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Renault trébuche en Bourse, l'alliance sans Ghosn en question
information fournie par Reuters 13/01/2020 à 17:37

    * Nissan a concocté un plan d'urgence en cas de divorce-FT
    * La disgrâce de Ghosn a paralysé l'alliance
    * Les flottements dans l'alliance antérieurs à sa chute
    * Les actions Renault, Nissan ont perdu 40% depuis fin 2018

 (Actualisé avec titre, cours, précisions)
    par Gilles Guillaume et Norihiko Shirouzu
    PARIS/TOKYO, 13 janvier (Reuters) - Renault  RENA.PA  a
perdu près de 3% lundi à la Bourse de Paris sur un regain
d'inquiétude quant à l'avenir de son partenariat avec Nissan
après les critiques à boulets rouges de Carlos Ghosn sur l'état
actuel de l'alliance qu'il a fondée.
    A la clôture, l'action du groupe au losange perd 2,82% à
40,66 euros après avoir touché, à 40,16 euros, son plus bas
niveau depuis sept ans; elle accuse la plus forte baisse du CAC
40  .FCHI , qui a terminé en repli symbolique de 0,02%.
    La capitalisation boursière du groupe français est ainsi
ramenée à 12,0 milliards d'euros. 
    De hauts dirigeants de Nissan ont accéléré des préparatifs
secrets à l'éventualité d'un divorce d'avec Renault dans le
sillage de l'affaire Carlos Ghosn, écrit le Financial Times dans
un article publié dimanche. Selon le journal britannique, une
séparation totale des activités d'ingénierie et de production
des deux membres de l'alliance serait même à l'étude.
    L'arrestation en novembre 2018 de l'homme fort et architecte
de l'alliance pour des malversations financières qu'il dément a
ravivé les tensions qui existent de longue date au sein de
l'attelage franco-japonais fondé en 1999.
    "Nous pensons fermement que la relation entre (Renault et
Nissan), et donc l'alliance, est brisée, et probablement au-delà
du stade où elle est réparable", commentent Arndt Elinghorst et
Chris McNally, analystes d'EvercoreISI, dans une note. Leur
recommandation sur l'action Renault est à "sous-performer".
    Renault a refusé de commenter ces informations tandis que 
Nissan n'était pas disponible dans l'immédiat pour faire un
commentaire au Japon, où lundi est férié.
    
    GHOSN DÉNONCE "UNE ALLIANCE DE MASCARADE"
    Carlos Ghosn a fui fin décembre le Japon, où il était placé
depuis avril dernier en résidence surveillée et devait être
jugé.
    S'exprimant publiquement pour la première fois depuis son
arrivée au Liban, pays où il a passé son enfance, l'ancien
patron de Renault et Nissan a déclaré mercredi qu'il était
victime d'un complot et dénoncé les conditions dans lesquelles
il avait été détenu puis assigné à résidence au Japon.
    Il a également critiqué "une alliance de mascarade".
    "Ils disaient qu'ils voulaient tourner la page Ghosn. Et
bien ils ont eu beaucoup de succès. Ils ont tourné la mauvaise
page parce qu'il n'y a plus de profit, plus de croissance, plus
d'initiative stratégique, plus de technologie. Plus d'alliance",
a lancé le PDG déchu.
    En Bourse, Renault et Nissan ont perdu environ 40% de leur
valeur depuis l'arrestation de Carlos Ghosn. Longtemps soutenues
par l'espoir d'une plus grande intégration entre les deux
groupes, les deux valeurs ont aussi souffert de plusieurs
avertissements sur chiffre d'affaires et sur résultats de Nissan
et Renault, de la dégradation des marchés automobiles mondiaux
ainsi que du défi que représente le durcissement des normes
d'émission en Europe. 
    Malgré ces vents contraires, la nouvelle direction de
Renault - Jean-Dominique Senard, nommé président en janvier, et
Clotilde Delbos, directrice générale par intérim depuis octobre
- tente de donner un nouveau souffle à l'alliance.
    "Le plan au-delà de 2024 est en cours de construction", a
indiqué un ingénieur haut placé chez Renault, faisant référence
à des futures plates-formes communes électriques et hybrides
pour l'Europe et à des nouveau projets low-cost à vocation
mondiale. "Il faut laisser un peu de temps."
    
    RECONSTRUCTION EN COURS ?
    Une autre source proche de Renault souligne pour sa part que
la nomination récente d'un nouveau secrétaire général de
l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, qui rendra compte au
nouveau conseil opérationnel mis en place pour remplacer la
structure néerlandaise RNBV controversée, prouve que le travail
de reconstruction est en cours.
    De nouvelles initiatives communes pourraient être dévoilées
dans les semaines à venir, ajoute-t-elle.
    Renault recherche également un nouveau directeur général,
après avoir écarté en octobre Thierry Bolloré afin de relancer
l'alliance avec Nissan. Ce dernier est quant à lui désormais
dirigé par Makoto Uchida, connu pour ses liens étroits avec le
partenaire français.
    La convergence déjà engagée continue de produire des
résultats, comme le prouvera l'arrivée très prochaine d'un
crossover électrique de Nissan - basé sur le concept-car Ariya -
qui inaugurera la toute nouvelle plate-forme électrique de
l'alliance. Le véhicule devrait être suivi l'an prochain de son
cousin Renault.
    "Ces programmes ont été initiés il y a déjà longtemps",
précise cependant un bon connaisseur du groupe. "Le problème est
qu'aujourd'hui on ne voit rien de concret pour prendre la suite,
aucun objectif."
    "De ce point de vue-là, je partage le diagnostic de Carlos
Ghosn", ajoute-t-il. "Mais ce qu'il oublie de dire, c'est que
les choses ont commencé à se dégrader bien avant son
arrestation."
    Si la disgrâce de Carlos Ghosn, qui incarnait à lui seul
l'alliance, a bien provoqué un coup d'arrêt dans plusieurs
cycles de décision, mais dès 2015, la question du partage à
parité des coûts de R&D pour les nouvelles technologies et les
nouveaux produits était déjà un sujet de friction, ont dit deux
sources proches de Nissan.
    Cette stratégie "ne rémunérait pas correctement le travail
de Nissan: la productivité de l'ingénierie de Nissan est de 40%
supérieure (...) et dans certains cas, le double de celle de
Renault", a indiqué une des sources.
    L'année suivante, l'alliance toujours dirigée par l'ancien
PDG avait également écarté Alain Raposo, alors en charge du
rapprochement des moteurs et des boîtes de vitesse des deux
groupes. Des sources à l'époque y avaient vu la conséquence
d'une guerre de tranchée entre les ingénieries françaises et
japonaises et une preuve de l'incapacité de Carlos Ghosn à y
mettre bon ordre.
    Alain Raposo est aujourd'hui chez PSA.
    La difficulté à rapprocher techniquement les deux groupes
s'est également illustrée dans les petites voitures - Clio et
Micra sont fabriquées au même endroit, mais sur des
architectures différentes, les électriques Zoé et Leaf ont deux
conceptions totalement distinctes - ou encore dans les batteries
et la connectivité des véhicules.

 (Avec Josephine Mason à Londres et Sarah White à Paris, édité
par Patrick Vignal et Marc Angrand)
 

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7 commentaires

  • 31 janvier 09:47

    ...ainsi va la vie et autant en emportera le vent...;-(((


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