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Pourtant opposé à la spéculation, le Vatican a pris de gros risques en Bourse
information fournie par Novethic 23/10/2020 à 10:51

Pourtant opposé à la spéculation, le Vatican a pris de gros risques en Bourse

Pourtant opposé à la spéculation, le Vatican a pris de gros risques en Bourse

La doctrine de l’Église était pourtant claire : les couvertures de défaillance, ces produits financiers très spéculatifs, ne sont pas éthiques. Une enquête du Financial Times a pourtant révélé qu’une administration du Vatican avait investi dans de tels contrats, spéculant sur la faillite de Hertz, le loueur américain qui a justement fait défaut cette année.

L’Église catholique serait-elle trop gourmande ? Le Financial Times a révélé que le Vatican avait investi dans des contrats de couverture de défaillance sur la société américaine Hertz. Ces contrats dérivés, connus en anglais sous l’acronyme CDS (credit default swap), sont une forme de pari sur le fait qu'une entreprise très endettée ne fera pas faillite.

Un jeu très risqué avec lequel l’église a failli se brûler les ailes. Le Vatican a acquis sur les marchés, il y a quelques années, des produits financiers contenant des CDS sur Hertz et pariant sur le fait que le loueur ne ferait pas faillite avant avril 2020. Il s’est déclaré en faillite en mai , évitant de justesse une lourde perte pour le Vatican sans doute de plusieurs dizaines de millions d'euros.

Mais, outre le risque financier, c’est sur le plan éthique que cet investissement réalisé par la Secrétairerie d’État du Vatican étonne. Le Pape François avait pourtant été clair sur la question. Dans une doctrine datant de mai 2018 sur l’état du système financier, le Vatican ciblait précisément ces contrats dérivés, rappelant au passage leur rôle dans la crise financière de 2008. "L’expansion de ce type de contrat sans véritables limites a encouragé la croissance d’une finance du hasard et du pari sur la faillite des autres, ce qui est inacceptable d’un point de vue éthique", affirmait la doctrine.

Les contrats dérivés, si peu recommandables

L’investissement éthique, à l’origine de la finance durable, a été en grande partie théorisé et mis en pratique par les institutions religieuses. Celles-ci excluent de leurs portefeuilles des secteurs d’activité qu’elles jugent non conforme à leur vision de la société, tels que les jeux d’argent, l’armement, etc. La doctrine de 2018, sans parler directement d’exclusion des CDS, pointe néanmoins leur caractère peu recommandable.

Un avertissement que les spécialistes de la finance du Saint-Siège n’ont pas suffisamment écouté. Cet investissement épinglé par le quotidien britannique a de plus été réalisé avec des dons. Les fidèles de l’Église pensaient contribuer à de bonnes œuvres en faveur des nécessiteux… Le cardinal Angelo Becciu, sous la supervision duquel l’investissement a été effectué, a été déchu de son titre par le Pape bien avant les révélations du Financial Times, sans qu’aucune raison officielle ne soit donnée. Mais selon la presse italienne, cela aurait à voir avec des malversations financières.

Arnaud Dumas, @ADumas5

5 commentaires

  • 23 octobre 12:51

    mais ce n'était pas ce message de 12h27 que je remerciais !!!


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