Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Obligations émergentes : 2018, encore une très bonne année ?
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 21/02/2018 à 09:13

Le consensus est plutôt positif sur ce segment mais gare à la normalisation de la politique monétaire des banques centrales. (crédit : Adobe Stock)

Le consensus est plutôt positif sur ce segment mais gare à la normalisation de la politique monétaire des banques centrales. (crédit : Adobe Stock)

La dette émergente représente aujourd'hui 25% des marchés obligataires. Pour beaucoup de sociétés de gestion, c'est une des thématiques intéressantes de cette année. L'analyse de H24 Finance.

Avant toute chose, il faut bien distinguer les différents types d’obligations émergentes :

•    Les obligations souveraines en devises fortes (principalement en dollar) : elles dépendent de la prime de risque du pays (le spread), de la courbe des taux de la devise de référence (en général l’USD) et de la monnaie de référence.
•    Les obligations souveraines en devise locale : elles dépendent des taux du pays de référence et de sa devise.
•    Les obligations d’entreprises qui sont en très grande majorité en devises fortes : elles dépendent de la prime de risque du pays, de la prime de risque de l’entreprise, de la courbe des taux du pays de la devise de référence (en général l’USD) et de cette monnaie.

Environnement fondamental

Ces 20 dernières années, la dette émergente a connu une transformation en profondeur. «Elle représente aujourd’hui environ 25% des marchés obligataires mondiaux, avec des opportunités dans plus de 70 pays», rappelle Colm McDonagh, Responsable dette émergente chez Insight (groupe BNY Mellon IM),

Ces marchés émergents sont en retard dans le cycle par rapport aux Etats-Unis et la période 2013-2015 a été compliquée pour eux. Le point bas sur la croissance se situe début 2013 pour les pays développés mais seulement fin 2015 pour les émergents.
Au sein de sa gamme émergente, la société Carmignac a ainsi maintenu tout au long de l’année 2017 sa sélection de dettes émergentes locales et externes. «Elles offrent des primes de risques attractives et bénéficient du dynamisme des économies émergentes, témoigne Charles Zerah, gérant obligataire chez Carmignac. Les pertes enregistrées sur les marchés des changes ont été totalement compensées par les gains générés au travers de nos différents moteurs de performance sur les marchés obligataires, dont nos emprunts d’Etat brésiliens et argentins.»

De plus, selon Pierre-Yves Bareau, directeur de la gestion dette émergente de JP Morgan AM, la macroéconomie est confirmée par la microéconomie et la croissance se traduit dans la santé des entreprises. «Ce phénomène est récent, il y a donc encore à faire», estime cependant la société de gestion qui met en avant trois catalyseurs permettant de se faire une idée sur la classe d’actifs.

Tout d’abord, la Chine dont la croissance se stabilise autour de 7% mais qui est de meilleure qualité qu’auparavant, même si le risque financier existe toujours. Ensuite, les matières premières, car si ce marché se comporte bien, les marchés émergents se portent également bien. Enfin, le dollar US sur lequel Pierre-Yves Bareau a une vue négative. Ce dernier pense que la réallocation des liquidités va se faire des Etats-Unis vers le reste du monde. Les flux de capitaux seraient donc favorables à l’Europe et aux marchés émergents et cette baisse escomptée du dollar leur serait positive.

Y a-t-il encore de la valeur sur les obligations émergentes ?

Dans cet environnement de taux bas auxquels sont confrontés les investisseurs depuis de nombreuses années, la société de gestion Nordea considère que «la dette des marchés émergents constitue aujourd'hui une des dernières classes d'actifs à "haut rendement "».

Aviva Investors France remarque de son côté que «la dette émergente en devise locale semble actuellement offrir des opportunités plus intéressantes que le marché du crédit corporate dans les pays développés».

Quant à BNP Paribas AM, son directeur dette émergente Luther Bryan Carter souligne que malgré l’inflexion progressive vers des politiques monétaires moins accommodantes aux États-Unis, en zone euro et Chine, le duo croissance et politique monétaire continuera de favoriser les marchés émergents : «La dynamique de croissance s’est accélérée et la tendance n’a pas été aussi bonne depuis 2011. Cette dynamique devrait être soutenue par l’accélération de la croissance des économies développées tandis que l’inflation des pays émergents décolle doucement de ses plus bas historiques.»

Un sujet également relevé par la société de gestion Fidelity International qui envisage une accélération de l’inflation en 2018 au sein des pays émergents après un effondrement ces deux dernières années. «Cela devrait engendrer des opportunités sur le marché des obligations indexées sur l’inflation, dont les taux réels sont attrayants par rapport à ceux des marchés développés.»

Quelques possibles vents contraires…

Malgré cet optimisme généralisé, certains risques sont à surveiller en 2018.
Tout d’abord, les banques centrales retirent progressivement de la liquidité. «Ce n’est pas bon pour les obligations émergentes qui ont bénéficié de la chasse au rendement», indique JP Morgan AM. «Et la hausse de l’inflation dans les pays développés pousserait les banques centrales de ces pays à resserrer encore plus vite leur politique monétaire et signifierait également la fin de l’assouplissement ou le début du durcissement par les banques centrales émergentes», ajoute BNP Paribas AM.
Selon cette dernière, le risque politique est également important avec un calendrier très lourd ces prochains mois sur les émergents (Russie,  Afrique du Sud, Mexique…). La société de gestion avertit du risque pour les réformes et les investissements en cours ainsi que sur la tendance au populisme qui peut émerger dans certains de ces pays. Néanmoins, si le changement politique est positif, cela peut devenir un catalyseur favorable. Le meilleur exemple est la bonne tenue du marché sud-africain lorsque le départ du Président Jacob Zuma est devenu probable.

Par ailleurs, Luther Bryan Carter n’exclut pas le risque d’un ralentissement brutal en Chine ou encore une potentielle volatilité des prix des matières premières qui seraient des éléments négatifs pour les marchés émergents.

«Il n’y a pas de doute, l’investissement sur les émergents est consensuel mais les flux restent modérés. Le marché n’est plus short mais légèrement acheteur et il n’y a pas d’euphorie. La différence avec 2017 est qu’il y aura de la volatilité en 2018», conclut JP Morgan AM.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.