(AOF) - OPmobility bondit de 9,20% à 8,55 euros et affiche une des plus fortes hausses du SBF120 et du marché SRD. L’équipementier automobile, ex Plastic Omnium, bénéficie de la décision de Morgan Stanley d'entamer le suivi du titre avec une recommandation Surpondérer. L’objectif de cours est de 13,40 euros. "Après la sous-performance significative du titre depuis le début de l'année, "nous observons un biais risque/rendement convaincant" , commente-t-il, jugeant que "le scénario optimiste pourrait voir les actions doubler".
Selon Morgan Stanley, le sentiment des investisseurs pourrait s'améliorer en raison d'une demande plus forte pour les ICE (moteurs à combustion interne), d'une concurrence chinoise moindre en Europe, et d'un atterrissage en douceur de la production de véhicules légers.
Le broker table sur une hausse de 66% de l'action, soulignant que les échéances financières "semblent gérables".
Ce pari n'est "pas sans risques", estime-t-il, car les actions OPMobility sont faibles depuis le début de l'année (-35 %). La valorisation des équipementiers a souffert de difficultés à la fois cycliques et structurelles, alors que les estimations de production de véhicules légers ont été revues à la baisse et les perspectives d'expansion des marges sont "au mieux incertaines". Les principaux clients ont perdu des parts de marché à l'échelle mondiale et la surcapacité du secteur pourrait entraîner une déflation dans la chaîne d'approvisionnement en 2024-2027.
Cependant "beaucoup de choses sont intégrées dans les cours" : les avertissements des constructeurs peuvent créer une volatilité à court terme mais sur un horizon de 12 mois, les actions OPMobility "intègrent suffisamment de nouvelles négatives" pour que le rapport risque-récompense reste attrayant.
AOF - EN SAVOIR PLUS
=/ Points clés /=
- 27 ème équipementier automobile de « rang 1 » né en 1946 avec des positions de numéro 1 mondial dans la plupart de ses activités ;
- Chiffre d’affaires de 11,4 Mds€ réparti entre l’Europe pour 52%, l’Amérique du nord (30 % dont les Etats-Unis 1 er contributeur des ventes du groupe, à hauteur de 16%,) la Chine (7 %) et le reste de l’Asie (11 %) ;
- Activité segmentée entre Exterior Systems pour 49 % (systèmes extérieurs et éclairage), Modules pour 28 % (de la conception à l’assemblage) et Powertrain pour 23 % dont C-Power (systèmes d’énergie & dépollution et batteries & systèmes d’électrification) et H2-Power (hydrogène) ;
- Ambition forte d’un renforcement du leadership mondial par le développement d’une offre intégrée composée de systèmes extérieurs de carrosserie, d’éclairage et de modules.
- Capital contrôlé à 59,4 % par la famille fondatrice Burelle et accueillant l’état français (1,54 %), Laurent Brunelle étant président du conseil et Laurent Favre directeur général ;
=/ Enjeux /=
Modèle d’affaires :
- révision organisationnelle en 5 divisions avec création d’une activité dédiée au logiciel, soutenuee par le plan OMEGA de réponse à l’inflation et aux pénuries de semi-conducteurs ;
- HPBO, n° 1 mondial des modules blocs : amélioration de la profitabilité via la sélectivité des clients et des zones géographiques (focus sur l’Amérique du nord),
- Lightning 1 : 1,5 Md€ de revenus visés en 2027, via une présence accrue en Asie et Amérique du Nord,
- C-Power : part de marché de 21 % en 2030 avec 1 Md€ de revenus,
- H2-Power e, focus sur la mobilité ferroviaire depuis 2024, avec contrats obtenus en Allemagne et Chine,
- OP’n Soft, entité de solutions de logiciels embarqués regroupant les expertises du groupe (40 % de la valeur des nouveaux véhicules liée aux logiciels) ;
- innovation fondée sur 40 centres de R&D axée sur l’amélioration industrielle et les logiciels ;
- Stratégie environnementale « Act for climate » de neutralité carbone des activités en 2025 et de toute la chaîne de valeur en 2050, via :
- éco-conception de pièces légères et plus aérodynamiques (5 à 17 % de ZEV dans les revenus 2025) et recyclage des déchets,
- amélioration de 24 %, vs 2019, de l’efficacité énergétique et objectif 2026 de 60 % de contrats d’achat direct d’électricité renouvelable pour l’énergie consommée ;
- Bilan maîtrisé avec, à fin juin, une dette réduite à 1,49 Md€ et donnant un effet de levier de 1,6 Md€ face à 2,3 Mds€ de liquidités et 157 M€ d’autofinancement libre.
=/ Défis /=
- Surperformance constante de l’activité par rapport à un marché mondial en repli ;
- Interrogations sur l’avenir, à court terme, du déploiement des véhicules électriques ;
- Poursuite de la remontée de la marge de l’activité éclairage, inférieure à celle des autres métiers ;
- Après une hausse de 3,5 % des ventes et de 12 % de la marge opérationnelle au 30 juin,, objectif 2024 d’amélioration de la marge opérationnelle, du bénéfice net, de la dette et de l’autofinancement libre ;
- Dividende 2023 de € et acompte de 0,24 € sur le dividende 2024.
Des négociations avec les constructeurs
En moyenne, les équipementiers représentent entre 60 à 85 % du prix de revient de fabrication d'un véhicule. Selon la Fédération des industries des équipements pour véhicules (Fiev) les négociations sont très tendues avec les constructeurs concernant la répercussion de l'augmentation des coûts. Les hausses de prix portent à la fois sur les composants électroniques, les matières premières, telles que l'acier, le nickel, le lithium ou le palladium, l'énergie et les transports. Les équipementiers négocient principalement avec Stellantis et Renault pour mettre en place des indices permettant de répercuter les hausses. Ils parient aussi sur l'innovation, la différenciation, la montée en gamme et l'internationalisation.
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