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Quel rôle de l’intelligence artificielle en gestion actions ?
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 01/02/2024 à 08:38

François d'Hautefeuille
François d'Hautefeuille

François d'Hautefeuille

Evariste Quant Research

Cofondateur & président

https://www.evariste-quant-research.com/

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

(Crédits photo : Adobe Stock - )

L'intelligence artificielle est clairement en train de modifier en profondeur l'économie. La performance de Nvidia est le marqueur de cette révolution industrielle. L'intelligence collective du marché valide des taux d'hyper croissance (plus de 30%) pour les puces Nvidia et tout leur écosystème. ChatGPT a aussi commencé à révolutionner certaines activités économiques comme le droit, le marketing, etc.

Quel impact de l'IA sur la gestion actions ?

Il est déjà possible de créer des chat gpt en finance. On crée un portefeuille modèle actions par une couche d'algorithmes successifs. Ces algorithimes ne font que traduire en mathématique les pratiques de gérants actifs. Ce processus est particulièrement complexe. Il demande une maîtrise de la finance, des mathématiques et de la programmation informatique.

Quels résultats entre gestion traditionnelle et gestion AI ?

Nous basons cet article sur un track réel de 8 ans sur un PEA actions zone Euro. Le portefeuille est rebalancé chaque mois. Le taux de rotation annuel est d'environ 100%. L'exposition au marché varie entre 100% et 60% avec des désactivations limitées aux grandes crises financières. Contrairement aux meilleurs fonds de la place, l'effet de levier maximum n'est pas de 120% ce qui fausse un peu les comparaisons. L'univers d'investissement est composé d'actions multi cap France et Benelux éligibles à un investissement SRI (sur la base des critères du fonds Norvégien, plus grand fonds SRI du monde). Le PEA est investi via Bourse Directe. Les frais annuels sont recalculés à partir des reportings Mifid Bourse Directe et réintégrés à la performance nette.

Quelles performances comparées entre gestion IA, gestion active et gestion passive ?

On note une tendance structurelle à la baisse de la création de surperformance entre les gestions actives et les gestions passives depuis 2020. On peut trouver plusieurs explications

  1. La « Nasdaquisation » des indices Européens. Comme les « magnificent seven » ont accaparé la part du lion de la performance des indices US, on assiste à une montée en puissance d'actions « hyper croissance » comme le luxe, les semi-conducteurs, et la technologie par exemple médicale (Novo Nordisk)
  2. L'univers d'investissement growth et hypergrowth se renouvelle et les gérants actifs ont du mal à s'adapter à ce changement de la structure économique.
  3. La loi Mifid sur la recherche a décimé la performance des actions mid small. Elle a limité la recherche. Elle a introduit les notations ESG qui s'appliquent mal aux petites entreprises (qui ont moins de temps pour répondre à de longs questionnaires).

Ces tendances vont-elles durer ? That is the question. La fin du resserrement monétaire offre des perspectives de retour de la « smart money » sur les actions. On peut penser que les gestions actives vont pouvoir rattraper leur retard. On remarque déjà un début avec la consolidation des valeurs du luxe.

Quelle performance de l'intelligence artificielle ?

Nous avons calculé les performances historiques d'un PEA investi en réel depuis 7 ans via un compte Bourse Directe. On prend la valeur historique du compte mois par mois à partir des relevés Bourse Directe. On réintègre les frais de transactions pour ne pas biaiser les comparaisons. De fait, les courtages pour les particuliers sont bien supérieurs à deux des institutionnels qui sont à des niveaux très faibles et qui peuvent optimiser les prix via des tables de transaction. On rajoute aussi un effet de levier de 120% comme cela est possible pour un fonds. Les meilleurs fonds de la place utilisent cet effet de levier. Il permet de booster la performance sur le long terme.

La performance du portefeuille IA surperforme fortement l'indice Eurostoxx50. On a pris la performance réelle hors frais (courbe rouge, PEA b) et avec un effet de levier de 120% (courbe bleue).

Source : Evariste Quant Research.

Source : Evariste Quant Research.

Quelle attribution de performance ?

Bloomberg permet de retrouver l'attribution de performance. On remarque que les positions sont relativement stables. On a cependant bien une rotation sectorielle et par valeurs.

Les meilleures performances pour janvier 2024 sont Téléperformance (+12%), Dassault Systèmes (+9.5%), Safran (+9.5%), Wolters Kluwer (+7.9%), Alten (7.1%) et LVMH (+6.6%). La performance 2024 est de 2.88% contre 1.8% pour le CAC40.
Les principaux contributeurs à la performance 2023 sont IDI, Safran, BE Semi Conductor, Wolters Kluwer, Christian Dior, Thales, Gérard Perrier. On voit que l'IA a été capable de se positionner sur les technos quand le consensus du marché les voyait sous performer du fait de la hausse des taux.

Les principales positions actuelles du portefeuille sont IDI, Neurones, Safran, Schneider, BE Semi Conductor, Esker, L'Oréal, Dassault Systèmes, Interparfum, LVMH. On a restreint les actions à Euronext (France, Belgique, Pays Bas) afin de limiter les frais de transaction. Par pays, on est donc investi pour 82% en France, 11% aux Pays Bas, 4% en Belgique et 2% au Luxembourg.

L'allocation sectorielle est de 27% en technos, 23% en industriels, 16% en consumer non cyclical, 13% en consumer cyclical, 8% en communications, 7% en financières et 4% en matières premières. On a donc un portefeuille de conviction sans tenir compte de la structure des indices de référence. On est investi à 61% en large caps, 28% en small caps et 10% en mid caps. Le portefeuille est donc bien multicap et de conviction.

Quel portefeuille pour 2024 ?

L'IA peut être utilisé comme un outil de conduite assistée pour donner des thèmes d'investissement à des gestions actives. De fait, l'IA a une puissance phénoménale d'analyse d'une quantité quasiment infinie d'information. Elle permet donc de construire un process puissantissime de gestion « top down ». On part d'un univers très large d'investissement : les actions Euronext. On le restreint sur des critères de liquidité, d'éligibilité ISR. On extrait les actions de croissance long terme. On cherche ensuite les valeurs efficientes dans un contexte de marché. On arrive ainsi à un portefeuille de 20/30 valeurs. On respecte ainsi les critères de diversification UCITs. Si tel n'est pas le cas dans cas extrêmes, on peut diluer le portefeuille actif par l'indice de référence.

Quelles performances de la machine ?

Pour l'étude des performances, nous construisons un univers de fonds à partir des unités de compte des contrats d'assurance vie sur lesquels nous travaillons à partir de la base Quantalys. Ceci permet de se focaliser sur des fonds investissables via les CGPs.
La performance sur 8 ans du portefeuille IA est de 138% (avec levier à 120%) et 109% sans le levier à 120%. On est en ligne avec les meilleurs fonds Quantalys comme Comgest Renaissance Europe (108%), Groupama France (102%), Prévoir Gestion Actions (88%), Echiquier Major 74%, Moneta Multicap (74%).

La performance sur 5 ans du portefeuille IA est de 86¨% (avec levier à 120%) et 69% sans le levier à 120%. On est en ligne avec les meilleurs fonds Quantalys comme Comgest Renaissance Europe (81%), Prévoir Gestion Actions (69%), Groupama France 69%, Echiquier Major 59%.

La performance sur 3 ans du portefeuille IA est 42% avec le levier e 120%, 35% sans levier. Elle est en ligne avec Lazard Alpha Euro 37%, Centifolia 33%, Groupama France 29%, Comgest Renaissance Europe 29%, Pluvalca Allcaps 17%, Moneta Multicap 15%
La performance sur un an du portefeuille IA est de 16% avec le levier de 120%, 13% sans levier contre 14% pour Comgest Renaissance Europe, 11% pour Echiquier Major, 9.3% pour Prévoir Gestion Actions.

La performance du portefeuille IA est en ligne avec les meilleurs fonds des plateformes d'assurance vie de la place. On remarque qu'il n'y pas de biais prononcé du portefeuille IA sur un style de marché. Ces performances sont celles du portefeuille modèle sans frais et sans effet de levier. Elles peuvent différer du portefeuille réel.

Source: Bloomberg LLP, Evariste Quant Research. Bloomberg n'est pas responsable de cette analyse.

Source: Bloomberg LLP, Evariste Quant Research. Bloomberg n'est pas responsable de cette analyse.

Le point fondamental est qu'il est impossible d'identifier quelle performance est générée par une gestion humaine et par une machine. C'est le fameux test de Turing, définition de l'essence de l'intelligence artificielle. C'est aussi la différence fondamentale avec une gestion quantitative classique. Une telle gestion n'offre pas la capacité à capter et s'adapter aux changements de la structure du marché (growth contre value, inflation ou déflation, guerre et paix). On est là au cœur de la finance comme reflet de l'activité humaine. La structure du marché évolue sans cesse du fait de l'innovation technologique, de la politique économique et du sentiment de marché. Une vraie gestion actions basée sur l'IA doit être capable de détecter ces changements de structure.

Conclusion

La gestion IA est un outil de plus en plus incontournable pour gérer des portefeuilles actions. D'une manière étonnante, peu de gestions françaises ont implémenté ces nouvelles techniques. On peut déjà penser que l'adoption de l'IA est un mouvement irréversible qui va révolutionner les techniques de gestion de portefeuille. Ce mouvement a largement commencé dans les pays anglo-saxons. Il se diffusera certainement en Europe.

Certes, l'IA ne remplacera jamais une gestion humaine. Elle restera un outil de conduite assistée Mais comme l'industrie ne serait concevrait plus sans les machines-outils, le jour est proche où la gestion financière ne se concevra plus sans la machine financière.


Disclaimer.
Cette analyse financière n'est pas un conseil en investissement. Evariste Quant Research et ses clients peuvent détenir des titres mentionnés dans cette analyse.

1 commentaire

  • 19 février 13:09

    Déjà l'article prétend que la gestion active est censés sur-performer la gestion passive, ce qui n'a jamais et ne sera jamais le cas. Donc votre benchmark est faux, ensuite parler d'effet de levier sur une assurance vie... Bref, article incompréhensible et sans aucun intérêt.


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