(Répétition sans changement d'une dépêche publiée vendredi)
Les investisseurs devraient dans les prochains jours continuer à digérer les conséquences du retour de Donald Trump à la Maison blanche alors que la victoire du milliardaire à l'élection présidentielle américaine a déclenché un rallye sur le dollar, les cryptomonnaies et les actions.
En Allemagne, la crise politique est désormais ouverte avec de possibles élections anticipées après le limogeage du ministre des Finances Christian Lindner, tandis qu'en Grande-Bretagne, la ministre des Finances est attendue jeudi dans le cadre d'un important discours à la City.
A Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, les responsables politiques doivent se réunir à partir de lundi pour le 29e sommet annuel des Nations unies sur le climat.
Tour d'horizon des perspectives des marchés les jours à venir :
1/ L'INFLATION AMÉRICAINE
Le 13 novembre, l'attention va se porter sur les données de l'inflation américaine alors que les marchés attendent de voir si le président élu Donald Trump va mettre en oeuvre ses engagements de campagne qui pourraient raviver une hausse des prix.
Les économistes s'attendent à ce que l'indice des prix à la consommation augmente de 0,2% en octobre. La hausse en rythme annuelle de 2,4% enregistrée en septembre était la plus faible depuis plus de trois ans et demi, ce qui a conforté la Réserve fédérale américaine (Fed) dans ses prévisions de réduction des taux directeurs.
L'élection de Donald Trump pourrait cependant contrarier les plans à long terme de la Fed, une hausse des droits de douane comme promis par le candidat républicain étant susceptible d'alimenter la dynamique des prix. Le président de la Fed, Jerome Powell, a donné peu d'indications sur la rapidité et l'ampleur des prochaines baisses des taux.
Les marchés vont par ailleurs essayer de déterminer si le phénomène "Trump trade", marqué par un bond de certains actifs financiers, est susceptible de se poursuivre.
2/ MESURES CHINOISES
La réunion très attendue de l'organe législatif suprême de la Chine s'est achevée vendredi avec l'annonce d'un programme de dépenses de 6.000 milliards de yuans (837,17 milliards de dollars ou 777,3 milliards d'euros) visant à assainir la dette hors bilan des gouvernements locaux.
Cela pourrait être jugé insuffisant par les investisseurs qui ont misé sur les actions chinoises, permettant au principal indice boursier de Chine continentale de finir la semaine sur un gain hebdomadaire de 5,5%. Ils anticipaient notamment des dépenses supplémentaires pour contrer l'impact potentiel d'une guerre commerciale menée par Donald Trump.
Certains analystes avaient toutefois prévenu qu'il serait prématuré d'imaginer Pékin formaliser une stratégie quelques jours seulement après la victoire de Donald Trump, qui menace de relever les droits de douane à 60% sur les importations chinoises.
3/ CRISE POLITIQUE EN ALLEMAGNE
L'effondrement de la coalition au pouvoir en Allemagne place la première économie d'Europe sous les feux de la rampe juste quelques jours après la victoire de Donald Trump.
La décision du chancelier Olaf Scholz de limoger son ministre des Finances, Christian Lindner, chef de file du Parti libéral-démocrate (FDP), partenaire de la coalition au pouvoir, laisse présager un vote de défiance en janvier et d'éventuelles élections anticipées en mars.
Les sociaux-démocrates d'Olaf Scholz et les Verts, l'autre partenaire de coalition, composent désormais un gouvernement minoritaire alors qu'un projet de budget controversé doit par ailleurs être finalisé. Cette crise tombe mal pour l'Allemagne qui a évité de justesse au troisième trimestre une récession après une contraction de 0,3% du PIB au deuxième trimestre. Le pays doit en outre faire face à un possible relèvement des droits de douane que Donald Trump souhaite mettre en place.
Cette incertitude pourrait nuire aux investissements des entreprises et ralentir les fusions-acquisitions. Et alors que s'achève une année riche en élections dans le monde entier, l'Allemagne pourrait se préparer à organiser le sien.
4/ LA COP29 ET DONALD TRUMP
Les responsables politiques et les défenseurs du climat se rendront à Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, à compter du 11 novembre pour le 29e sommet annuel des Nations unies sur le climat, connu sous le nom de COP29.
Ce sommet a été surnommé "COP sur le financement du climat" en raison de son objectif principal : se mettre d'accord sur le montant des fonds qui devraient être alloués chaque année pour aider les pays en développement à faire face aux coûts liés au climat.
Les gouvernements sont également impatients de définir les règles d'échange des crédits de carbone obtenus grâce à la préservation des forêts et d'autres puits de carbone naturels.
La victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine a cependant assombri les perspectives d'un accord solide lors de la COP29. Le milliardaire, qui a qualifié par le passé le changement climatique de canular, souhaite augmenter la production de combustibles fossiles et se retirer de l'accord de Paris sur le climat de 2015 dès le début de son mandat.
5/ RÉFORME DES FONDS DE PENSION BRITANNIQUES?
La ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, présentera jeudi ses projets visant à revigorer les marchés financiers lors de son premier discours à la Mansion House jeudi, la résidence du maire de Londres à la City, avec une série de réformes, notamment celle des fonds de pension.
Au Royaume-Uni, les régimes de retraite à prestations définies, dont la plupart sont fermés aux nouveaux membres, représentent 300 milliards de livres sterling de liquidités qui pourraient être investies dans le logement, les infrastructures, les sociétés non cotées et les actions sous-évaluées pour le plus grand bien de l'économie britannique, selon des sources du secteur.
Si une telle modification est globalement bien accueillie, l'idée d'obliger les fonds de pension à investir dans ce que l'on appelle la finance productive est également critiquée en raison des risques qu'ils font peser sur les épargnants à la retraite, d'autant plus que les actions britanniques continuent d'afficher des performances médiocres par rapport à leurs homologues mondiales.
(Rédigé par Kevin Buckland à Tokyo, Lewis Krauskopf à New York, Sinead Cruise, Dhara Ranasinghe et Karin Strohecker à Londres; compilé par Amanda Cooper; infographie de Vineet Sachdev, Prinz Magtulis, Pasit Kongkunakornkul, Kripa Jayaram et Sumanta Sen; version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
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