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Relever ou ne pas relever les taux? Les banques centrales sur la ligne de crête
information fournie par Boursorama avec Media Services 17/03/2023 à 16:49

Relever ou ne pas relever les taux d'intérêt: les grandes banques centrales mondiales sont forcées de jongler entre la maitrise de l'inflation et le danger de trop déstabiliser un secteur bancaire et des Bourses fébriles.

(illustration) ( AFP / Daniel ROLAND )

(illustration) ( AFP / Daniel ROLAND )

Pourquoi les taux sont-ils au coeur du débat?

Longtemps proches de zéro, les taux d'intérêt des banques centrales montent en flèche depuis plusieurs mois. L'objectif: ralentir la hausse des prix.

La banque californienne Silicon Valley Bank (SVB), qui fait faillite la semaine dernière, n'a pas réussi à s'adapter assez vite: la hausse de taux a dévalorisé certains de ses actifs obligataires, qu'elle a dû vendre à perte quand elle a eu besoin d'argent.

Les inquiétudes s'étendent désormais à d'autres établissements bancaires jugés fragiles. Plusieurs banques régionales américaines restent sous pression, comme First Republic, de même que le géant Credit Suisse.

La question désormais est de savoir si les banques centrales peuvent prendre le risque d'aggraver le problème en restant sur une ligne dure face à l'inflation.

Qu'a fait la BCE?

Malgré les turbulences des derniers jours, les gardiens de l'euro ont décidé jeudi de ne pas changer de braquet et de relever leurs taux de 0,5 point, comme annoncé à l'issue de leur précédente réunion.

Cela reflète "la détermination de maitriser" l'inflation, explique Eiko Sievert, de l'agence de notation Scope, mais "le rythme devrait ralentir".

Christine Lagarde, la présidente de la BCE, s'est en effet livrée jeudi à un véritable exercice d'équilibriste, assurant que les banques étaient solides, qu'il n'y avait pas de "compromis" à faire, ni sur la stabilité financière, ni sur celle des prix, mais qu'elle était prête à intervenir "si nécessaire" pour protéger le système financier.

"C'était une manière d'affirmer (...) que la solidité du système financier européen n'était pas remis en cause par les derniers soubresauts", explique à l'AFP Paul Chollet, économiste chez Crédit Mutuel Arkéa.

"Personne n'est mieux placé que la BCE pour juger de la situation réelle des banques de la zone euro" et un changement de pied de dernière minute aurait même pu "envoyer le mauvais signal" d'un système bancaire plus fragile que perçu de l'extérieur, note l'analyste Lorenzo Codogno.

Et cela permet de garder deux options ouvertes, décrypte Frederik Ducrozet, économiste chez Pictet: "si la panique s'atténue", le resserrement monétaire pourra continuer, mais en cas de "crise de confiance persistante dans le secteur bancaire", la BCE "n'hésitera pas à intervenir rapidement et avec force" pour rétablir la stabilité.

Quelles options pour la Fed?

Aux Etats-Unis, la Fed s'est engagée dès le week-end dernier à prêter les fonds nécessaires aux banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients -- elle a déjà fourni quelque 12 milliards de dollars depuis.

Question clé toutefois: relèvera-t-elle encore ses taux mercredi prochain, et si oui, de combien?

Actuellement, les marchés anticipent une hausse de 0,25 point, et certains analystes voient même la possibilité d'un arrêt du cycle haussier. L'augmentation initialement attendue de 0,5 point est en revanche, selon eux, écartée.

"La Fed est beaucoup plus contrainte" que la BCE, qui "peut se contenter d'annonces", la supervision bancaire américaine étant "moins bonne" que l'européenne, nuance M. Chollet.

Les Etats-Unis ont allégé ces dernières années la règlementation pour leurs plus petits établissements. En revanche, "les banques européennes ont appris la leçon de la crise de la dette", avec un renforcement de la supervision bancaire et des mécanismes en cas de crise en zone euro, explique Allianz Trade dans une note.

Évolution des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) depuis 1999 ( AFP /  )

Évolution des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) depuis 1999 ( AFP / )

Comme la BCE, "la Fed peut avoir le beurre, et l'argent du beurre", juge cependant Stephen Innes, de Spi Asset Management. "Après le Covid, le marché devrait être confiant que (le président de la Fed) Jerome Powell a les outils nécessaires" pour stabiliser les prix et le système financier sans devoir choisir.

"Business as usual" ailleurs?

A Londres, la Banque d'Angleterre devrait laisser ses taux inchangés à l'issue de sa réunion jeudi, comme elle avait indiqué qu'elle pourrait le faire lors de sa dernière réunion.

Mais la BoE a pris l'habitude de faire des surprises aux investisseurs et une hausse des taux n'est pas à exclure. Car l'économie britannique a mieux résisté que prévu et le ministre des Finances, Jeremy Hunt, a affirmé mercredi que le Royaume-Uni pourrait techniquement éviter la récession.

En Suisse, la BNS devrait aussi "poursuivre ses hausses des taux" face à l'inflation, juge Adrian Prettejohn, de Capital Economics, "malgré la crise qui touche Credit Suisse".

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