
nvidia (Crédit: / Nvidia Press room)
La conférence annuelle de Nvidia , qui s'est tenue du 17 au 20 mars à San José (Californie), a été l'occasion pour son cofondateur et PDG, Jensen Huang, de présenter le calendrier de l'entreprise pour les trois prochaines années. Une feuille de route que l'irruption de DeepSeek, en début d'année, n'a pas bouleversée.
Ne pas laisser de place au défaitisme. Tel était le credo de Jensen Huang, le cofondateur et PDG de Nvidia, lors de la conférence de San José (Californie), organisée par l'entreprise du 17 au 20mars pour présenter ses nouveaux produits. Non, l'irruption de l'agent conversationnel chinois DeepSeek, qui serait aussi efficace que son rival américain ChatGPT tout en nécessitant moins de puissance de calcul, n'est selon lui pas de nature à faire dérailler Nvidia de sa trajectoire de croissance.
Bien au contraire, selon dirigeant, qui a lancé à la foule: «Le monde entier s'est trompé. La demande en puissance de calcul résiste, et entre même dans une phase d'hypercroissance. La quantité de calculs nécessaires à l'heure actuelle, à cause des agents IA et des modèles de raisonnement [qui permettent d'obtenir des réponses à des questions complexes ou d'effectuer des tâches en autonomie au prix d'une plus grande puissance de calcul, NDLR], est 100 fois supérieure à ce dont on pensait avoir besoin l'année dernière à cette époque.»
Trois architectures en l'espace de cinq ans
Le groupe, qui a précédemment indiqué vouloir rendre ses puces et logiciels incontournables, avait présenté il y a un an à cette même conférence, l'architecture Blackwell. La famille de puces basée sur celle-ci a entretemps souffert de retards au démarrage, mais Jensen Huang a affirmé en début de semaine qu'elle est désormais «en pleine production». Si les hyperscalers (Microsoft Azure, Amazon Web Services, Google Cloud et Oracle Cloud) ont passé des commandes massives afin d'équiper leurs centres de données, Nvidia a choisi de lancer une nouvelle puce chaque année, jusqu'en2028 au moins, afin de maintenir son avance technologique sur la concurrence - c'est elle qui a justifié l'explosion de son titre en Bourse à partir de2023.
Jensen Huang a donc présenté, mardi 18mars, une version optimisée de sa première puce basée sur sa dernière architecture. La Blackwell Ultra, qui sera disponible au second semestre, sera selon Nvidia capable d'effectuer davantage de calculs, tout en consommant moins d'énergie que celle qui l'a précédée. Elle aura pour objectif d'optimiser à la fois l'entraînement des modèles et l'inférence à grande échelle, ciblant donc toujours les besoins des hyperscalers. Mais le dirigeant a surtout confirmé la sortie à la mi-2026 d'une nouvelle architecture, nommée Rubin en hommage à l'astronome américaine Vera Rubin, à l'origine de la découverte de la matière noire et capable de fournir une puissance de calcul trois fois plus grande que Blackwell.
Un an plus tard, en2027, Nvidia répétera le même schéma, pour produire la version Ultra de sa première puce Rubin. Jensen Huang a assuré que la puissance de calcul de celle-ci sera 14 fois supérieure à la performance de la première puce Blackwell. Le PDG a définitivement acté un cycle de deux ans par architecture, puisqu'il a été jusqu'à mentionner celle qui sortira en2028. Pour l'heure, seul son nom est connu: Feynman, en hommage cette fois au physicien américain Richard Feynman, qui fait partie des pionniers de l'informatique quantique. Nvidia annonce ainsi la couleur de ses ambitions.
La Bourse reste sur le qui-vive
La présentation de Jensen Huang n'a pas particulièrement enthousiasmé les marchés, l'action Nvidia ayant reculé de 3,43% mardi 18 mars, avant de revenir à son niveau de lundi dans les jours qui ont suivi. Le dirigeant a conscience des doutes des investisseurs, qui se demandent si d'autres concepteurs de processeurs graphiques ne pourraient pas tirer profit des questionnements qu'a fait émerger DeepSeek au sujet des besoins en puissance de calcul. Ce sentiment a pesé sur le titre de son entreprise, qui a perdu près de 15% de sa valeur depuis le 1erjanvier dernier. Une goutte d'eau, après son explosion de 700% depuis début2023.
A noter que Nvidia mise gros sur la robotique, dont Jensen Huang a jugé qu'elle «pourrait bien devenir la plus grande industrie de toutes», IA y compris. C'est en ce sens que le groupe a noué un partenariat avec Disney Research et DeepMind, filiale d'Alphabet, pour simuler des mondes physiques permettant d'entraîner les robots - c'est ce qu'on appelle des «jumeaux numériques». L'expérience accumulée sur son marché historique du jeu vidéo sera un atout de taille.
Nous conseillons une prise de bénéfice partielle sur Nvidia, dont le titre reste gagnant de 410% depuis que nous étions revenus à l'achat le 24 février 2023 et alors que la croissance ralentit sur une base de comparaison annuelle.
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