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Mondial 2022-Platini et deux proches de Sarkozy interrogés
information fournie par Reuters 19/06/2019 à 01:40

    * Platini se défend de toute malversation
    * Il avait voté pour le Qatar en 2011
    * Le Qatar au coeur d'une autre enquête du PNF

 (Actualisé avec levée de la garde à vue §3)
    PARIS, 19 juin (Reuters) - L'ex-star du football français
Michel Platini et deux anciens proches collaborateurs de Nicolas
Sarkozy ont été interrogés mardi par des policiers sur les
conditions de l'attribution controversée du Mondial de football
2022 au Qatar, a-t-on appris de sources judiciaires, confirmant
une information de Mediapart.
    Le Parquet national financier (PNF) et les enquêteurs
s'intéressent au rôle qu'auraient pu jouer les dirigeants
politiques et sportifs français de l'époque dans la désignation
du Qatar, le 2 décembre 2010, par la Fédération internationale
de football (FIFA) pour organiser la Coupe du monde de football
- une désignation alors très critiquée.
    L'ancien président de l'UEFA a été placé en garde à vue en
début de matinée dans les locaux de l'Office central de lutte
contre la corruption et les infractions financières et fiscales
(OCLCIFF), à Nanterre (Hauts-de-Seine). Sa garde à vue a été
levée vers 00h45 (22h45 GMT), ont constaté des journalistes de
Reuters. 
    Son avocat et son porte-parole ont affirmé mardi que Michel
Platini n'était entendu sous le régime de la garde à vue "que
pour des raisons techniques".
    "Il ne s'agit en aucun cas d'une arrestation mais d'une
audition comme témoin", ont dit dans un communiqué Me William
Bourdon et Jean-Christophe Alquier. La garde à vue ne vise qu'à
"éviter que toutes les personnes entendues, puis confrontées, ne
puissent se concerter en dehors de la procédure", écrivent-ils.
    Il s'agit notamment de confronter les versions de Michel
Platini, de l'ancienne conseillère de Nicolas Sarkozy pour les
sports, Sophie Dion - elle aussi en garde à vue -, et de
l'ex-secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, en audition
libre.
    
    INTERROGATIONS SUR UN DEJEUNER
    Les enquêteurs s'intéressent notamment au déjeuner qui les a
réunis le 23 novembre 2010 autour de Nicolas Sarkozy à l'Élysée,
neuf jours avant le vote de la FIFA, avec le prince héritier du
Qatar Tamim ben Hamad al Thani (devenu émir en juin 2013) et le
Premier ministre qatari de l’époque, Hamad ben Jassem al Thani.
    L'ex-chef de l'Etat était alors proche des dirigeants du
Qatar, qui l'ont notamment aidé dans sa politique étrangère au
Moyen-Orient et en Libye. 
    L'enquête ouverte en 2016 par le PNF, en liaison avec les
justices suisse et américaine, vise des faits de corruption
active et passive, trafic d’influence et recel de trafic
d’influence, association de malfaiteurs. 
    Michel Platini, qui était alors vice-président de la FIFA,
"s'exprime sereinement et précisément, répond à toutes les
questions, y compris celles sur les conditions d'attribution de
l'Euro 2016, et a fourni des explications utiles", écrivent Me
William Bourdon et Jean-Christophe Alquier.
    "Il n'a strictement rien à se reprocher et affirme être
totalement étranger à des faits qui le dépassent", ajoutent-ils.
"Il est absolument confiant sur la suite."
    Selon France Football, cité par Mediapart, il avait été
question lors du déjeuner de novembre 2010 du rachat du
Paris-Saint-Germain (PSG) par les Qataris (effectif en juin
2011), d'une montée de leur actionnariat dans le groupe
Lagardère et de la création de la chaîne BeIN Sports, contre la
promesse que Michel Platini donne sa voix au Qatar et non aux
États-Unis.
    
    PLATINI A VOTE POUR LE QATAR
    Michel Platini, qui avait déjà été interrogé dans le cadre
de la même enquête l'an dernier en audition libre, a admis avoir
participé à ce déjeuner et voté pour le Mondial 2022 au Qatar. 
    "Je savais que j’allais voter pour le Qatar avant le
déjeuner et je suis allé voir Nicolas Sarkozy pour lui dire. Je
ne savais pas que les Qataris y seraient", a expliqué au Monde
l'ancien capitaine de l'équipe de France de football.
    "J’ai supputé que le président Sarkozy aurait souhaité que
je vote pour le Qatar. Mais il ne me l’a jamais demandé", a-t-il
ajouté. "J’ai ensuite appelé Sepp Blatter (alors président de la
FIFA) pour lui faire part de cette rencontre."
    Michel Platini a en revanche déclaré publiquement qu'il
n'était "pas fan" du rachat du PSG par le Qatar, notamment dans
une interview publiée le 5 juillet 2011 par France Football.
    Il a par ailleurs été mis en cause pour avoir reçu en
février 2011 deux millions de francs suisses (1,8 million
d’euros) de la Fifa et de Joseph Blatter mais s'est déclaré
blanchi par la justice suisse  ). Il a par la suite
porté plainte en relation avec cette affaire.  
    Le Qatar et le président qatari du PSG, Nasser al-Khelaïfi,
sont pour leur part au coeur d'une autre enquête du PNF, sur les
championnats du monde d'athlétisme de 2017 - ils ont finalement
échappé à Doha, qui organisera ceux de 2019.
    Dans cette affaire, Nasser al-Khelaïfi et un de ses proches,
le directeur général de BeIN, Yousef al-Obaïdly, ont été mis en
examen pour "corruption active".  

 (Emmanuel Jarry et Danielle Rouquié, édité par Yves Clarisse)
 

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