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Macron va poser à l'Onu les jalons de sa présidence G7
information fournie par Reuters 23/09/2018 à 10:00

    * Marge de manoeuvre plus limitée que l'an dernier
    * Paris reconnaît ses limites sur le dossier iranien
    * Entretiens avec Trump et Rohani en marge de l'AG 

    PARIS, 23 septembre (Reuters) - Un an après avoir tenu un
discours de fermeté sur les accords internationaux face à Donald
Trump, Emmanuel Macron défendra mardi à l'Onu "le
multilatéralisme fort" et les "règles collectives", deux lignes
directrices de la future présidence française du G7 menacées par
le protectionnisme et le populisme. 
    Le chef de l'Etat français, qui restera de lundi à mercredi
à New-York, exposera en fin de matinée sa vision du monde dans
une allocution d'une trentaine de minutes devant une centaine de
chefs d'Etat et de gouvernements réunis dans l'enceinte
onusienne à l'occasion de l'Assemblée générale annuelle. 
    Il lancera à cette occasion un nouvel appel "à l'action
collective pour relever les grands défis du monde actuel -- les
inégalités qui se creusent, le défi climatique, les grandes
crises internationales ou encore la question de la non
prolifération", souligne-t-on dans son entourage. 
    "A un moment où l'ordre mondial est bousculé, la France a
des messages à faire passer", ajoute-t-on. Le discours "sera une
forme d'entrée en matière d'une année diplomatique forte",
marquée par le forum de la paix organisé le 11 novembre prochain
à Paris et par la présidence française du G7 pour un an à partir
du 1er janvier. 
    Emmanuel Macron devrait dans ce contexte profiter de cette
tribune pour tenir un "discours de mobilisation" et poser les
jalons d'un "agenda multilatéral entre maintenant et le sommet
du G7" à Biarritz fin août 2019.
    La marge de manoeuvre française s'annonce étroite. En un an,
le fossé s'est creusé entre partisans du multilatéralisme et
chantres du protectionnisme au gré du départ avec fracas des
Etats-Unis d'une série d'instances internationales. 
    Après avoir annoncé le retrait des Etats-Unis de l'accord de
Paris sur le climat et de celui sur le programme nucléaire
iranien de 2015, le président américain a officialisé en juin le
départ de Washington du Conseil des droits de l'homme de l'Onu.
Donald Trump n'a également pas mâché ses mots contre l'Otan et
l'OMC. 
    
    SOUVERAINETÉ, PRIORITÉ DE TRUMP
    Sans surprise, le discours du locataire de la Maison blanche
mardi ne devrait donc pas détonner. 
    Il ne va pas dire "que le multilatéralisme ne peut pas
fonctionner" mais "que la souveraineté est la priorité", a
expliqué jeudi l'ambassadrice américaine aux Nations unies,
Nikki Haley. "Toutes ces choses que nous ressentions comme des
contraintes pour les Etats-Unis, ce sont des choses auxquelles
nous ne voulons pas participer", a-t-elle ajouté, citant entre
autres l'accord de Paris sur le climat. 
    Pour le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres, avec
qui Emmanuel Macron dînera à son arrivée lundi soir après s'être
entretenu avec Donald Trump, les critiques émises contre le
multilatéralisme sont source de "préoccupation". 
    "Je n'aime pas personnaliser les choses", a-t-il toutefois
indiqué alors qu'on lui demandait si le président américain
constituait une menace pour le multilatéralisme. 
    A Paris, on insiste sur le fait que les divergences de vues
entre Donald Trump et Emmanuel Macron, qui ont affiché leur
bonne entente et leur proximité ces seize derniers mois, n'ont
pas empêché le chef de l'Etat français "d'être clair sur nos
convictions".
    Lors de son entretien bilatéral avec Donald Trump lundi
soir, Emmanuel Macron devrait notamment évoquer les questions
commerciales et présenter "un agenda de modernisation" de l'OMC,
qui "pourrait se concrétiser" lors d'une réunion en marge du
forum sur la paix en novembre à Paris.
    
    "PAS DE GRAND MOMENT DE RÉCONCILIATION"
    Il n'en reste pas moins que, faute de volonté, - ou de
fléchissement - à Washington, les initiatives diplomatiques
françaises ont du mal à se concrétiser.
    "On va continuer d'encourager les Etats-Unis à rejoindre
autant que possible le multilatéralisme et les actions
collectives même si on voit que c'est difficile sur certains
sujets, le climat, le commerce, le processus israélo-palestinien
ou encore l'Iran", souligne-t-on à l'Elysée.
    Sur la question iranienne, "nous n'attendons pas de la
semaine prochaine que ce soit un grand moment de réconciliation
entre l'Iran et les Etats-Unis, ce ne serait pas très réaliste",
admet-on. "Tant qu'on n'a pas de signaux clairs d'engager un
dialogue des deux côtés, on ne pourra pas le forcer. Il faut que
les deux pays (l'Iran et les Etats-Unis) et leurs dirigeants
aient envie de se parler". 
    Concernant la stratégie américaine, "on a des
interrogations. On voit bien aujourd'hui que c’est une stratégie
de pression maximale, mais avec quel calendrier, quels objectifs
véritables, à travers quelles incitations ?", ajoute-t-on. 
    Autre sujet abordé par Emmanuel Macron, qui pourrait
également avoir des entretiens bilatéraux avec les présidents
turc Recep Tayyip Erdogan et égyptien et Abdel Fattah al Sissi,
la question climatique. Un sommet "One Planet" - pendant d'une
première édition organisée en décembre dernier à Paris - sera
organisé mercredi à New York.   

 (Marine Pennetier et John Irish, avec Michelle Nichols aux
Nations Unies, édité par Yves Clarisse)
 

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