
Le logo Renault
Renault a nommé son directeur financier Duncan Minto directeur général par intérim mardi, tout en annonçant dans un communiqué distinct abaisser ses prévisions annuelles, citant une détérioration de la dynamique du marché.
Avec Duncan Minto, qui devra affronter un marché difficile le groupe aux losange place donc un vétéran aux commandes jusqu'à ce qu'il trouve un candidat définitif pour remplacer Luca de Meo, parti brutalement diriger le groupe de luxe Kering.
Travaillant au sein de l'entreprise depuis 1997, Duncan Minto assurera à partir du 15 juillet la gestion quotidienne de l’entreprise aux côtés de Jean-Dominique Senard, a indiqué le constructeur automobile français dans un communiqué.
Le président de Renault, Jean-Dominique Senard, occupera lui pendant cette période la fonction de président de Renault s.a.s., la société opérationnelle du groupe.
"Le processus de sélection du nouveau directeur général de Renault S.A. est d’ores et déjà bien engagé", a ajouté le groupe.
L'annonce un mois plus tôt du départ de Luca de Meo, artisan du redressement et de la transformation de Renault, après seulement un an de son nouveau mandat, a laissé un vide alors que le groupe au losange préparait son nouveau plan stratégique "Futurama" dont la présentation était prévue pour novembre.
Le plan vise à inscrire dans la durée le redressement opéré par Luca de Meo, alors que les défis liés aux objectifs de CO2 et à la concurrence des marques chinoises s'amoncellent en Europe.
A l'issue de la période d'intérim qui s'ouvre, les analystes considèrent Denis Le Vot, pilier du groupe où il travaille depuis 35 ans et patron de la marque 'low cost' à succès Dacia, comme favori en cas de choix interne, et placent Maxime Picat, pilier de PSA et ancien directeur des Achats mondiaux de Stellantis, en tête de liste si Renault penche pour un recrutement externe.
DÉTÉRIORATION DU MARCHÉ
Renault, qui était l'un des rares constructeurs automobiles à ne pas avoir averti l'an dernier sur ses résultats malgré un marché européen amorphe et les tensions commerciales croissantes à travers le monde, a également annoncé mardi une révision à la baisse de ses perspectives de marge opérationnelle et de flux de trésorerie disponible pour l'exercice en cours.
Le constructeur automobile cite notamment une détérioration de la dynamique du marché avec une pression commerciale accrue de la part de ses concurrents, ainsi que l'anticipation de la poursuite de la baisse du marché 'retail'.
Le groupe dit désormais s'attendre à une marge opérationnelle autour de 6,5% en 2025, contre au moins 7% précédemment, et un free cash-flow compris entre 1,0 et 1,5 milliard d'euros, contre au moins 2 milliards d'euros précédemment.
Il doit également renforcer son plan de réduction des coûts, selon un communiqué.
"Renault Group poursuit sa politique commerciale stricte en donnant la priorité à la création de valeur plutôt qu'aux volumes pour protéger ses lancements et renforce son plan de réduction des coûts court-terme et accélère ses initiatives sur des leviers plus structurants", précise l'entreprise.
Le plan de réduction des coûts repose principalement sur une baisse des frais généraux et administratifs et des coûts de production et R&D et ses détails seront communiqués lors de la présentation des résultats semestriels le 31 juillet prochain, a-t-il précisé.
Renault a également publié une version préliminaire de ses chiffres semestriels, y compris un chiffre d'affaires en hausse de 2,5% à 27,6 milliards d'euros, une marge opérationnelle à 6% du chiffre d’affaires et un free cash-flow à 47 millions d’euros, incluant une variation de fonds de roulement (BFR) estimée à environ -900 millions d'euros, hors effet d’impôts.
(Reportage Gilles Guillaume, avec Diana Mandia, édité par Kate Entringer)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer