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PSA et FCA signent un accord pour fusionner d'ici début 2021
information fournie par Reuters 18/12/2019 à 17:33

    * Les deux groupes annoncent un accord engageant
    * Soutien des actionnaires Exor, Peugeot et BPI qui
siégeront au
conseil
    * Dongfeng va réduire sa présence pour faciliter l'accord
    * Bercy salue l'accord mais entend rester vigilant
    * 

 (Actualisé avec 2e téléconférence, précisions)
    par Gilles Guillaume et Giulio Piovaccari
    PARIS/MILAN, 18 décembre (Reuters) - PSA  PEUP.PA  et Fiat
Chrysler Automobiles (FCA)  FCHA.MI  ont annoncé mercredi un
accord engageant en vue de leur fusion, une opération à 50
milliards d'euros qui donnera naissance au quatrième
constructeur automobile mondial d'ici le début 2021.
    Ce rapprochement, qui modifiera en profondeur le visage de
l'industrie automobile mondiale, interviendra dans un délai de
12 à 15 mois, ont précisé les deux groupes dans un communiqué
commun, le temps d'organiser les assemblées générales
extraordinaires des actionnaires de PSA et de FCA et de
satisfaire aux exigences des autorités de la concurrence à
travers le monde.
    "La nouvelle entité aura le leadership, les ressources et la
taille lui permettant d’être en première ligne de la nouvelle
ère de la mobilité durable", ont-ils ajouté.
    Au cours d'une téléconférence, le président du directoire de
PSA - et futur directeur général du groupe fusionné - a dit ne
pas s'attendre à des difficultés particulières du côté des
autorités de la concurrence.
    Présenté fin octobre, le rapprochement prévoit 3,7 milliards
d'euros de synergies par an, sans fermeture d'usine. Ces
économies viendront surtout de l'utilisation de plateformes
communes de véhicules, qui pourrait débuter d'ici deux ans, et
d'économies sur les achats. Mais pour une entité comptant un
effectif de 400.000 personnes, les retombées en matière d'emploi
seront très surveillées.
    Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a prévenu que si
l'accord est une "très bonne nouvelle pour la France" et pour
l'Europe, le gouvernement français veillera à ce que soient
respectées la "préservation de l'empreinte industrielle en
France, (la) localisation des centres de décision et (la)
confirmation de l’engagement du nouveau groupe sur la création
d’une filière industrielle européenne de batteries électriques."
    Même tonalité du côté du gouvernement italien, qui a salué
l'accord tout en se disant attentif aux investissements et à 
l'emploi.
    Les syndicats de PSA, qui ont donné à une large majorité
leur feu vert au projet, ont aussi dit qu'ils seraient
vigilants. "Nous attendrons le 'closing' pour voir concrètement
les synergies créées et leurs conséquences éventuelles", a
déclaré Franck Don, représentant CFTC.
    Force ouvrière, principal syndicat de PSA, réclame pour sa
part la mise en place d'un comité de suivi.
    
    PSA-FCA ? FCA-PSA ? UN NOUVEAU NOM DANS QUELQUES MOIS
    Attachés à présenter leur mariage comme une fusion entre
égaux, les deux constructeurs se partageront la direction du
futur groupe - John Elkann, président de FCA, présidera le
nouvel ensemble - et leurs actionnaires détiendront
respectivement 50% du capital de la nouvelle entité.
    Pour cela, à la réalisation de l’opération toute en titres,
les actionnaires de PSA recevront 1,742 action du futur groupe,
dont le nom devrait être choisi dans les prochains mois, pour
chacune de leur action du constructeur français tandis que les
actionnaires de FCA recevront une action de la nouvelle entité
pour chaque action FCA.
    Sur onze membres du conseil d'administration, cinq seront
choisis par FCA - John Elkann sera l'un d'eux - et cinq par PSA.
 Le onzième sera Carlos Tavares, pour une durée initiale de cinq
ans après la clôture de l'opération et le conseil comptera une
majorité d'administrateurs indépendants au sens néerlandais -
moins de 10% du capital et pas de lien avec une des sociétés.
    "Il était important que la gouvernance reflète un certain
équilibre et qu'il n'y en ait pas un qui ait un ascendant
évident sur l'autre", a souligné une source de BPI France, l'un
des principaux actionnaires de PSA et qui soutient l'opération
depuis le début.
    "Avec un actif-clé dont bénéficie PSA : Carlos Tavares. Il
ne s'agit pas de réduire une entreprise uniquement à son
dirigeant, mais pour nous c'est un élément très structurant. Il
est dépositaire des intérêts de PSA, et demain des intérêts de
l'ensemble du groupe", a-t-elle ajouté.
    Ni la famille Peugeot, unanimement favorable elle aussi au
mariage avec Fiat, ni BPI, n'ont en revanche fait de commentaire
sur l'avenir de ce déséquilibre favorable à PSA au sein du
conseil en cas de départ de Carlos Tavares.
    "Cinq ans de mandat après le closing, cela veut dire six
années à venir, soit beaucoup de temps dans notre industrie", a
répondu l'intéressé au cours de la téléconférence. "Toute
décision concernant le CEO sera prise par le conseil
d'administration de la 'NewCo', le sujet est totalement
prématuré. Il n'y a rien dans l'accord qui va au-delà du premier
mandat."
    L'équilibre entre la holding de la famille Agnelli Exor, qui
détiendra environ 14,6% du nouveau groupe, et les principaux
actionnaires historiques de PSA, pourra être maintenu grâce à
une option dont disposent les Peugeot. La famille fondatrice du
groupe sochalien plus que centenaire pourra pendant sept ans
augmenter de 2,5% sa participation, ce qui ajouté aux 6,1% de
BPI constituerait un total de 14,7% pour les deux actionnaires
français.
    Le troisième actionnaire historique de PSA, le chinois
Dongfeng  0489.HK , réduira quant à lui sa présence à 4,5%, une
décision qui tombe à point nommé pour faciliter un feu vert
américain au projet.
    "C'est une manière de soutenir cette fusion et d'assurer
qu'il n'y ait pas de cahot sur la route", a expliqué Carlos
Tavares.
    Dans un secteur à la recherche permanente de gains d'échelle
pour financer les importants investissements requis par
l'électrification et la connectivité des voitures, PSA et FCA
rassembleront pas moins de 14 marques.
    Dans les "slides" accompagnant la présentation du projet, on
voit que la convergence des plateformes doit leur permettre de
basculer plus de trois millions de véhicules sur une seule
architecture de voiture compacte, et plus de 2,6 millions sur
une seule architecture de petites voitures.
    Les pressions sont partout. Le suédois Volvo a signé
mercredi la vente de de son activité japonaise de camions UD
Trucks à Isuzu Motors et conclu un accord de partage de
technologie pour réduire les coûts.

 (Avec Gwénaëlle Barzic, Joe White, Edward Taylor, Sudip
Kar-Gupta, Sarah White et Mark Potter, édité par Sophie Louet)
 

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