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Nucléaire-L'Iran accuse les Occidentaux de "persister dans leur jeu de reproches"
information fournie par Reuters 14/12/2021 à 12:01

(Actualisé avec refus d'accès à la centrale de Karaj)

par Parisa Hafezi et John Irish

VIENNE, 14 décembre (Reuters) - L'Iran a accusé mardi les pays occidentaux de "persister dans leur jeu de reproches", au lendemain d'une nouvelle mise en garde des puissances européennes quant au risque de voir l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien se transformer en "coquille vide" faute de progrès dans les négociations.

Exprimant leur pessimisme à l'issue de discussions à Vienne, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, les trois pays européens ("E3") signataires du Plan d'action global commun (PAGC, ou JCPOA en anglais), ont regretté lundi soir de pas avoir encore pu "s'atteler à de vraies négociations".

"Le temps presse. Sans progrès rapide, à la lumière des rapides avancées de l'Iran dans son programme nucléaire, le PAGC deviendra très vite une coquille vide", ont estimé les diplomates des trois pays qui participent aux discussions indirectes destinées à ramener l'Iran et les Etats-Unis dans l'accord.

Le ton pessimiste de leur communiqué contraste avec celui qui prévalait lors des premiers cycles des négociations, avant l'été, où les progrès réalisés entre Téhéran et les puissances toujours parties prenantes de l'accord - E3, Chine et Russie - étaient régulièrement salués.

Le principal négociateur iranien, Ali Bagheri Kani, a répliqué sur Twitter en accusant les Occidentaux de "persister dans leur jeu des reproches" au lieu de choisir la "vraie diplomatie".

"Nous avons proposé nos idées très tôt, et travaillé de manière constructive et flexible pour rapprocher les positions", a affirmé le responsable iranien.

Suspendus en juin dernier après la victoire de l'ultra-conservateur Ebrahim Raïssi à l'élection présidentielle en Iran, les pourparlers de Vienne ont repris le 29 novembre. D'après un représentant américain, Téhéran a alors balayé les compromis acceptés lors des précédents cycles de discussions et formulé des demandes supplémentaires.

TÉHÉRAN VEUT DES GARANTIES

Alors que le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, en visite en Indonésie, s'est dit mardi déterminé à poursuivre dans la voie diplomatique qui demeure "la meilleure option", l'Iran insiste de son côté pour obtenir des garanties qu'"aucune administration américaine" ne reviendra sur le pacte, comme cela avait été le cas de l'administration Trump en 2018.

"Qui a violé l'accord ? Les Américains! Qui devrait se montrer flexible? Les Américains bien sûr!", s'est exclamé un haut responsable iranien.

"Comment pouvons-nous à nouveau faire confiance aux Américains ? Que se passera-t-il s'ils renient à nouveau l'accord ? C'est leur problème et non le nôtre. Ils peuvent trouver une solution et nous donner des garanties."

Les diplomates de l'E3 déplorent de leur côté que les exigences posées par Téhéran empêchent d'entrer dans le vif du sujet.

"Nous perdons un temps précieux" avec les nouvelles positions iraniennes qui sont "incohérentes" avec le PAGC ou vont "au-delà" de celui-ci, regrettent-ils dans leur communiqué publié lundi.

"C'est frustrant, parce que les contours d'un accord exhaustif et équitable qui supprime toutes les sanctions liées au PAGC, tout en répondant aux préoccupations de non-prolifération, sont clairement visibles - et le sont depuis l'été dernier."

L'Iran estime de la même façon que les demandes de la communauté internationale dépassent le cadre initialement convenu, y compris sur l'accès réclamé par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à certains sites, comme l'usine de production de pièces pour centrifugeuses de Karaj, endommagé par une explosion imputée par Téhéran à Israël en début d'année.

Le site de Karaj ne fait pas partie des sites nucléaires déclarés - qui doivent être à ce titre surveillés -, a déclaré mardi le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Mohammad Eslami, selon des propos rapportés par l'agence semi-officielle Isna.

"Nous agissons dans le cadre des garanties (les mesures techniques de contrôle imposées par l'AIEA-NDLR) et du TNP (Traité de non-prolifération nucléaire) et n'acceptons rien d'autre", a-t-il insisté. "Le problème de Karaj est clos."

(Avec François Murphy; version française Jean Terzian, Augustin Turpin et Tangi Salaün, édité par Sophie Louet)

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