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Marchés : « On assiste à un mini-krach »
information fournie par Boursorama 14/01/2016 à 14:52

Forte rechute des marchés européens jeudi 14 janvier 2015.

Forte rechute des marchés européens jeudi 14 janvier 2015.

Les marchés européens replongent nettement jeudi 14 janvier, alors que les opérateurs se montrent toujours extrêmement nerveux face aux actuelles incertitudes économiques. Pour Xavier de Villepion, trader chez HPC, les marchés sont en train d'entrer dans un « panic selling ».

L'embellie a été de très courte durée et la rechute des indices européens est particulièrement forte ce jeudi. À 14h50, le CAC40 perdait 2,08% à 4.300 points, le Dax allemand suivant le même chemin (-2,06%) ainsi que le FTSE 100 britannique (-1,22%). Vers 12h20, les indices européens ont touché un point bas, le CAC40 perdant alors plus de 3,5% par rapport à la veille.

L'origine de baisse remonte à hier soir, les marchés américains ayant fortement souffert dans un contexte de rechute du pétrole, momentanément passé sous la barre des 30 dollars le baril. Le Dow Jones a perdu mercredi 2,21%, tandis que le Nasdaq a perdu pour sa part 3,41%.

L'entrée dans la saison des résultats participe à la nervosité

Pourtant, la baisse des marchés européens enregistrée jeudi matin n'est plus tellement liée au pétrole, explique Xavier de Villepion. Jeudi matin, les prix du pétrole restaient stables autour de 30 dollars le baril, sans nouvelle panique sur le marché de l'or noir. La bourse de Shanghai n'a pas non plus enregistré de nouvelle chute jeudi, terminant même en hausse de 1,97%. « Tout le monde est pris par surprise » par l'ampleur de la baisse du jour, réagit le trader.

La baisse du jour correspond plutôt à une forme de capitulation des marchés face à l'atmosphère très tendue qui règne en ce début d'année. Les opérateurs restent très méfiants vis-à-vis des « cachoteries chinoises sur leurs difficultés » remarque ainsi Xavier de Villepion, alors que les autorités chinoises font preuve d'une certaine « immaturité dans leur manière de réagir » face à cette crise, poursuit-il.

Pour redynamiser l'économie chinoise, « les multiples baisses des taux directeurs de la banque centrale ne semblent pas marcher, ni la dévaluation du yuan qui prend par ailleurs les investisseurs par surprise », rappelle le trader. « Le marché attend plutôt un plan de relance qui ne vient pas ».

Face à ces incertitudes et à cet éternel flou sur le dossier chinois, « la confiance des investisseurs s'érode », observe Xavier de Villepion, alors qu'« on sait que les prévisions de croissance du FMI sont sans doute trop optimistes pour l'année 2016, et vont être revues à la baisse ».

Les inquiétudes sont également exacerbées par l'ouverture de la saison des résultats de l'année 2015 pour les entreprises américaines, plus exactement les résultats du quatrième trimestre 2015. Comme au précédent trimestre, « la saison des résultats risque d'être plutôt mauvaise » estime Xavier de Villepion. « On ne devrait pas voir de croissance des résultats ».

« On assiste à un panic selling »

Mais alors que ces éléments sont déjà connus depuis quelques temps et qu'aucune publication particulière n'est venue pénaliser les marchés, l'ampleur de la baisse du jour laisse s'interroger sur les fondamentaux qui la sous-tendent.

« Le problème devient technique », explique Xavier de Villepion. « On baisse tellement depuis le début de l'année que le mouvement s'auto-entretient. Les investisseurs sortent du marché et recherchent plutôt du cash, quitte à revenir plus tard sur les marchés », lorsque la situation sera apaisée.

L'ampleur de la baisse du Nasdaq hier à New York pose également des questions, alors que le marché des valeurs technologiques est a priori l'un des moins concernés par la baisse des cours du pétrole, qui impacte surtout les valeurs industrielles.

Pour Xavier de Villepion, il faut reconnaître que « les valeurs techno sont très chères dans le domaine des biotechs et de la santé » sur le marché américain. En conséquence, les investisseurs préfèrent engranger leurs plus-values latentes dans l'actuel contexte anxiogène des marchés. « On crève un peu la bulle sur la bio et la santé », estime ainsi Xavier de Villepion.

Il n'empêche que la chute des marchés est particulièrement forte par rapport aux fondamentaux qui n'ont pas grandement évolué depuis hier. « On assiste à un panic selling », explique calmement Xavier de Villepion, alors qu'« on ne comprend plus très bien les raisons exactes de l'ampleur du mouvement ». « Ça sent le roussi » ajoute-t-il, alors que l'ensemble des places boursières mondiales, eu égard à la puissance du mouvement, « subissent un mini-krach depuis le début de l'année », observe-t-il.

La semaine prochaine s'annonce également volatile alors que l'actualité économique sera chargée. On attend notamment la publication officielle du PIB chinois, mentionne le trader, ainsi qu'une réunion du conseil des gouverneurs de la BCE le jeudi 21 janvier. « On verra ce que nous réserve Mario Draghi », conclut-il, sachant que peu d'attentes nouvelles entourent cette réunion et que la BCE avait déjà déçu en décembre dernier en n'annonçant pas d'augmentation des montants mensuels de rachats d'actifs dans le cadre du « quantitative easing ».

Craintes subites sur Renault

À noter que les marché se sont particulièrement emballés jeudi vers 12h, alors que des rumeurs ont subitement surgi au sujet dune perquisition réalisée chez Renault, éventuellement en lien avec l'affaire des "moteurs truqués" de Volkswagen, remontant à septembre dernier.

L'action du constructeur automobile, soudainement fuie par les investisseurs, a perdu plus de 20% de sa valeur en quelques minutes, entraînant dans son sillon l'ensemble du secteur automobile, et notamment Peugeot, faisant également partie des valeurs du CAC40.

Les deux entreprises ont rapidement réagi, Renault confirmant la perquisition de la répression des fraudes, tout en niant l'idée que ses véhicules puissent être munis d'un éventuel logiciel de trucage des rejets polluants. Peugeot a pour sa part communiqué pour bien insister sur le fait qu'aucune perquisition n'avait eu lieu dans ses locaux, et que le groupe restait en-dehors de toute affaire à ce sujet. Les deux groupes ont ainsi regagné en bourse une partie du terrain perdu peu de temps auparavant. À 14h45, Renault ne perdait "plus que" 8,8%, tandis que Peugeot perdait 3,3%.

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

30 commentaires

  • 20 janvier 14:23

    et la baisse d'aujourd'hui, qui ou quoi la justifie ??? Qui est derrière les manettes ??? Les entreprises sont toujours là... Serait ce que tout va s'effondrer d'un coup ???? On peut se poser des questions...


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