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Reprise de l’inflation : que faire aujourd'hui sur les marchés ?
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 21/06/2021 à 13:55

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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Les marchés mondiaux progressent fortement depuis le début d'année : +12% sur le S&P 500, +17% sur l'Euro Stoxx 500, +20% sur le CAC 40… Mais comment aborder les prochains mois après cette flamboyante première moitié d'année alors que l'inflation semble effectuer son retour ?

Les éléments expliquant la hausse de ces premiers mois

La majorité obtenue le 9 janvier par le Président Biden à la Chambre des Représentants des Etats-Unis a d'emblée donné une dynamique extraordinaire. « Le programme de dépenses de l'administration Biden sur 2021 est de l'ordre de 6 000 milliards de dollars. Ce n'est rendu possible que parce que le congrès vote le budget proposé par le Président », indique Didier Saint-Georges membre du Comité d'Investissement Stratégique chez Carmignac.

Cet événement moteur a eu lieu au moment où le vaccin se déployait progressivement aux Etats-Unis et en Europe, ce qui permettait aux marchés d'anticiper la réouverture des économies. Enfin, les banques centrales (et la Fed au premier chef) indiquaient ne pas changer de politique monétaire.

Par conséquent, toutes les conditions étaient réunies pour avoir des marchés porteurs : une économie qui se remet sur ses pieds, des administrations politiques établissant des plans de relance et des banques centrales s'engageant à ne pas relever les taux d'intérêts tant que l'inflation ne serait pas hors de contrôle.

Et les résultats des entreprises se sont avérés être très positifs. « Nous avons eu de bonnes surprises avec des taux de croissance qui dépassent ce que nous avions imaginé. Ce n'est pas juste un effet de rattrapage. Nous avons le sentiment que ce n'est pas fini », assure Jean-Marie Mercadal, Directeur Général de Syncicap AM (société de gestion créée par OFI AM, en « joint-venture » avec Degroof Petercam AM).

Une situation inédite qui, si elle ne représente pas nécessairement une euphorie générale selon les gérants d'actifs, symbolise à minima une forme d'emballement. « En 2022, les Etats-Unis auront un PIB post crise du Covid plus élevé que s'il n'y avait pas eu cette crise ! » souligne Olivier de Berranger, Directeur Général Délégué de La Financière de l'Echiquier.

L'inflation peut changer la donne

La hausse des prix constatée ces dernières semaines fait craindre un retour de l'inflation qui serait le point de départ d'une remontée des taux d'intérêts, entraînant des effets négatifs pour les marchés. Jean-Marie Mercadal explique cet effet court-terme. « Nous avons appuyé sur "ON" pour l'économie mondiale mais tout n'était pas pas prêt : pas de main d'œuvre là où il faut, pas assez de matières premières… »

Certains facteurs agissent en faveur d'une poursuite de cette inflation à moyen-terme. « Il y a un désir politique extrêmement fort aux Etats-Unis de rééquilibrage de la richesse des investisseurs vers les salariés », remarque Didier Saint-Georges de Carmignac. Cela passe par une augmentation des salaires, ce qui augmente le pouvoir d'achat des consommateurs et pose la question de la façon dont les entreprises vont réagir face à cette augmentation de coût.

Dans la construction des portefeuilles, cela amène une réflexion sur la segmentation entre les entreprises ayant la capacité d'augmenter leur prix et celles qui ne l'ont pas. Carmignac suggère ainsi de se positionner sur la consommation et bien sélectionner les entreprises ayant justement du "pricing power".

Cependant, bien que tous les indices de prix américains aient pris entre 100 et 150 points de base depuis la mi-février, le marché obligataire américain n'a pas sourcillé (toujours autour de 1,50). « Ce comportement confirme que la crédibilité des banques centrales est toujours là pour l'instant. Le marché dit que l'inflation sera temporaire, mais que si elle devait finalement augmenter, les banques centrales seraient capables de la juguler », décrypte Didier Saint-Georges.

La stratégie semble donc claire outre-Atlantique mais s'avère plus alarmante chez nous selon Jean-Marie Mercadal de Syncicap AM. « En Europe, il n'y a pas de pilote dans l'avion ! », s'inquiète-t-il, pointant les différences de point de vue entre l'Allemagne et la France dans la gestion de la dette ou les plans d'investissement futurs.

Finalement, la Banque Centrale Européenne peut-elle remonter les taux sans provoquer de krach boursier ? « La zone sera la dernière à remonter ses taux. Jean-Claude Trichet (ancien Président de la BCE) les avait augmentés deux fois : en juillet 2008 et juillet 2011. A chaque fois, nous étions quasiment en mort cérébrale 6 mois après », estime Olivier de Berranger de La Financière de l'Echiquier.

Concrètement, vers quelles classes d'actifs se tourner ?

Les gérants continuent de privilégier les actions compte-tenu des faibles rendements sur l'obligataire. Mais avec le risque inflationniste, les obligations indexées sur l'inflation sont-elles à considérer désormais ? La Financière de l'Echiquier ne le recommande pas : « Sur le papier c'est un bon investissement, en pratique ça ne l'est pas toujours », tranche Olivier de Berranger. Certes, il faut investir sur des actifs qui profiteront de l'inflation, mais ces obligations indexées sur l'inflation ne sont pas les meilleurs outils d'après Didier Saint-Georges. « Sur la classe d'actifs actions, la meilleure façon de jouer l'inflation est sur la consommation », ajoute-t-il. En revanche, c'est un oui pour Jean-Marie Mercadal de Syncicap AM. « Mais couvertes du risque de taux », précise-t-il. Car ce qui est intéressant ici est l'évolution des anticipations d'inflation et non la sensibilité taux.

Autre point divergent entre les trois experts concernant les zones à investir pour les prochains mois. Quand Carmignac suggère les émergents, Olivier de Berranger favorise un portefeuille équilibré. « Si on débarque de la planète Mars et que l'on regarde le monde, il faut 1/3 Etats-Unis, 1/3 Europe et 1/3 Chine », partage OFI AM.

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