
Places financières : dis-moi qui est la plus verte !
La finance verte a le vent en poupe et devient donc un sujet de concurrence entre places financières, non seulement en Europe mais partout dans le monde. Ce mouvement a généré de nouvelles initiatives qui leur tendent un miroir pour répondre, comme dans le conte de Blanche Neige, à la question piège : "Dis-moi qui est la plus verte !".
Première initiative : le Benchmark des places financières vertes
Lancé officiellement le 1er mars, il pose les bases d’un référentiel destiné à comparer le poids des financements verts dans l’activité des places boursières des pays du G7 (Francfort, Londres, Milan, New -York, Paris, Tokyo et Toronto). La méthodologie a été construite par I4CE, Institute for Climate Economics, think tank dédié à l’économie du climat, qui a réalisé ce premier baromètre avec PwC et Climate-KIC, communauté de connaissance et d’innovation dédiée au climat.
L’ambition consiste à non seulement évaluer les volumes de financements verts mais aussi la transparence de l’information, la qualité verte des produits et services financiers et l’éventuelle dynamique de réorientation des flux de capitaux vers un financement durable de l’économie. Un travail de quantification a été effectué à partir de faits et de données issues pour l’essentiel de classements internationaux existants.
Il permet d’avoir des données de financements des technologies vertes, d’émissions et souscriptions d’obligations vertes, mais ce premier benchmark met en lumière l’absence de chiffres consolidées et homogènes au plan international des différentes catégories de financements verts.
L’important pour Benoit Leguet, Directeur Général d’I4CE, est de poser le cadre. " À partir de ce point de départ, les progrès de la finance verte pourront être mesurés année après année par l’extension des places financières couvertes et des critères suivis" , explique-t-il.
La lecture de ce premier benchmark semble montrer que les places européennes disposent d’une avance réelle mais ses auteurs confirment eux-mêmes que le classement peut évoluer rapidement dans la mesure où " la finance verte reste un élément de forte compétitivité ".
Classement des places financières selon leurs émissions de Green Bonds
Seconde initiative : l’indice global de la finance verte
Ce classement vert des places financières mondiales sera dévoilé le 14 mars prochain à Bruxelles par Finance Watch, l’ONG spécialiste de la finance associée à ce projet. Très différent, il est basé en grande partie sur la perception des qualités vertes qu’ont les acteurs financiers de leur propres places financières. Les réponses collectées par questionnaires sont analysées à l’aune des caractéristiques plus ou moins vertes des places financières. C’est en quelque sorte un sondage corrigé des données de marché vert qui permettra d’établir le premier classement du genre.
Perception versus analyse de données, les deux types de classement ont leur utilité pour faire avancer la cause de la finance verte. Mais le vrai sujet est bien de savoir quelle est la place de l’économie verte dans l’activité boursière traditionnelle. De ce point de vue, un troisième classement a toute son utilité : l’indice Clean 200 qui rassemble les 200 multinationales dégageant un chiffre d’affaires important en lien avec les énergies propres.
Performance de l'indice Clean 200 regroupant 200 multinationales impliquées dans les énergies propres.
Ce classement compte deux entreprises françaises, Schneider Electric et Spie. Il a un mérite notable en montrant les performances boursières remarquables de ces 200 entreprises : + 31,1% sur 18 mois, deux fois mieux que pour les indices des énergies fossiles. Qui dit mieux ?
Anne-Catherine Husson-Traore, @AC_HT , Directrice générale de Novethic
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