(AOF) - Sébastien Chenu, débuté et vice-président du Rassemblement National (RN), a indiqué mercredi sur BFM TV, que son parti pourrait envisager une privatisation de l’audiovisuel public (et donc de France Télévisions et de Radio France) en cas de victoire aux prochaines élections législatives. "Un tel projet serait naturellement très négatif pour les acteurs privés actuels" à savoir TF1, M6 et NRJ Group, affirme Oddo BHF dans une note car il reviendrait à fortement accroitre la concurrence sur un marché publicitaire "incapable d'absorber l'arrivée d'un ou plusieurs nouveaux acteurs".
Dans ces conditions, une privatisation pourrait conduire à "une très forte baisse des chiffres d'affaires et donc des marges des acteurs privés actuels", prévient Jérôme Bodin, analyste media et co-deputy de la recherche chez Oddo BHF.
La concurrence en France est "déjà parmi les plus fortes en Europe", souligne l'analyste : TF1 et M6 affichent une part de marché cumulée de quelque 75% contre 85/90% en Allemagne et Espagne. En outre les chaînes publiques ne sont actuellement actives qu'en journée sur ce marché et une privatisation devrait conduire à une libéralisation sur l'ensemble de la journée.
" Ce projet pourrait être très difficile à mener ", ajoute Oddo BHF. Du fait notamment la demande pour les chaînes publiques "pourrait être nettement plus faible qu'attendu", et le prix final " nettement " inférieur aux 3 milliards d'euros déjà évoqués par le RN. "Si la demande pour M6 a été forte c'est parce que l'environnement concurrentiel était stable, or ici il augmenterait", souligne le cabinet.
Selon lui, les enchérisseurs (CMA CGM ou Iliad) pourraient même proposer un prix nul, comme c'est parfois le cas pour les sociétés difficiles à restructurer, ce qui devrait "décourager une privatisation totale".
Or une privatisation partielle comme la cession de France 2 ou France 5 serait "le scénario le plus négatif pour les acteurs privés" car il "induirait une pression sur le marché" et serait plus réalisable que la privatisation totale.
Inversement un statu quo avec restructuration importante de France Télévisions et Radio France serait "possiblement positif" pour le marché avec "une moindre intervention des chaînes publiques sur l'acquisition de droits".
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