
Le siège de la Fed, à Washington. (Crédits photo : Federal Reserve)
Par Felipe Villarroel, gérant chez Vontobel
La question de l'atterrissage de l'économie mondiale est à nouveau au centre des débats. Le rapport sur l'IPC de la semaine dernière aux États-Unis a montré que l'inflation semble s'orienter plus nettement à la baisse. Dans le même temps, les données relatives à la solidité de l'activité ont continué à en surprendre plus d'un. Les mises en chantier, les permis de construire et les ventes de logements semblent avoir atteint un niveau plancher, tandis que le secteur des services continue d'afficher de bonnes performances. En ce qui concerne le PIB, le consensus de Bloomberg pour la croissance trimestrielle aux États-Unis est de zéro au T3 et juste en dessous de zéro au T4.
Les données de la semaine dernière sur l'IPC aux États-Unis ont en quelque sorte déclenché une hausse des attentes d'un atterrissage en douceur. Dans ce scénario, l'inflation retombe à des niveaux plus raisonnables tandis que la croissance tombe nettement en dessous de la tendance, mais sans récession. Si tel est le cas, la Fed ne devrait pas hésiter à réduire ses taux dans un avenir proche, car l'inflation se rapproche de l'objectif fixé et le taux de la politique monétaire est bien supérieur au taux neutre. Les bons du Trésor devraient être bien soutenus dans ce scénario, mais nous notons que la courbe est déjà fortement inversée. Il est difficile de prévoir de combien le taux des bonds à 10 ans peut encore se redresser, mais en l'absence d'un atterrissage brutal et avec un rendement à 10 ans déjà inférieur d'environ 175 points de base au taux de politique monétaire, la marge de manœuvre pour un nouveau redressement pourrait être limitée.
Un atterrissage en douceur devrait donc soutenir les spreads sur les marchés où ils sont considérés bon marché par rapport à leurs moyennes historiques. Il est également possible que les spreads se comportent bien même sur les marchés où ils ne sont pas particulièrement bon marché, car la baisse de l'inflation est bénéfique pour les rendements réels, et les rendements nominaux sont encore proches de leur niveau le plus élevé depuis dix ans. Nous avons tendance à penser que si ce scénario d'atterrissage en douceur continue d'être accepté, les produits de spreads surperformeront un marché du Trésor américain soutenu. En plus de la remontée des rendements sous-jacents, les rendements totaux bénéficieraient de la compression des spreads et d'un niveau de portage supérieur à celui des bons du Trésor.
En conclusion, il ne fait aucun doute que dans un scénario d'atterrissage brutal, les obligations du Trésor américain surperformeraient le crédit avec une certaine marge. Mais si le scénario privilégié devient l'atterrissage en douceur, cela signifiera que le crédit surperformera, même si les bons du Trésor offriraient tout de même un rendement raisonnable. Il convient de noter que dans le scénario d'atterrissage en douceur précédemment décrit, tant les obligations d'État que le crédit devraient bien se comporter, ce qui est la meilleure nouvelle que nous puissions espérer en tant qu'investisseurs obligataires.
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