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Pour la BCE, le mot d’ordre est patience…
information fournie par TRIBUNE LIBRE 07/03/2024 à 10:20

(Crédits photo : BCE -  )

(Crédits photo : BCE - )

Par Franck Dixmier, Global CIO Fixed Income chez AllianzGI, en amont de la réunion de la BCE du 7 mars 2024


• Nous n'attendons pas d'annonce de la part de la Banque centrale européenne lors de sa réunion de politique monétaire du 7 mars.
• Pour la BCE, compte tenu de la décrue encore fragile de l'inflation, les risques de baisser les taux trop tôt sont plus importants que ceux de les baisser trop tard.
• Les investisseurs seront attentifs aux prévisions économiques de la Banque centrale, ainsi qu'à toute indication sur une première baisse de taux, que nous estimons en juin.

Les minutes de la réunion de la Banque centrale européenne du 25 janvier[1] traduisent clairement l'état d'esprit de la BCE, c'est-à-dire une grande prudence : les risques de baisser les taux trop tôt sont plus importants que ceux de les baisser trop tard.
Une analyse qui ne devrait pas avoir changé depuis. De fait, rien dans l'évolution des prix et des salaires ne laisse envisager une inflexion rapide de la politique monétaire.

L'inflation en Allemagne a certes décru en février avec un indice des prix à la consommation à +2,5 % [2] (+2,9 % en janvier) mais l'inflation cœur est restée stable à +3,4%, ce qui est encore très éloigné de l'objectif de stabilité des prix de la BCE. Une tendance similaire peut être observée au niveau de l'ensemble de la zone euro. L'inflation totale (IPCH) a décéléré en février à +2,6 % [3] sur 1 an contre +2,8 % en janvier. Mais l'inflation cœur est ressortie à +3,1 % en février contre +3,3 % en janvier, sous l'influence d'une inflation dans les services qui reste toujours élevée (+3,9 % en février contre 4 % en janvier). C'est le paramètre clé à suivre dans les prochains mois.

L'évolution des salaires reste également incertaine. En effet, le ralentissement modeste de l'indicateur des salaires négociés en zone euro (+4,5 % au T4 contre +4,7 % sur un an) reste à confirmer afin d'envisager l'inflexion de la politique monétaire.
En conséquence, nous estimons que la BCE devrait effectuer sa 1ère baisse de taux en juin, lorsqu'elle aura plus de recul sur l'évolution des salaires en ce début d'année (les salaires au 1er trimestre 2024 seront publiés en mai 2024).

Toutefois, dans un contexte de stagnation de l'activité en zone euro, et particulièrement en Allemagne, où le gouvernement a dû effectuer une forte révision de la croissance 2024 à +0,2 % sur 2024 après une contraction de 0,3 % en 2023, la pression devrait s'accentuer sur la BCE, qui aura au fil du temps de moins en moins d'arguments pour maintenir les taux là où ils sont, d'autant que le maintien de taux réels élevés contribue au durcissement des conditions financières.  A moins qu'elle ne joue sur la taille de son bilan.

Les marchés n'anticipent qu'entre 3 ou 4 baisses de taux en 2024, après une 1ère baisse positionnée en juin, ce qui nous semble raisonnable. Après la forte correction enregistrée sur les taux en ce début d'année, les investisseurs seront attentifs à deux points : les nouvelles prévisions macroéconomiques de la BCE, qui devraient légèrement abaisser ses perspectives d'inflation, et la moindre indication d'une discussion sur le timing de la 1ère baisse des taux.
________________________________________
[1] Publiées le 22 février
[2] Destatis, Federal Statistical Office of Germany, 29 mars 2024
[3] Indice des prix à la consommation harmonisé, Eurostat, 1 mars 2024

3 commentaires

  • 07 mars 10:45

    Christine Lagarde est aux ordres d'Isabel Schnabel bien plus technique qu'elle.


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