( AFP / MIGUEL MEDINA )
Le numéro un de l'assurance en Italie, Generali, a affiché un bénéfice dépassant les attentes sur les neuf premiers mois de l'année, malgré l'impact croissant des catastrophes naturelles, et a confirmé les objectifs de son plan stratégique.
Son bénéfice net ajusté (hors exceptionnels) a atteint 2,9 milliards d'euros, en baisse de 3,3%, mais supérieur au consensus des analystes compilé par Generali qui tablait en moyenne sur 2,75 milliards d'euros.
Le recul du bénéfice net ajusté est notamment dû aux plus-values enregistrées au cours de la même période de 2023, dont une de 193 millions d'euros due à la vente d'un complexe immobilier à Londres, a expliqué Generali vendredi.
Au troisième trimestre, le bénéfice net ajusté a cependant bondi de 31,7% à 855 millions d'euros.
"Nos résultats sont très solides. La rentabilité de l'assurance dommages a continué de progresser malgré l'impact important des catastrophes naturelles", a commenté le directeur financier Cristiano Borean lors d'une conférence avec des journalistes.
Ces résultats ont été bien accueillis à la Bourse de Milan, où le titre grimpait de 4,61% à 27 euros peu avant 11h00 (10h00 GMT), dans un marché en hausse de 0,15%.
Generali a confirmé les objectifs de son plan stratégique, dont une hausse du bénéfice par action de 6 à 8% par an et un flux de trésorerie supérieur à 8,5 milliards d'euros.
Le bénéfice opérationnel a augmenté de 7,9% à 5,4 milliards d'euros sur neuf mois. Il est également supérieur aux attentes des analystes qui avaient tablé sur 5,15 milliards.
Le bénéfice opérationnel a été tiré par l'assurance-vie (+8,9%) et la gestion d'actifs (+20,1%).
En dépit des tempêtes, le segment dommages a vu son bénéfice opérationnel également augmenter, de 2,5% à 2,2 milliards d'euros.
Cette croissance a été tirée par "les augmentations de tarifs et la sélection du portefeuille, qui commencent à porter leurs fruits dans tous les secteurs", a expliqué M. Borean.
Le coût des catastrophes naturelles, notamment en Allemagne, Autriche et Italie, a atteint 930 millions d'euros entre janvier et septembre, contre 875 millions d'euros sur la même période de 2023.
Ce gonflement des coûts est notamment du à l'élargissement du portefeuille grâce à l'intégration dans les comptes de l'assureur espagnol Liberty Seguros, acquis en juin 2023 pour 2,3 milliards d'euros, a précisé M. Borean.
- Contribution des assureurs -
Quant à l'impact des tempêtes sur l'ensemble de l'année, il a indiqué que leur coût s'était élevé à environ 100 millions d'euros entre octobre et novembre et que le quatrième trimestre était traditionnellement moins affecté.
Le ratio combiné, indicateur clé qui rapporte les remboursements des sinistres aux primes encaissées, s'est amélioré, passant à 94%, contre 94,3% sur les neuf premiers mois de 2023.
L'entrée de primes brutes, l'équivalent du chiffre d'affaires, a grimpé de 18,1% à 70,7 milliards d'euros.
Le ratio économique de solvabilité de l'assureur est descendu à 209% fin septembre, comparé à 220% un an auparavant. Ce taux est inférieur aux attentes des analystes qui avaient tablé sur 210.
Interrogé à propos de l'impact sur les comptes de Generali de la contribution demandée par le gouvernement Meloni aux assureurs, M. Borean a estimé que c'était "davantage une question financière qu'économique".
Les compagnies d'assurance devront avancer le paiement du droit de timbre sur les polices, un impôt qui n'était acquitté jusqu'ici par les clients que quand les contrats arrivaient à échéance.
Leur contribution au budget 2025 de l'Italie est estimée par le gouvernement à 970 millions d'euros. Elle devrait atteindre 400 millions d'euros en 2026 et 380 millions en 2027.
Cette mesure "n'a pas d'impact économique", mais "anticiper financièrement" cet impôt "a quand même un petit effet de perte d'investissement", a résumé M. Borean.
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