Le géant américain des puces Nvidia
NVDA.O va clôturer la saison des résultats d'entreprises aux États-Unis, alors que les investisseurs digèrent une semaine de fortes tensions sur les rendements obligataires à long terme, les inquiétudes sur la situation budgétaire de la première économie mondiale ayant secoué ce segment habituellement calme.
Tour d'horizon des perspectives de marché dans les jours à venir :
1/ DES PUCES POUR CLÔTURER LA SAISON DES RÉSULTATS
Les résultats de Nvidia NVDA.O , géant du secteur de l'intelligence artificielle (IA), devenu un terrain d'affrontement dans le commerce mondial et la géopolitique, seront publiés mercredi et clôtureront ainsi la saison des résultats du premier trimestre aux États-Unis.
Nvidia fait partie des "Sept Magnifiques", ces mégacapitalisations dont les actions ont fortement rebondi depuis début avril après un début d'année difficile.
Ses puces utilisées dans les applications d'IA ont contribué à propulser l'entreprise au rang des plus grandes sociétés mondiales en termes de capitalisation boursière et lui ont donné un poids considérable dans les indices boursiers mondiaux. Cependant, après deux années de gains considérables, la performance de l'action Nvidia s'est stabilisée jusqu'à présent en 2025.
Les résultats de Nvidia pourraient mettre à l'épreuve la reprise boursière, alors que le S&P 500 approche des sommets historiques après avoir failli entrer en territoire baissier le mois dernier.
2/ DETTE SOUVERAINE
Il n'est pas surprenant que le niveau de dette des gouvernements ait augmenté, compte tenu des pressions incessantes pour augmenter les dépenses dans tous les domaines, de la défense à la santé, en passant par le vieillissement de la population et le changement climatique.
Mais les conséquences de l'insuffisance des mesures prises par les gouvernements pour améliorer leurs finances se font désormais sentir.
Quelques jours après l'abaissement de la note de crédit des Etats-Unis par Moody's, une adjudication de 16 milliards de dollars d'obligations américaines à 20 ans a enregistré une faible demande. Une autre adjudication de dette japonaise a accusé son pire résultat depuis 2012, faisant grimper le rendement des obligations d'État à 30 ans à des niveaux records.
Peu connu pour sa volatilité, le segment des obligations d'État à long terme est soudainement devenu très animé. Outre la flambée des taux japonais, le rendement des Treasuries à 30 ans a repassé la barre des 5%.
3/ EVALUER LA PRESSION
L'inflation reste au premier plan des préoccupations des responsables de politique monétaire.
L'indicateur PCE - la mesure d'inflation préférée par la Réserve fédérale (Fed) - sera publié vendredi et pourrait donner une image plus claire de l'impact des droits de douane américains sur l'évolution des prix.
Après l'offensive douanière du président américain Donald Trump lancée le 2 avril, les marchés financiers ont connu une forte volatilité mais les dernières données sur les prix à la consommation et à la production n'ont pas encore donné de signes inquiétants concernant l'inflation.
Les pressions sur les prix ont clairement pesé sur la décision de la Fed de maintenir ses taux inchangés plus tôt ce mois-ci alors que la banque centrale a averti d'un risque d'inflation accrue, ce qui a tempéré les anticipations de baisses de taux à court terme.
Les plus grandes économies de la zone euro, la France et l'Allemagne, publieront mardi et vendredi leurs chiffres sur les prix à la consommation, suivis par ceux de l'ensemble de la zone euro la semaine suivante.
4/ QUELLE VOIE CHOISIR ?
Face aux récentes turbulences sur le marché obligataire américain, les investisseurs réfléchissent à la manière dont ils pourraient protéger leurs portefeuilles contre de nouvelles fluctuations importantes dans la première économie mondiale.
Les principaux gestionnaires financiers de JP Morgan JPM.N et Goldman Sachs GS.N mettent en place davantage de mesures de couverture afin d'atténuer les mouvements sur les rendements américains et les actions. D'autres profitent de la période creuse du mois de mai - "sell in May and go away" - pour vendre avec plus de conviction, diversifiant leurs positions en investissant davantage en Europe.
Les fonds négociés en Bourse (ETF) européens ont attiré 34 milliards d'euros de liquidités au cours de l'année écoulée jusqu'au 16 mai, soit quatre fois plus que les 8,2 milliards d'euros investis dans les fonds actions américains, selon les données de Morningstar.
(Graphiques par Pasit Kongkunakornkul, compilé par Karin Strohecker, avec Dhara Ranasinghe, Sam Indyk et Sinead Cruise à Londres, Lewis Krauskopf à New York et Kevin Buckland à Tokyo, version française Mara Vîlcu, édité par Blandine Hénault)
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