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Plaintes après les révélations sur un fichier de Monsanto
information fournie par Reuters 10/05/2019 à 15:40

    * Le fichier établi fin 2016 comporte 200 noms-Le Monde
    * Il était conçu pour aider Monsanto à faire du lobbying
    * Deux personnalités de l'organisation Foodwatch portent
plainte 

 (Actualisé avec plainte annoncée de Rivasi)
    PARIS, 10 mai (Reuters) - Des personnalités dont les noms
sont cités comme figurant dans le fichier établi, selon Le Monde
et France 2, par le groupe Monsanto pour classer les
personnalités en fonction de leurs positions sur les pesticides
ont annoncé vendredi leur intention de porter plainte au
lendemain de ces révélations.
    Selon le quotidien, ce fichier secret de 200 noms de
journalistes, politiques, dirigeants d'organisations
professionnelles ou scientifiques, date de novembre 2016 et
provient d'une fuite du cabinet de lobbying et de relations
publiques Fleishman-Hillard, "mandaté par Monsanto pour
l'assister dans sa défense du glyphosate".
    "Ce qui importe alors à Monsanto, c'est d'obtenir (...) le
renouvellement de l’autorisation de son produit-phare pour une
durée de quinze ans au niveau européen", écrit Le Monde.
    Le chimiste allemand Bayer  BAYG.DE  a annoncé en septembre
2016 son intention de racheter Monsanto. L'acquisition est
effective depuis juin 2018.    
    Michèle Rivasi, députée européenne et numéro deux sur la
liste EELV aux élections européennes du 26 mai, a annoncé dans
un communiqué qu'elle allait porter plainte.
    "Avec ce fichier manifestement illégal, Monsato a été pris
la main dans le sac", a-t-elle écrit en précisant qu'elle y
était citée "aux côtés d'autres députés verts comme la Française
Karima Delli ou le Belge Philippe Lamberts".
    "De tels agissements sont inacceptables et sont à condamner
avec la plus grande sévérité. Je porte plainte pour que les
coupables soient identifiés et punis", a-t-elle ajouté.
    La directrice générale et la directrice de l'information de
Foodwatch, Karine Jacquemart et Ingrid Kragl, feront de même,
précise un communiqué de cette ONG. 
    "Elles y sont mentionnées de façon nominative avec la note
maximale pour leur opposition à la multinationale", précise
Foodwatch qui prévoit de porter plainte auprès du procureur de
la République du Tribunal de Grande instance de Paris. 
    L'ancienne ministre de l'Environnement (2014-2017) Ségolène
Royal, dont le nom apparaît aussi dans le fichier secret, a pour
sa part appelé à "profiter" de cette révélation pour enquêter
sur les lobbies.
    "Monsanto ne doit pas être le seul à se comporter de cette
façon-là. Au lieu uniquement de se plaindre, de se scandaliser,
je pense au contraire qu'il faut rebondir sur cette révélation
(...) pour éliminer, pour nettoyer ce système de lobbying qui
est parfaitement nocif", a-t-elle déclaré sur franceinfo.    
    
    "ALLIÉS POTENTIELS À RECRUTER"
    Certains s'interrogent sur la légalité de cette pratique de
listes pour rendre un lobbying plus efficace.
    Selon l'article 226-16 du Code pénal, "le fait, y compris
par négligence, de procéder ou de faire procéder à des
traitements de données à caractère personnel sans qu'aient été
respectées les formalités préalables à leur mise en œuvre
prévues par la loi est puni de cinq ans d'emprisonnement et de
300.000 euros d'amende".
    Sollicités par Le Monde, Fleishman-Hillard et Bayer ont dit 
ne pas être en mesure de commenter les révélations.
    Selon Le Monde, le fichier est constitué en deux tableaux.
Le premier est intitulé en anglais "Monsanto France base de
données des parties prenantes – cultiver la confiance Monsanto".
    "Outre son nom, sa fonction et ses coordonnées complètes,
chacune des 200 personnalités fichées y est classée en fonction
de ses positions sur plusieurs thèmes liés aux problématiques
concernant Monsanto (agriculture, pesticides, OGM, santé…)",
indique le quotidien.
    Le second tableau, consacré au renouvellement de
l'homologation du glyphosate, contient "plus de 80 noms"
accompagnés d'un code couleur qui les répartit entre "alliés",
"alliés potentiels à recruter", "parties prenantes à éduquer",
"parties prenantes à surveiller".
    Foodwatch précise dans son communiqué continuer de militer
aux côtés d'autres organisations pour l'interdiction du
glyphosate en Europe.
    Monsanto commercialise le Roundup, un herbicide à base de
glyphosate. La vente de produits contenant du glyphosate est
interdite pour les particuliers en France depuis le 1er janvier.
    Elle reste autorisée pour les agriculteurs. La France prône
une sortie du glyphosate au niveau européen pour 2021.    
    Un jury californien a considéré en août dernier que le
désherbant était à l'origine du cancer développé par un agent
d'entretien et a condamné la filiale de Bayer à lui verser 289
millions de dollars (253 millions d'euros).  

 (Danielle Rouquié, édité par Yves Clarisse)
 

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