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Marchés : enfin le moment de sortir de la gestion « Growth » et d’aller sur la « Value » ?
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 26/09/2018 à 15:48

On oppose souvent dans la gestion les styles « Croissance » (ou « Growth ») et « Value », à tel point qu'une multitude de fonds affichent désormais un style de gestion défini. Or depuis 20 ans l'écart n'a jamais été aussi grand

On oppose souvent dans la gestion les styles « Croissance » (ou « Growth ») et « Value », à tel point qu'une multitude de fonds affichent désormais un style de gestion défini. Or depuis 20 ans l'écart n'a jamais été aussi grand

Valeurs Croissance Vs Valeurs Value : un écart jamais vu depuis presque 20 ans
On oppose souvent dans la gestion les styles « Croissance » (ou « Growth ») et « Value », à tel point qu'une multitude de fonds affichent désormais un style de gestion défini.
Le style de gestion Croissance a pour but de repérer les sociétés avec un fort potentiel de progression de leur activité, notamment grâce à la création de valeur ajoutée.

De son côté, la thématique Value se compose de deux parties distinctes : les titres dits hard Value comme les matières premières, les valeurs industrielles et la construction et les titres dits soft Value comme les financières en général : banques, assurances, services financiers et immobilier coté. « Si les premières sont très sensibles au cycle économique, les secondes sont très sensibles au cycle financier » précise Cyrille Geneslay, Gérant Gestion Diversifiée chez CPR AM.

Or, lorsque l'on observe la performance moyenne de l'indice MSCI World Value contre l'indice MSCI World Growth, la sous-performance sur 10 années glissantes de la Value contre la Croissance bat tous les records depuis 1984.

Ce niveau n'a été approché qu'une seule fois, lors de la bulle internet. « La surperformance des valeurs Croissance par rapport aux valeurs Value vient de retrouver le niveau astronomique de mars 2000 » remarque ainsi Nicolas Chaput, Global CEO d'Oddo BHF AM.

Pourquoi un tel différentiel entre Croissance et Value ?

Les valeurs Value ont souffert au profit des valeurs Croissance car la baisse considérable des taux ces dernières années a entraîné vers le haut toutes les valeurs à duration longue, c'est à dire les entreprises bénéficiant d'une visibilité importante de la croissance et des profits. Les valeurs technologiques, les produits alimentaires et la santé ont vu leurs multiples considérablement augmenter.

De plus, les valeurs bancaires et pétrolières représentent aujourd'hui l'essentiel de l'univers Value. Or, les premières pâtissent d'une mauvaise image à cause de la menace des Fintech qui pourraient les remplacer un jour, tandis que les deuxièmes sont difficiles à appréhender tant la hausse des prix du pétrole a pris les investisseurs à contre-pied.

Et cet écart s'est accentué en 2018 avec un stress politique qui a soutenu les valeurs de croissance et scindé l'année en deux. « De janvier à mai, il n'y avait pas de tendance de style et une faible corrélation entre les titres. Mais de mai à août, il y a eu une surperformance marquée de la Croissance avec des tendances sectorielles plus fortes » détaille Pierre Puybasset, porte-parole de la gestion de La Financière de l'Echiquier. « Le trend value a souffert de l'émergence de nouveaux risques mais ce n'est pas le moment d'abdiquer ! » poursuit-il.

En effet, ce marché à deux vitesses marque une divergence très forte entre d'une part, des valeurs qui ont été bien châtiées pour ne pas dire massacrées par les tweets de Trump, et d'autre part, des valeurs cycliques qui échappent à une récession ou à la fin d'un cycle. Et les gens ont peur de la fin du cycle car celui-ci est très long. « Les risques politiques ont provoqué une course à la "croissance visible" qui a conduit à une nouvelle surperformance des valeurs de croissance par rapport à l'univers "value" » constate François-Xavier Chauchat, stratégiste de Dorval AM.

Vers un retournement en faveur de la Value ?

« Mais cette tendance risque d'être de moins en moins soutenable, le risque politique ayant masqué tout le reste. On s'approche d'un phénomène de bascule entre ces deux types de valeurs » ajoute le Directeur Général Délégué de la société Louis Bert. Ainsi, Dorval AM revient progressivement sur du Value au sein de ses investissements.

Les primes de risque sur les entreprises « Value » sont devenues tellement élevées qu'elles ne sont parfois plus justifiées malgré certaines menaces pesant parfois sur leur modèle économique. Et la progression du bénéfice net par action des titres Value est plus forte que celle des titres Growth depuis Janvier 2016 selon Bloomberg.

Selon Igor de Maack, porte-parole de la gestion chez DNCA, trois catalyseurs sont possibles pour enclencher un mouvement de rotation d'ampleur en faveur de la value sur les marchés actions : la confirmation de la croissance des bénéfices (en Europe surtout), une évolution haussière des taux d'intérêt à long terme (fruit éventuel de pressions inflationnistes et tensions salariales) et un événement lors des élections de mid-term américaines (victoire des Démocrates à la Chambre des Représentants) qui calmerait la logorrhée protectionniste de l'administration Trump.
Des anticipations qui incitent donc les gérants à se repositionner sur ce type de valeurs, à l'image de JP Morgan AM qui « commence à reconsidérer la surpondération Croissance pour aller vers plus de Value » admet la chef stratégiste européenne Karen Ward.

De la même manière, Oddo BHF AM estime qu'il est probablement temps de remettre de la value dans les portefeuilles. « D'autant plus que la hausse des taux attendue en Europe dès décembre prochain viendra soutenir le retour à la normale, les valeurs de croissance étant pénalisées par les hausses de taux longs » explique Laurent Denize, co-Directeur des Investissements de la société. Une hausse des taux qui favorise donc les titres Value, ne serait-ce que parce que les valeurs croissance sont surévaluées.

Alors, est-ce finalement le moment d'investir sur la Value ? « Si vous croyez à la hausse des taux, c'est le moment de plonger. Sinon, patientez » résume Marc Renaud, Président de Mandarine Gestion.

Dernièrement, les marchés d'actions européens ont poursuivi le rebond entamé gagnant 4% entre le 10 et le 21 septembre. « Il est à noter que ce mouvement s'est accompagné d'une surperformance des valeurs du style Value » note Edmond de Rothschild AM.

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