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Obligations Convertibles : une bonne idée d’investissement pour 2019 ?
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 02/05/2019 à 18:30

Crédit photo : Pixabay

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Dans un contexte de taux durablement bas, les investisseurs peuvent rechercher pour la poche obligataire de leur portefeuille une solution servant de relai aux obligations « traditionnelles ».  Encore méconnues et peu présentes dans les allocations, les obligations dites « convertibles » proposent néanmoins quelques arguments solides.

Quel est l'intérêt d'une obligation convertible ?

Il s'agit d'un titre de créance, en général émis par une entreprise, qui a la particularité d'offrir au détenteur la possibilité d'opter pour un remboursement en action si cela est à son avantage.

On peut parler d'une classe d'actifs à part entière, qui cumule les avantages actions et obligataires en y ajoutant des caractéristiques techniques propres. « La classe d'actif (qui représente 25% des émissions mondiales), tire profit d'une double source de performance : la sensibilité action et le portage obligataire » note Céline Leurent, Analyste Financière chez Nortia.

L'outil se veut donc attractif pour un investisseur puisqu'il lui permet de participer à la hausse des actions tout en bénéficiant d'une protection obligataire classique. C'est cette asymétrie qui va être recherchée et constituer le principal intérêt de l'obligation convertible.

Comment fonctionne une obligation convertible ?

Un frein à l'investissement en obligations convertibles est souvent la difficulté à appréhender cette classe d'actifs, qui semble compliquée de prime abord. « Compliqué, non ; technique, oui. L'allocataire pourra piloter les caractéristiques de son investissement en ayant connaissance de 3 paramètres principaux simples » précisent Bastien Rapoport et Julien Coulouarn, gérants convertibles chez Montpensier Finance, faisant référence à la sensibilité action (elle évolue souvent dans une fourchette 30-50%), la duration moyenne du fonds (souvent autour de 3-4 ans), le risque de crédit (souvent un mix entre Investment grade et High Yield).

Comme détaillé par Groupama AM avec Jean Fauconnier, Responsable de l'expertise Convertibles et Nader Ben Younes, gérant obligations convertibles, les obligations convertibles sont des valeurs mobilières spéciales avec :

  • des clauses juridiques qui varient d'une émission à l'autre,
  • des clauses de « ratchet », en cas d'opération de fusion-acquisition, permettant dans certains cas de réaliser un gain supérieur à celui offert par le titre en capital,
  • des caractéristiques crédit, de volatilité implicite (par la composante optionnelle), de convexité (la variation dissymétrique du Delta) et de taux de conversion en actions.

C'est la raison pour laquelle un allocataire confie l'investissement sur cette classe d'actif à un gérant de fonds, qui décortiquera les prospectus, clauses et caractéristiques de chaque investissement.

Pour quels résultats ?

La performance des obligations convertibles est comparable à celle des actions sur longue période (performance annualisée de l'indice Exane ECI Europe TR de +3,95% sur les 20 dernières années, contre +3,61% pour l'indice Stoxx Europe 600 NR) avec une volatilité deux à trois fois inférieure (volatilités annuelles respectives de 7,7% et 18,5% pour ces mêmes indices sur cette période).

La comparaison est particulièrement flatteuse pour les convertibles : elle se fait alors que les marchés actions sont élevés, et elle utilise l'Europe Stoxx 600 NR, réputé comme l'un des indices les plus difficiles à battre.

2018 a cependant mis fin à six années de hausses consécutives sur les obligations convertibles. « Ce recul s'explique notamment par les sous-performances des sous-jacents de convertibles blue chips par rapport aux indices actions (-18% vs -14% pour l'Euro STOXX 50) et des sous-jacents mid cap (-26,3% vs -15,9% pour le MSCI Europe SMID), ainsi que par le fort écartement des spreads de crédit sur les segments Investment Grade et High Yield » relèvent les gérants de l'équipe Convertibles de la Financière de l'Echiquier.

Aux Etats-Unis, les titres convertibles ont généralement surperformé leurs actions sous-jacentes au cours du quatrième trimestre, lorsque le marché boursier américain a connu les plus fortes baisses. « Ce n'est pas surprenant, si l'on considère que les obligations convertibles ont eu tendance à bien performer pendant les périodes de volatilité des marchés supérieure à la moyenne » explique Alan Muschott, gérant Convertibles chez Franklin Templeton Investments.

Depuis le début 2019, tout au long de la hausse des marchés, les obligations convertibles ont dans l'ensemble fait de même, compte tenu du lien de performance avec les cours des actions sous-jacentes.

Pourquoi y investir en 2019 ?

Les gérants de fonds mettent  particulièrement en avant les obligations convertibles européennes pour 2019.

Alors que celles-ci ont progressé de 74,07% sur les 10 dernières années, la hausse fut de seulement 1,28% sur les 3 dernières. « Plusieurs facteurs nous laissent penser qu'il s'agit d'un ralentissement temporaire : les actions européennes affichent des multiples de valorisation attrayants, le prix de l'optionalité au sein des obligations convertibles européennes est bas, et le gisement des obligations convertibles européennes offre aujourd'hui une structure particulièrement protectrice en cas de baisse des marchés » affirme Arnaud Brillois, Directeur de la gestion Convertible chez Lazard Frères Gestion.

Car ce retard de performance s'explique principalement par une sous-performance des actions européennes par rapport aux actions mondiales (en particulier des actions américaines) et par un secteur de la technologie beaucoup moins représenté que dans l'univers global des obligations convertibles. « Le moteur actions sera le principal moteur de performance après un resserrement important observé sur les spreads de crédit depuis le début d'année » estime Igor de Maack, porte-parole de la gestion de DNCA.

Et les sujets d'inquiétudes macroéconomiques identifiées (guerre commerciale, Brexit) pourraient également engendrer un retour de la volatilité qui devrait profiter à la classe d'actif.

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