Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Pas de remède en vue à la panique des Bourses face au coronavirus
information fournie par Reuters 18/03/2020 à 13:00

(Crédits photo : Adobe Stock )

(Crédits photo : Adobe Stock )

* Les Bourses refusent de se calmer

* Les mesures monétaires et budgétaires n'y changent rien

* Les régulateurs cherchent la solution

* Une fermeture temporaire fait débat

par Patrick Vignal

PARIS, 18 mars (Reuters) - La chute vertigineuse des marchés d'actions sur fond de crainte de récession économique provoquée par la pandémie de coronavirus a fait naître un débat animé sur les moyens de calmer des Bourses folles, certains évoquant même la possibilité de les fermer temporairement.

Les "krachs" qui s'enchaînent depuis plusieurs séances et la rapidité du repli des indices, inédite dans certains cas, ont donné lieu à de vaines tentatives de la part des régulateurs pour ramener un peu de calme.

Le haut niveau d'incertitude et la forte aversion des investisseurs pour le risque combinent en effet leurs effets pour faire vivre aux marchés leurs pires séances depuis le krach boursier de 1987.

Rien pour l'instant, ni les mesures de soutien massif annoncées par les banques centrales, ni même les plans de relance budgétaire d'ampleur qui se succèdent, ne parvient à ramener la sérénité sur les marchés.

"La première conséquence de ce manque de visibilité est de reconnaître qu'à ce stade, nous ne savons pas comment la situation va évoluer", explique Guilhem Savry, responsable de la société de gestion macroéconomique pour Unigestion.

"La seconde est que devant tant d'inconnues, le meilleur moyen de faire face à la situation est de dérisquer les portefeuilles", ajoute-t-il.

LES "COUPE-CIRCUITS" IMPUISSANTS

Pas de frein en vue, donc, à la chute des actifs risqués, qui a atteint des profondeurs vertigineuses avec, jeudi, un plongeon de 12,28% pour le CAC 40 parisien .FCHI , la plus forte baisse de son histoire, puis un "lundi noir" à Wall Street où l'indice Dow Jones .DJI a cédé 12,93%, du jamais vu depuis le krach de 1987.

Après ce fameux 19 octobre 1987, le "lundi noir" de référence (-22% pour le Dow Jones en une seule séance), des "coupe-circuits" ont été mis en place à Wall Street, où ils sont ressortis du placard ces derniers jours, avec une pause de 15 minutes dès que le S&P-500 perd plus de 7%, sans beaucoup d'effet.

Rien de tel en Europe, où l'on se contente de différer l'ouverture, voire d'interrompre en séance la cotation de valeurs qui subissent des mouvements trop importants.

Une autre possibilité qui s'offre aux régulateurs consiste à limiter, voire à suspendre les ventes à découvert, une pratique très prisée des fonds spéculatifs ("hedge funds") qui consiste pour un investisseur à miser sur la baisse d'un titre qu'il ne possède pas encore.

La baisse d'une action peut s'accélérer quand le nombre de vendeurs à découvert dépasse le nombre d'investisseurs intéressés par l'achat du titre, ce qui n'a rien de surréaliste dans le contexte actuel et vient de conduire le gendarme boursier français à interdire cette pratique pour un mois.

Mais tout cela ne suffit pas. Faut-il alors envisager de fermer ces Bourses folles pendant quelques séances, comme cela fut fait aux Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 mais également très récemment en Chine, lorsque la fermeture des marchés pour le nouvel an lunaire a été prolongée au plus fort des mesures de confinement liées au Covid-19 ?

FERMER OU PAS

Non, a répondu mardi le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, en se contentant d'évoquer la possibilité d'écourter les horaires des séances.

Le débat, cependant, est loin d'être clos.

"C'est un instrument qui fait partie de l'arsenal des autorités au moment où elles pensent que les marchés financiers ne remplissent pas leur mission consistant à fournir du financement aux entreprises, à fournir des véhicules d'investissement et d'épargne aux entreprises, aux institutions et aux particuliers et à trouver le juste prix des actifs en fonction de l'évolution économique", dit ainsi Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement pour Pictet Asset Management.

"Nous n'appelons pas à la fermeture des marchés mais nous pensons qu'il est juste pour les autorités de commencer à y réfléchir", ajoute-t-il.

D'autres ne sont pas du tout cet avis, à commencer par Dominique Ceolin, président d'ABC Arbitrage, une société spécialisée dans la conception des stratégies d'arbitrage sur les marchés financiers.

Fermer les Bourses serait clairement une erreur, dit-il avant d'inviter à considérer les mouvements d'affolement dans les supermarchés avant l'annonce des mesures de confinement qui ont conduit à des pénuries.

"Pour aider les marchés à fonctionner le moins mal possible, il faut au contraire garantir la pérennité du système pour ne pas générer une volonté 'panique' de tout sortir avant l'impossibilité de le faire", argumente-t-il.

(édité par Blandine Hénault)

Valeurs associées

Index Ex -1.73%
Euronext Paris -1.42%

17 commentaires

  • 20 avril 17:56

    Fermer les marchés c'est rendre illiquide beaucoup de fonds de retraites, de rentes et donc devant un blocage des flux monétaires faire courir un risque par retraits massifs d'argent aux guichets des banques qui ne pourraient pas satisfaire la demande.


Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.