(NEWSManagers.com) - Catherine Huguel a présenté ses vues macro-économiques pour l'année 2019, jeudi 29 novembre.
La directrice générale d'Hugau Gestion se veut positive sur les Etats-Unis (production industrielle en hausse, confiance des ménages au plus haut, quasi plein emploi, pas de remise en cause du cycle économique actuel) et la politique " modérément restrictive" de la Réserve fédérale. Elle estime que la Fed montera ses taux de 25bps en décembre à 2,5% et attendra pour de nouvelles hausses. L'institution n'agira qu'en fonction de la situation internationale et si elle doit remonter ses taux en 2019, elle le fera à hauteur de 50bps pour atteindre 3% et dans l'optique de rester en territoire de taux neutres selon la dirigeante d'Hugau Gestion. " Les hausses de la Fed l'an prochain seront pragmatiques. La Fed veut éviter l'aversion des investisseurs car l'aversion est précisément ce qui annonce une récession prochaine. Son objectif, c'est que ce cycle d'expansion se poursuive," dit Catherine Huguel. Une expansion soutenue qui pourrait néanmoins avoir pour répercussion une hausse de l'inflation due à la remontée des salaires dans un marché du travail pour le moins tendu.
Côté actions, Catherine Huguel salue la vigueur des valeurs américaines, tirées par la technologie et l'énergie. " Cette année, les bénéfices réalisés par les entreprises américaines ont augmenté de 22,5% et en gommant l'effet fiscal, ils ont grimpé de 12,6%, ce qui reste exceptionnel. Nous ne sommes pas en fin de cycle des bénéfices et nous ne nous trouvons pas dans un " bear market" ," dit-elle. Outre les Etats-Unis, Hugau Gestion se montre positif sur le Japon pour 2019 même si l'augmentation de la TVA au Japon en octobre 2019 pourrait devenir un sujet de préoccupation fin 2019-début 2020.
De la morosité de la zone euro
La conjoncture en zone euro reste assez sinistre d'après la directrice générale d'Hugau Gestion. " En termes de déficit budgétaire, les mauvais élèves sont nombreux comme l'Italie, la France ou encore la Belgique. En Espagne, ça va mal finir car le budget ne sera pas voté. La commission européenne est bloquée sur les niveaux de Maastricht, ce qui est normal étant donné le gigantisme de la dette européenne publique. Si la BCE monte ses taux, peu d'Etats pourront suivre;" explique Catherine Huguel. Elle ajoute: " La hausse des taux européens n'interviendra pas à l'été 2019, elle sera reportée à bien plus tard. La BCE va prendre un retard considérable par rapport à la Fed. En plus d'une dette publique énorme - 9 842 milliards d'euros au T2 2018 soit 86,3% du PIB de la zone euro - le secteur bancaire européen demeure loin de son homologue américain. Il y a encore trop de créances douteuses et les banques sont insuffisamment capitalisées que cela soit en Allemagne, en Italie ou au Royaume-Uni. Le secteur bancaire européen n'a pas fini sa consolidation."
Sur les actions européennes, l'ambiance demeure tout aussi morose malgré des valorisations attrayantes grâce aux taux d'intérêt très bas selon la directrice générale d'Hugau Gestion. Catherine Huguel pointe un problème d'absence de flux sur le segment qui se voit pénalisé non seulement par le risque politique (montée des partis populistes, élections à risques) mais aussi par la structuration du marché européen. Le poids des banques et l'absence de géants de la tech sur les marchés européens repoussent les investisseurs basés hors d'Europe, développe-t-elle. Autre segment sur lequel Catherine Huguel se montre pessimiste pour 2019: les marchés émergents. Même si elle concède que la baisse récente du cours du baril de Brent est un élément qui leur est favorable, la directrice générale d'Hugau Gestion voit les émergents minés par un cocktail mêlant hausse des taux US, du dollar et prix du pétrole restant à des niveaux élevés.
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