l'économiste.

Joshua Crabb, spécialiste des actions asiatiques chez Old Mutual Global Investors, reste aussi positif sur la Chine, "trop importante pour être ignorée" à ses yeux.

Contrairement à la correction observée sur les marchés chinois en 2015, il y a moins de raisons de paniquer. A l'époque, les valorisations étaient supérieures de 25% à leur niveau actuel et les mouvements de capitaux en Chine étaient plus libres, ce qui a permis au mouvement de correction de se propager au marché des changes et de mettre à mal la confiance des investisseurs.

Depuis, la Chine a durci les conditions de sorties des capitaux du pays - elle s'est attaquée en septembre aux plates-formes de cryptomonnaies - et le gouvernement est plus serein sur la stabilité du yuan.

"Les craintes de dépréciation se sont quelque peu apaisées et les responsables politiques ont fait du bon travail en terme de gestion des sorties des capitaux", juge Jean-Charles Sambor, responsable adjoint de la dette émergente chez BNP Paribas Asset Management.

Les récentes annonces en matière de désendettement devraient toutefois alimenter un mouvement vers les obligations souveraines au détriment des emprunts d'entreprises, car le taux de défaut de paiement devrait progresser alors que les obligations d'Etat devraient bénéficier de leur intégration dans les indices MSCI, ajoute-t-il.

UNE POLITIQUE PROGRESSIVE DE DÉSENDETTEMENT

Autre élément rassurant pour les investisseurs, les autorités chinoises restent très attentives au taux de croissance économique du pays. Elles devraient probablement maintenir l'objectif d'une croissance d'"environ 6,5%" en 2018, selon plusieurs sources.

Cela indique que Pékin devrait faire attention à ne pas contraindre trop fortement les conditions financières pour ne pas pénaliser l'activité économique, estiment les analystes.

"Nous avons le sentiment que les régulateurs sont déterminés à réduire le risque systémique", a déclaré un spécialiste de la gestion des risques d'une banque chinoise de la province de Guangdong qui a requis l'anonymat.

La banque pour laquelle il travaille a décidé cette année de donner la priorité à la gestion du risque plutôt qu'au développement de l'activité, a-t-il précisé.

"Toutefois, l'ajustement devrait être un processus de long terme car des changements drastiques sur un laps de temps court occasionneraient des risques supplémentaires qui iraient à l'encontre de l'objectif des régulateurs", a-t-il ajouté.

(Avec Michelle Chen, Blandine Hénault pour le service français, édité par Marc Angrand)

2 commentaires

  • 28 novembre 18:23

    Pour inonder, il faut produire. Pour produire il faut acheter des machines et des matières, donc emprunter. Si c'est un bide, l'entreprise se retrouve avec des dettes et des nanars ! En Chine, personne n'a été poursuivi pour mauvaise gestion, à ce jour, donc les débiteurs insolvables sont légions. Mais justement, ça change ! ils vont être poursuivis, c'est là que ça coince. Tant qu'on ne déclare pas irrécouvrable une créance, ça va. Quand ça se sait, c'est là que la confiance dérape...


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