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POINT HEBDO-Pour les marchés, l'année commence enfin !
information fournie par Reuters 19/01/2024 à 11:52

Les marchés ont commencé 2024 sur une note hésitante, à la recherche d'indications sur l'évolution de l'économie mondiale et la trajectoire des taux d'intérêt des grandes banques centrales dans les mois à venir.

Le menu des prochains jours devrait leur offrir de quoi adopter une direction plus ferme, entre décisions de banques centrales dans la zone euro et au Japon et indicateurs d'activité en zone euro et d'inflation aux Etats-Unis.

Tour d'horizon des perspectives de marché de la semaine à venir:

1/ LA BCE ATTENTISTE

La Banque centrale européenne (BCE) annoncera jeudi sa décision sur les taux. Si l'institut de Francfort a de fortes chances de maintenir le statu quo sur sa politique monétaire, la réunion sera surtout l'occasion pour sa présidente Christine Lagarde de réitérer le biais restrictif de la BCE alors que les marchés semblent enfin intégrer des taux plus durablement élevés en zone euro.

Depuis la dernière réunion de politique monétaire de la BCE, le rendement du 10 ans allemand, la référence des taux en zone euro, a ainsi progressé de 23 points de base (pb), tandis que les marchés monétaires ont abaissé à 134 pb leurs anticipations de baisses sur l'année, contre plus de 150 pb en début d'année -des repositionnements importants pour la transmission des taux aux conditions de financement.

Pour autant, le débat sur la dynamique des prix est loin d'être terminé et pourrait désormais se focaliser sur le "dernier kilomètre" de l'inflation: les banquiers centraux insistent que le plus dur reste à faire pour ramener l'inflation à sa cible, tandis que d'autres économistes soulignent que le ralentissement de l'activité pourrait permettre d'atteindre la cible plus rapidement que prévu.

"La BCE mise toujours sur un rebond de la consommation privée l'année prochaine, mais nous voyons plutôt un comportement favorisant l'épargne de précaution. La désinflation et une croissance plus faible que prévu permettront à la banque centrale d'assouplir sa politique monétaire", estiment les stratégistes d'ING, qui anticipent 150 pb de baisses en 2024, à partir de juin.

Les tensions en mer Rouge, dont l'impact sur l'activité commence à apparaître et qui pourraient faire rebondir le prix des matières premières à mesure que les vraquiers se détournent vers le cap de Bonne-Espérance, pourraient toutefois inciter la BCE à demeurer prudente.

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2/ L'INCONNUE JAPONAISE

La prochaine réunion de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) se terminera mardi, et devrait acter un maintien du taux directeur à -0,1% - la banque centrale nippone est la seule à maintenir un taux négatif.

Pour autant, une surprise est loin d'être exclue, en particulier sur l'écosystème complexe d'outils mis en place au fil des ans par la banque centrale, et dont la suppression pose un véritable casse-tête.

La BoJ a posé comme condition préalable à toute remontée des taux la suppression de sa politique de contrôle de la courbe des taux (PCC), qui limite la fluctuation des rendements du 10 ans japonais à plus ou moins 1%.

La fin de la PCC fait pourtant peser un risque sur les marchés mondiaux et pousse la BoJ à la circonspection. Les investisseurs japonais ont en effet acheté massivement des titres obligataires à l'étranger lorsque les rendements au Japon étaient faibles, et une hausse des rendements nippons pourraient les inciter à rapatrier leurs fonds sur des actifs domestiques.

Pour autant, la conférence pourrait être l'occasion pour la banque centrale de s'exprimer sur la dynamique inflationniste, alors que se profilent les négociations salariales du printemps et que marchés et économistes s'attendent à une normalisation des taux de la BoJ cette année.

"Il est probable que les négociations salariales du printemps débouchent sur une hausse supérieure au rythme actuel (d'environ 2%) des salaires de base, et nous pensons que la BoJ disposera de suffisamment d'éléments pour déclarer que son objectif de stabilité des prix de 2% est 'en vue' d'ici le début de l'été", estiment les analystes de BofA.

La banque table sur une sortie de la PCC en avril, et une première hausse de taux en octobre.

3/ LA DYNAMIQUE DES PRIX AMÉRICAINS EN QUESTION

L'inflation PCE aux Etats-Unis pour décembre, l'indicateur suivi par la Réserve fédérale pour déterminer la transmission de sa politique monétaire à la dynamique des prix, sera publié vendredi.

Il s'agira du dernier indicateur sur la dynamique des prix à être publié avant la prochaine réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, le 31 janvier, et les économistes s'attendent à un léger rebond d'un mois sur l'autre - à +0,2%, contre +0,1% en novembre.

Les investisseurs y seront attentifs, alors que l'inflation CPI a surpris à la hausse en décembre. De fait, l'indicateur PCE est moins sensible aux prix de l'immobilier, dont la résistance explique une bonne part de la surprise sur l'indicateur CPI, et permettra de mieux jauger les pressions inflationnistes sous-jacentes.

Un rebond plus fort que prévu serait d'autant plus mal perçu que le membre du conseil des gouverneurs Christopher Waller a insisté mardi dernier sur la nécessité de maintenir les taux à un niveau élevé.

"Le gouverneur cherchait surtout à garder les options de la Fed ouvertes pour mars, plutôt qu'à modifier la fonction de réaction de la banque centrale", nuancent les économistes de Barclays.

"En d'autres termes, tant que l'inflation PCE sous-jacente demeure proche de l'objectif, la Fed est toujours susceptible d'entamer son cycle d'assouplissement plus tôt qu'elle ne l'annonce".

Le PIB au quatrième trimestre et les biens durables aux Etats-Unis seront par ailleurs publiés jeudi.

4/ L'ACTIVITÉ EUROPÉENNE DANS LE VISEUR

Les enquêtes PMI pour janvier, attendues mercredi, aideront les marchés à déterminer si le ralentissement de l'activité au cours des deux derniers trimestres de l'année dernière en zone euro se prolongera en 2024.

Les économistes estiment que l'indicateur PMI composite devrait demeurer sous la barre des 50, qui sépare croissance et contraction de l'activité, pour le huitième mois consécutif. L'indicateur devrait toutefois montrer des signes d'amélioration par rapport à décembre.

"Les données PMI seront plus importantes pour l'euro que la réunion de la BCE, qui ne devrait pas surprendre", soulignent les économistes de Nomura.

"Si les PMI composites devraient demeurer inférieurs à 50, les autres enquêtes d'opinion s'améliorent. Cela n'écarte pas le risque d'une récession en zone euro, mais le sentiment sur les perspectives de croissance s'améliore".

La confiance du consommateur en zone euro sera publiée mardi, suivie jeudi par le climat des affaires en France et en Allemagne.

(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)

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